Le passeport vaccinal à l’essai pour la première fois dans un restaurant de Québec

Le projet de passeport vaccinal a été mis à l’épreuve pour une première fois, mercredi, dans un restaurant à Québec, afin de s’assurer que tout fonctionne rondement d’ici le 1^er septembre.

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La plupart des clients à qui l’on proposait de participer au projet pilote à La Cage – Brasserie sportive à Lebourgneuf étaient collaboratifs, montrant leur code QR sur téléphone ou papier comme preuve d’une double vaccination, a constaté Le Journal.  

Ceux avec des réservations avaient été avisés la veille ; il n’y a pas eu d’annulations, selon le restaurant. Trouver le code QR sur le téléphone était parfois compliqué pour des clients. 

« Je l’ai trouvé après un an de recherches ! » lance Guy Plourde à la blague, qui a reçu de l’aide du personnel. Toutefois, il approuve cette mesure : « je vois plein d’avantages. On va pouvoir venir ici au resto et n’importe où grâce au passeport ».  

Rénald Morin s’est déplacé au restaurant, curieux d’essayer la nouvelle mesure. S’il appuie le passeport vaccinal, selon lui, il y aurait moyen de simplifier le processus. « On dirait que c’est mal exprimé comment aller le récupérer », dit-il en cherchant sa preuve vaccinale.  

Le ministre de la Santé Christian Dubé a lui-même fait scanner son code, à quelques reprises, avant d’obtenir le feu vert. « Où sont mes gens de l’informatique ? » a-t-il lancé en rigolant, mentionnant par la suite qu’il y a très peu de problèmes techniques avec les codes QR. « On a 5,2 millions de personnes qui ont été vaccinées [avec une] 2^e dose et il y en a déjà 4,8 millions qui ont le code QR », selon lui. 

Un client expulsé

Certains clients préféraient ne pas participer au projet-pilote, mais restaient courtois. Un client désobligeant a toutefois été expulsé.  

Une poignée d’opposants au passeport vaccinal tenaient des pancartes devant le restaurant, « Je pense que c’est un recul des droits et des libertés. [...] C’est carrément comme si on nous punissait », pense Martin, qui n’a pas voulu donner son nom de famille. « En plus, si tu t’es fait vacciner, c’est dans ton dossier médical, c’est supposé être confidentiel entre toi et ton médecin. »

Assouplissements demandés

« J’ai vu la démonstration comment c’était simple. Ce qu’on ne veut pas, c’est une affaire compliquée, pour le client et pour l’employé », explique Jean Bédard, chef de la direction du Groupe Sportscene, qui possède La Cage, à propos de sa participation au projet. 

À ses yeux, « les avantages sont beaucoup plus grands que les soucis qu’on pourrait avoir de clients qui sont pas contents ». 

En contrepartie de l’instauration du passeport vaccinal, M. Bédard souhaite des allégements comme le retrait du registre ou la diminution de la distanciation. Des ajustements possibles seront analysés, selon le ministre de la Santé. 

Dès septembre, une preuve de vaccination complète sera requise pour accéder à des commerces non essentiels comme les gyms, les bars ou les restaurants. 

Le projet pilote sera reconduit dans un gym Éconofitness de Laval les 17 et 18 août et à la Taverne Midway à Montréal le 20 août.

Ce qu’ils ont dit   

« Pour un commerce qui a été fermé trois fois comme le nôtre, c’est la dernière chose qu’on veut, qu’on nous referme une quatrième fois et on nous a dit : “avec le passeport vaccinal ça va vous permettre de continuer d’opérer”. » – Jean Bédard, chef de la direction du Groupe Sportscene

« Depuis qu’on a fait l’annonce hier [sur le passeport vaccinal], on a plus que doublé le nombre de premières doses de vaccin [administrées] par rapport au jour précédent. C’est bon signe. »

« Un établissement qui ne respecte pas les règles, la Santé publique a le droit de le fermer. Je ne voudrais pas qu’on se rende jusque-là. » – Christian Dubé, ministre de la Santé

« Ça fait peur, le variant Delta. C’est certain que le code QR ça va être pratique pour savoir qui est vacciné. » – Brigitte Bouillon, cliente de La Cage – Brasserie sportive

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