Policière blessée par balle: le suspect, Marco Rodrigue, en voulait à la police
Le quinquagénaire arrêté mercredi après avoir tenté de tuer une policière avait deux armes chargées avec lui
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L’homme de 54 ans accusé d’avoir fait feu, mercredi, sur une policière à Sainte-Marie, en Beauce, est bien connu des services policiers et il aurait agi ainsi pour s’en prendre à l’autorité que symbolisent les forces de l’ordre.
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Marco Rodrigue, de Saint-Zacharie, a comparu jeudi après-midi au palais de justice de Saint-Joseph-de-Beauce, après avoir été arrêté à la suite d’une chasse à l’homme de plus de 13 heures. Il a été interpellé sur le boulevard Lacroix, à Saint-Georges, alors qu’il avait en sa possession deux armes de chasse chargées.
Le quinquagénaire est accusé d’avoir tenté de tuer la policière Catherine Giroux, une mère de famille de 40 ans rattachée au poste de la SQ de Sainte-Marie, alors qu’elle se trouvait au km 90 de l’autoroute 73, direction nord. Des accusations de possession d’armes dans un dessein dangereux et possession d’armes chargées dans une voiture sont aussi portées contre l’homme.
« Ce que l’enquête tend à démontrer, c’est que l’individu en avait envers le symbole policier et les autorités », a répondu jeudi matin le sergent Louis-Philippe Bibeau, de la SQ, en conférence de presse.
- Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Paul Laurier, ex-enquêteur de la SQ et président fondateur de Vigiteck, au micro de Richard Martineau sur QUB radio:
Attaque gratuite
Selon les informations transmises par le corps policier provincial, le drame se serait produit dans le cadre d’une interception reliée au Code de la sécurité routière dont les motifs exacts sont encore inconnus.
Lors de la comparution de Rodrigue, la poursuivante, Me Annick Arbour s’est opposée à la remise en liberté de l’accusé qui va demeurer détenu minimalement jusqu’à la semaine prochaine.
D’ici là, il lui a été interdit de communiquer avec la policière et les membres de sa famille.
En septembre dernier, Rodrigue avait plaidé coupable à deux accusations de même nature soit usage négligent d’une arme à feu et possession d’une arme à feu prohibée ou à autorisation restreinte. Il avait par la suite été absous inconditionnellement.
« Une journée très sombre »
La policière en convalescence s’est exprimée jeudi soir sur les réseaux sociaux pour remercier ses proches et tous ceux qui lui ont envoyé des « centaines de messages » de soutien.
« Jeudi a été une journée très sombre pour ma famille, mes collègues et moi », a-t-elle relaté, confiante toutefois que « le soleil brillera à nouveau dans [sa] vie ».
- Écoutez la chronique judiciaire de Nada Boumeftah, avocate en droit criminel et protection de la jeunesse:
« La première partie de ma guérison a été réussie grâce au travail incroyable de mes collègues policiers qui se sont monopolisés pour ma cause. Maintenant, je vais prendre le temps de me reposer, de guérir mes blessures et de revenir en forme pour à nouveau partager la route avec vous chers collègues, amis, familles et citoyens de ma communauté ! »
En conférence de presse, le porte-parole de la SQ a mentionné que la policière aurait été en mesure de donner des informations pour lancer la traque.
« De précieuses informations ont également été reçues de la part des citoyens », a-t-il ajouté, remerciant au passage la population pour sa collaboration ainsi que les services de police de la Ville de Québec et de Lévis qui ont fourni de l’assistance.
Caméra
Par ailleurs, concernant l’absence de caméra sur les véhicules de patrouille, la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, a rappelé qu’il ne fallait pas en sous-estimer les coûts.
« On voit parfois des élus ou des gens dire “ça prend des caméras”, mais il faut que quelqu’un paie aussi. Les projets-pilotes servent à ça. Si on voit que ça fonctionne ou que c’est de nature à rassurer nos citoyens, on va voir de quelle façon on peut l’implanter. »
– Avec Kathleen Frenette et Elsa Iskander