Ses plans de retraite gâchés par des séquelles de la COVID-19
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Un sexagénaire de Châteauguay est loin d’avoir la retraite qu’il espérait, lui qui n’a plus aucune qualité de vie depuis qu’il a attrapé la COVID-19 l’an dernier sur son lieu de travail, à peine un mois avant de recevoir sa pension.
« Avoir su, j’aurais devancé ma retraite de quelques semaines », tente de dédramatiser Allens Forbes, qui essaie tant bien que mal de préserver son sens de l’humour.
C’est à peu près la seule chose qu’il n’a pas perdue après avoir attrapé le coronavirus en mai 2020, quand une éclosion a fait des ravages dans l’usine de recyclage de batteries où il a fait presque toute sa carrière.
Hospitalisé pendant trois semaines, M. Forbes n’est plus positif à la COVID depuis près d’un an et demi, mais il en garde toujours des séquelles.
« J’ai vieilli de 20 ans en un an et demi. J’étais un gars actif qui faisait du kayak et aujourd’hui, j’ai de la difficulté à marcher », confie celui qui souffre également de troubles de concentration.
La forme « longue » de la maladie
Maux de tête, problèmes respiratoires, perte du goût et de l’odorat durant des mois : ce sont là d’autres symptômes fréquents associés à la « COVID longue ».
Le phénomène, encore méconnu, pourrait toucher environ 10 % des gens infectés par le virus. Un problème médical qui est relativement fréquent, donc. C’est la raison pour laquelle M. Forbes tient à prévenir ceux qui minimisent encore la pandémie et qui ne veulent pas aller se faire vacciner.
« Sur notre groupe Facebook de COVID longue, il y a beaucoup de jeunes. Des gens qui, comme moi, n’avaient pas de problèmes de santé avant. Ça peut vraiment toucher tout le monde », s’étonne l’homme aujourd’hui âgé de 66 ans, en insistant du même souffle sur l’importance des mesures sanitaires.
Malchanceux
Bien avant la pandémie, M. Forbes a toujours été habitué à porter un masque et à se laver constamment les mains sur son lieu de travail, en raison des nombreux produits chimiques qu’il manipulait.
Il est donc convaincu que c’est à partir de la cafétéria, où les employés ne portaient évidemment pas le masque en mangeant, que le virus s’est répandu comme une traînée de poudre dans l’usine.
Un virus sournois, qui le fera souffrir jusqu’à la fin de ses jours, craint-il.
« Je ne vois pas la lumière au bout du tunnel. J’avais prévu rénover ma maison pour ma retraite, peut-être aller à la campagne, mais je n’ai plus du tout la santé pour ça », laisse-t-il tomber sur un ton résigné.