La politique en couple chez les Léger
Le mari de Nicole Léger se lance dans l’arène municipale en tentant de se faire élire comme conseiller
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Même si les années passées à épauler son épouse en politique ont parfois été extrêmement prenantes sur le plan personnel, le mari de l’ancienne ministre péquiste Nicole Léger a décidé à son tour de briguer les suffrages pour « perpétuer l’héritage des Léger dans l’est de Montréal ».
Décidément, la politique est une affaire de famille chez les Léger. Après Marcel Léger, ministre sous René Lévesque, et sa fille Nicole, députée de Pointe-aux-Trembles durant presque 20 ans, voilà que le mari de cette dernière saute lui aussi dans l’arène.
« J’ai toujours aimé la politique, et d’avoir trempé dedans avec Nicole, ça m’a encore plus donné le goût », confie Jean-Paul Dahm, qui bénéficie du soutien inébranlable de sa célèbre épouse pour sa campagne.
Conciliation travail-famille
Il tentera de se faire élire lors des élections municipales du 7 novembre prochain comme conseiller à Montréal-Est. Un poste qui lui permettra d’être plus souvent à la maison que sa femme à l’époque où elle siégeait à l’Assemblée nationale.
« Il faut que tu acceptes que d’aller chercher une pinte de lait au dépanneur, ça peut lui prendre trois heures parce qu’elle se fait accrocher par tout le monde », se souvient M. Dahm, qui ne s’en est jamais offusqué cependant.
Cet intense mode de vie a souvent raison de bien des couples. Mais Nicole Léger et Jean-Paul Dahm, eux, se félicitent d’avoir réussi à trouver un équilibre.
« Ton conjoint doit être prêt à vivre cette vie-là. Il va y avoir des moments difficiles, mais il faut savoir s’organiser », renchérit l’ex-députée de 66 ans, souvent consultée par des femmes qui hésitent à se lancer en politique pour des raisons familiales.
Les Kennedy du Québec
Nicole Léger a été aidée par le fait d’avoir rencontré l’âme sœur alors qu’elle était déjà ministre. Et 21 ans plus tard, il ne passe pas un jour sans que ces deux passionnés parlent politique ensemble.
« Pour nous, les débats des chefs, c’est comme la finale de la Coupe Stanley », plaisante Jean-Paul Dahm.
Lui et sa tendre moitié font beaucoup dans l’humour. D’ailleurs, ils ne peuvent s’empêcher de rire lorsqu’on présente la famille Léger comme les « Kennedy québécois ».
« Je me le fais souvent dire », s’étonne celle qui est aussi la sœur du sondeur Jean-Marc Léger et la tante du chroniqueur Philippe Léger.
Dur pour le couple
Ses années en politique ont cependant été parfois éprouvantes sur son couple. Et pour cause, Nicole Léger et Jean-Paul Dahm étaient à la première rangée du Métropolis avec leurs enfants lorsque Pauline Marois a été visée par une tentative d’assassinat le soir de l’élection du 4 septembre 2012.
M. Dahm a aussi vécu durement les moqueries sur les réseaux sociaux concernant l’élocution de son épouse, opérée en 2015 pour un cancer de la langue.
« Nicole a toujours été capable de se défendre face aux attaques politiques, mais là c’était sa personne qui était visée à un moment où elle était vulnérable », explique-t-il en haussant le ton.
Rien toutefois pour le dissuader de suivre les traces de sa femme.