Des milliers de jeunes dénoncent l’inaction des gouvernements
Ils ont marché dans plusieurs villes du Québec pour la reconnaissance de l’urgence climatique
Des milliers de manifestants se sont rassemblés aux quatre coins du Québec, vendredi après-midi, pour souligner l’urgence climatique et demander aux gouvernements d’agir pour le bien des générations futures.
La « manifestation mondiale pour le climat », seulement à Montréal et à Québec, a accueilli au moins 15 000 participants, d’après une estimation du Journal. Quelques centaines d’autres se sont rassemblés du côté de Joliette, Alma, Rimouski et Sherbrooke, notamment.
« On se mobilise pour que le gouvernement agisse et reconnaisse la crise climatique. L’inaction politique, c’est assez ! » a lancé Gabrielle Paquette, porte-parole de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), qui coordonnait l’événement.
Dans la vieille capitale, la pluie abondante n’a pas freiné les milliers de manifestants, des étudiants pour la plupart, rassemblés à la place D’Youville. Plusieurs politiciens étaient également sur place pour offrir leur appui.
C’est munie de pancartes aux slogans accrocheurs et en chantant ses revendications que la marée humaine s’est déplacée à travers le Vieux-Québec. Souhaitant se faire entendre par les décideurs, ils ont ralenti le pas devant l’Assemblée nationale et l’hôtel de ville, avant de terminer leur parcours à l’Îlot Fleurie, peu avant 15 h.
Des projets « écocidaires »
Les manifestants ont revendiqué l’abandon des projets néfastes pour l’environnement, dit « écocidaire », comme le troisième lien ou la Zone d’innovation Littoral Est.
Ils souhaitent plutôt que les milliards de dollars que nécessite ce genre de projet soient plutôt investis dans le transport en commun, la lutte au changement climatique et l’énergie durable.
« On se bat aujourd’hui parce que c’est demain que ça frappe. Ce n’est pas un sacrifice, c’est une responsabilité qui revient à chaque être humain », souligne Henri Bossu, un militant qui participait à l’événement.
« On est tous dans le même bateau, on n’a pas deux planètes », poursuit-il.
Quelques victoires
Cette marche s’inscrivait dans le cadre du mouvement mondial de la jeunesse pour l’action climatique lancé par la militante suédoise Greta Thunberg.
La cause était au premier plan au niveau mondial lorsque celle-ci a marché auprès de centaines de milliers d’autres personnes à Montréal, en septembre 2019. Mais la pandémie a rapidement occupé tout l’espace médiatique.
« C’est tombé au pire moment, le mouvement est un peu tombé dans l’oubli. On veut le ramener sur la table », affirme Chloé Proulx, une autre porte-parole de la CEVES.
Néanmoins, les organisateurs se disent fiers des quelques avancées en matière d’écoresponsabilité dans la dernière année. Notamment le rejet des projets Laurentia et GNL Québec.
Un leader à 13 ans
Il n’y a pas d’âge pour s’impliquer dans la lutte aux changements climatiques et Antonin Girard, un élève de deuxième secondaire, en est la preuve.
Du haut de ses 13 ans, le jeune homme manifestait presque chaque semaine depuis février devant l’Assemblée nationale pour faire entendre raison au gouvernement. Il n’a donc pas été intimidé quand il a fait part de son écoanxiété devant une foule de quelques milliers de personnes à Québec.
« [On vit dans] un monde qui brûle à cause de notre dépendance capitaliste. On doit agir maintenant », a-t-il lancé, avant que ses paroles ne soient noyées dans un tonnerre d’applaudissements.
—Jérémy Bernier
Gosselin absent
Des cinq candidats à la mairie de Québec, le chef de Québec 21, Jean-François Gosselin, est le seul à ne pas avoir participé à la marche de vendredi pour le climat.
« Non, j’ai autre chose de prévu », a-t-il répondu en matinée. Il a toutefois ajouté « qu’on est vraiment dans les gestes concrets. C’est pour ça qu’on a présenté un projet de métro léger qui ne touche pas aux arbres ».
Ses adversaires ont cependant critiqué son absence. « Pour un parti qui se disait vert il y a quelques jours, on voit aujourd’hui leurs vraies couleurs. Être absent, ça en dit long sur la capacité d’écoute de Québec 21 envers les citoyens », a glissé Bruno Marchand, chef de Québec forte et fière.
Marie-Josée Savard, cheffe d’Équipe Savard, a lancé une petite pointe en affirmant ceci : « Chacun ses valeurs. Chacun ses priorités. »
Jackie Smith, de Transition Québec, a soutenu que « visiblement, l’environnement n’est pas une priorité pour tout le monde ».
De son côté, Jean Rousseau, chef de Démocratie Québec, s’est contenté de dire qu’il a lui-même participé à la marche.
—Taïeb Moalla