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Une fausse bénévole vend des chatons malades et plein de puces

Elle pourrait être poursuivie pour vices cachés s’il est prouvé qu’elle a menti

GEN - SUZANNE GERVAIS ET SON CHATON MIKA
Photo Martin Alarie

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Une femme vend depuis plusieurs années des chatons tellement mal en point que certains n’ont survécu que quelques semaines après leur adoption, ce qui pourrait éventuellement être considéré comme des vices cachés selon des experts.

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Marie-Ève Dewar, qui se fait aussi appeler Marie-Ève Ménard sur les réseaux sociaux, a l’habitude de prendre contact sur Facebook avec des gens des Laurentides qui disent être à la recherche de bébés félins. 

Elle se présente à eux le plus souvent comme la bénévole d’un refuge ou d’une animalerie et leur promet un chaton qui arrivera vacciné et vermifugé, parfois même stérilisé et micropucé. 

GEN - SUZANNE GERVAIS ET SON CHATON MIKA
Photo Martin Alarie

Mais dans les faits, les petites bêtes ne sont rien de tout ça et leur nouvelle famille d’adoption s’en rend compte à ses dépens au bout de quelques jours. 

« Il avait tellement de mites dans les oreilles que je me demande comment il faisait pour entendre. On a aussi découvert qu’il était plein de puces », raconte avec dégoût Suzanne Gervais, qui a acheté un chaton à Mme Dewar pour 200 $ en août. Elle a dû débourser 240 $ supplémentaires pour qu’il soit en parfaite santé. 

Suzanne Gervais tient dans ses bras Mika, le chaton bourré de puces et de mites que lui a vendu Marie-Ève Dewar.
Photo Martin Alarie
Suzanne Gervais tient dans ses bras Mika, le chaton bourré de puces et de mites que lui a vendu Marie-Ève Dewar.

Insultée, cette retraitée de 59 ans a porté plainte à la Sûreté du Québec, à l’instar d’Hugo Blanchette, le directeur général de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) d’Argenteuil. 

M. Blanchette dit avoir été contacté depuis ce printemps par une bonne dizaine de personnes se plaignant de s’être fait berner par une certaine Marie-Ève Dewar, qui se targuait d’être bénévole pour son organisme. Or, Mme Dewar n’a jamais œuvré à la SPCA d’Argenteuil. 

« Pour trois des personnes qui nous ont contactés, le chat n’a pas survécu », s’attriste M. Blanchette.

Marie-Ève Dewar
Photo tirée de Facebook
Marie-Ève Dewar

Depuis plusieurs années 

Il y a deux ans, le chaton que Sylvie Paul avait acheté à Mme Dewar est lui aussi décédé quelques semaines après son adoption. Non seulement était-il infesté de puces, mais le félin était malade comme un chien. 

« Elle m’avait montré une photo de son carnet de vaccination, mais le chaton n’était pas vacciné, il était tout croche », s’insurge cette mère de famille de Saint-Jérôme.

À la même époque, Marie-Pierre De Champlain organisait des sauvetages de chats sauvages à Lachute. Elle se souvient très bien d’avoir donné des bébés à Mme Dewar. 

La jeune femme lui avait fait bonne impression et s’était engagée à les faire vacciner, à les faire vermifuger, puis à leur trouver de nouvelles familles. 

« Deux jours plus tard, on a appris qu’elle avait tout vendu, ce qu’on trouvait un peu trop rapide pour avoir eu le temps de tout faire ça. Or, des mites d’oreille et des puces, ça se transmet et ce n’est pas correct d’envoyer ça dans une maison », s’offusque Mme De Champlain. 

Comme une maison ou une auto

Marie-Ève Dewar a refusé d’accorder une entrevue au Journal, se limitant à nier toute responsabilité.

Mais s’il s’avère qu’elle a menti sur l’état de santé des chatons qu’elle a vendus, elle pourrait être poursuivie pour vices cachés. 

« Un animal est considéré comme un bien, comme une maison ou une voiture. La notion de vices cachés s’applique », explique Me Alexandre Plourde, d’Option consommateurs. 

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