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«Courville»: un bijou d'ingénierie de Robert Lepage

Courville relève le théâtre de plusieurs niveaux

Robert Lepage dans la pièce Courville
Photo Elias Djemil Robert Lepage dans la pièce Courville

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Plus éclaté que jamais, Robert Lepage en impose avec sa nouvelle production Courville, une œuvre colossale qui relève l’art théâtral de plusieurs crans.

Jusqu’au 23 octobre, le Diamant de la place d’Youville, qui élargit ses activités « de l’opéra à la lutte », sert d’écrin à ce bijou d’ingénierie, une coproduction d’Ex Machina et de Robert Lepage présentée à Québec en première mondiale.

L’auteur fait vivre toute une expérience au public en l’entraînant au sein d’un univers hallucinant au profit d’un imposant déploiement sonore et visuel, dans un enchaînement de moments magiques.

Le directeur artistique du Diamant, qui a écrit et mis en scène l’imposante production, agit comme narrateur dans une performance en solo... même s’il est loin d’être seul en scène, puisque des marionnettes, d’un troublant réalisme, lui servent la réplique !

La pièce <em>Courville</em>, de Robert Lepage, est présentée au Diamant jusqu’au 23 octobre.
Photo courtoisie, Le Diamant, Elias Djemil
La pièce Courville, de Robert Lepage, est présentée au Diamant jusqu’au 23 octobre.

Courville tient son nom de cette ancienne « bourgade » en banlieue de Québec où s’est formée la renommée chute Montmorency. Ce célèbre décor reconstitué de façon spectaculaire – avec mouvements de l’eau – sert de toile de fond à l’histoire d’un adolescent traversant une crise d’identité durant les années 1970. Un texte « en partie autobiographique », a reconnu l’auteur.

Un pont-levis !

Le spectacle de trois heures (avec entracte) enchaîne une série de coups d’éclat qui tiennent le spectateur captif. Le premier grand coup visuel tient à sa fameuse scène qui s’allonge sur un deuxième palier grâce à la magie d’un pont-levis inspiré, sans doute, de la fameuse scène amovible que Robert Lepage avait imaginée pour la mégaproduction du Cirque du Soleil à Las Vegas.

Dans Courville, l’imagination débridée du créateur n’a d’égale wque son audace à créer et à expérimenter de nouveaux effets scéniques.

Plusieurs marionnettes de grandeur presque nature, manipulées avec brio par trois artistes vêtus tout de noir, l’accompagnent dans ses élucubrations de jeunesse illustrées à la façon d’un moulin à images en trois dimensions.

De l’action

L’action nous propulse tantôt au beau milieu d’une rivière, tantôt dans un match de hockey au Forum de Montréal, tantôt dans un ancien bar de prostituées de la rue Cartier. Et voilà que surgit une chauve-souris qui s’éclate dans les airs sous la planante Echoes de Pink Floyd !

Parfois dérouté par le propos fuyant dans un jeu de coq-à-l’âne, le spectateur reste bouche bée devant ce déploiement d’effets spectaculaires relevé de surprises cinématographiques.

Avec ses nombreuses références locales, le « show » promis à une carrière internationale prend la forme d’une belle carte postale de Québec, au grand plaisir du maire Régis Labeaume, qui assistait à la première, lui qui se décrit comme « un vrai fan » de Robert Lepage. Comme le dit le politicien : « La pandémie nous a fait perdre beaucoup de créateurs. Une chance qu’on l’a... ».

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