La renaissance des chevreuils d’Anticosti
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BRICK LA MER | Depuis le temps qu’elle était attendue, cette fois, ça y est. La population de chevreuils de l’île d’Anticosti est véritablement en croissance fulgurante.
J’ai la chance de fréquenter le territoire d’Anticosti pour la chasse du chevreuil depuis plus de 40 ans. Comme la majorité des chasseurs, j’avais constaté que depuis quelques années, la population avait diminué. Toutefois, je n’ai jamais été d’accord avec les résultats d’inventaire que nous avions eus dernièrement, qui mentionnaient une population de moins de 40 000 chevreuils dans l’île. Ces résultats étaient vieux de trois ans.
La semaine dernière, je me suis présenté dans le secteur Brick la Mer, de Sépaq Anticosti, sans grandes attentes. Dès la première journée, j’ai été complètement renversé en apercevant plus de 50 chevreuils durant mes heures de chasse. J’étais content, mais je ne voulais pas m’emballer. C’est à partir de ce moment-là que j’ai pu constater que le chevreuil avait repris sa place sur le territoire. Dans les journées qui se sont succédé, on pouvait voir plus de 40 chevreuils par jour. Un de mes compagnons de chasse en a même vu 35 en un seul après-midi. Il y en avait partout. C’était hallucinant. Très honnêtement, je n’avais pas vécu une telle situation depuis plus de 10 ans. Je retrouvais enfin ce paradis où le chevreuil est roi. Même notre guide, Luc Bouchard, était surpris d’une telle abondance.
À notre départ pour la deuxième journée de chasse, en ouvrant la porte du chalet, le premier qui était sorti rentre en vitesse en nous annonçant qu’il y a un mâle de six pointes devant l’escalier. Tout le monde se moque un peu, mais nous étions tous penauds en constatant qu’il était bien là.
DES SIGNES ENCOURAGEANTS
Plusieurs éléments nous ont permis de constater l’augmentation importante de la population. Ce qui était frappant, c’était le nombre imposant de femelles avec un, deux et même trois veaux. C’était un spectacle très agréable. Dans mon séjour, je crois que je n’ai vu que cinq femelles qui étaient seules.
Pour les mâles, de très nombreux daguets, ces jeunes mâles qui deviendront des six et des huit pointes assez rapidement, étaient bien présents. Des mâles adultes de quatre, six et huit pointes, il y en avait en quantité. Les plus gros étaient fidèles à leur habitude de ne se manifester qu’en fin de journée ou encore dans les secteurs les plus encombrés avec des chablis, où ils peuvent bien se cacher. Heureusement, des caches très bien disposées--- à des endroits stratégiques nous ont permis de récolter de très beaux chevreuils---.
Un autre point important à souligner, c’est le fait qu’il n’y avait pas beaucoup de renards sur notre zone de chasse. C’est un indice qui ne ment pas, parce que lorsqu’il n’y a pas beaucoup de mortalité de chevreuils, la nourriture se fait rare pour les renards. Dans de telles circonstances, l’espèce exerce un contrôle sur sa reproduction. Moins de bouffe, moins de renards.
La situation que nous avons vécue durant notre séjour n’était pas unique.
Chaque jour, on pouvait entendre des demandes d’aide aux gardiens de territoire, qui provenaient de chasseurs. Ils avaient besoin d’aide pour sortir du bois les beaux chevreuils qu’ils avaient récoltés. C’était agréable d’entendre ces demandes qui se succédaient.
MA PATIENCE RÉCOMPENSÉE
Après avoir récolté un premier chevreuil, j’ai décidé d’attendre de rencontrer un gros mâle, un de ces mâles dont le panache dépasse les oreilles, comme le disent souvent les chasseurs et les guides.
En circulant sur le territoire, je voyais des chevreuils de façon régulière, mais pas LE mâle que j’attendais. Ma tournée du territoire m’avait permis de déceler des sites de chasse à l’affût très intéressants, dont un qui me donnait confiance.
Au troisième jour, je décide de me rendre en fin de journée dans la cache installée sur ce site. Surveiller à partir d’une cache en attendant patiemment, c’est la méthode favorite de mon éternel compagnon d’aventures, Gilles Dubois. Il a récolté de très beaux chevreuils en faisant preuve de patience. Une fois arrivé sur le site, je m’installe dans la cache. J’ai à peine le temps de m’asseoir que devant moi, une femelle mange tranquillement. Je m’amuse à l’agacer avec mon petit call de jeune, cette petite boîte que l’on tourne dans nos mains. Ce petit jeu dure plusieurs minutes avant que la femelle décide de quitter les lieux.
Je surveille tout autour et rien ne bouge.
Soudain, en jetant un coup d’œil sur ma gauche, je vois apparaître au travers des petits sapins un magnifique mâle qui avance lentement en mangeant. Le panache était imposant. Je le mire et dès que je peux, je lâche le coup fatal. En m’approchant, je constate qu’il s’agit d’un mâle avec un panache de sept pointes et une ouverture de 18 pouces. Ma patience a porté des fruits. Une aventure de chasse et surtout une vision que je vais me rappeler très longtemps. Merci la vie pour cette belle aventure au pays de Menier avec Sépaq Anticosti.
Très populaire
En raison de la pandémie, pour les chasseurs américains, l’accès à la chasse sur le territoire de Sépaq Anticosti était devenu compliqué. Ils ont été remplacés par des chasseurs québécois et cela a eu pour conséquence directe que ces derniers ont découvert ce joyau qu’est l’île d’Anticosti. Les places sont donc très rares déjà pour la prochaine saison. Si la chose vous intéresse, dépêchez-vous de mettre votre nom sur la liste d’attente, que ce soit sur le site www.sepaq.com ou encore en téléphonant au 418 535-0231. Vous pouvez aussi profiter du forfait de villégiature l’été prochain pour aller découvrir ce milieu unique en Amérique du Nord.