Beaupré: le Mont-Sainte-Anne toujours dans une impasse
La prochaine saison hivernale pourrait être difficile au Mont-Sainte-Anne, prévient le négociateur Yvon Charest.
Le président des Amis du Mont-Sainte-Anne (AdMSA) ne mâche plus ses mots face à Resorts of the Canadian Rockies (RCR), propriétaire du centre de ski de Beaupré.
L’entreprise albertaine n’aurait pas répondu à une offre financière destinée à leur permettre de faire une sortie honorable, et elle n’aurait pas donné suite au plan de relance de 175M$ soumis par le groupe de M. Charest en juin.
Des pas de géant ont été faits rapidement l’an dernier, mais les prochains mois s’annoncent moins roses. Après la création du groupe visant à assurer la pérennité du MSA, des fonds ont été amassés et l’équipe a créé un OBNL avec un conseil d’administration.
Pas de réponse
«On a présenté un plan de développement pour la montagne en juin et on a même, à RCR, une offre financière. On était prêts à racheter le contrat de gestion. RCR a refusé de danser avec nous. Ils n’ont pas donné suite à notre offre et ils n’ont pas réagi à notre plan», explique l’ancien patron de l’Industrielle Alliance.
Yvon Charest met d’ailleurs en garde les clients et les abonnés du Mont-Sainte-Anne.
«Ils disent qu’ils vont mettre 3M$ sur des infrastructures de plus de 30 ans. Il ne faut pas penser que c’est un investissement ou une amélioration. C’est juste du rattrapage. Il faut refaire le système électrique et la base pour assurer l’enneigement. L’an dernier, l’enneigement a eu quelque chose comme 29 manquements. Pour l’enneigement, ils sont allés en appel d’offres et personne n’a soumissionné. Il n’y a rien de rassurant pour la prochaine saison», ajoute M. Charest.
Selon lui, Calgary aurait même refusé de financer le remplacement des 46 télécabines qui sont inutilisables. Lors de la prochaine saison hivernale, la remontée principale de la station fonctionnera avec seulement 44 des 90 télécabines sur le câble. On ignore également s’il y aura encore des restrictions sanitaires en décembre prochain. Rappelons qu’en mars 2021, le Mont-Sainte-Anne a annoncé la réouverture de la télécabine après un an d’arrêt. Deux accidents ont fait plusieurs blessés et des poursuites ont été déposées.
Insatisfaction
Les Amis du Mont-Sainte-Anne sont toutefois loin de baisser les bras. «On a essayé et, à date, ça n’a pas fonctionné. J’y crois toujours. Il faut que plusieurs personnes montrent leur insatisfaction. Pas juste nous. C’est là-dessus qu’on va travailler dans les prochains mois. Malheureusement, il faut faire monter la pression un peu plus», précise M. Charest, qui parle notamment des gens d’affaires, des clients de la montagne, de la Chambre de commerce, ainsi que d’autres ambassadeurs locaux.
À quelques dizaines de kilomètres du Mont-Sainte-Anne, le développement quatre saisons du Massif de Charlevoix se poursuit malgré la hausse des tarifs. «C’est le jour et la nuit. Au Mont-Sainte-Anne, les gens acceptent quand même d’acheter un billet de saison, mais les infrastructures sont pratiquement toutes en fin de vie utile. Un jour, nos usagers risquent de poser un geste et c’est l’argent qui va parler», termine Yvon Charest.
En décroissance
À la croisée des chemins, sans gros investissement pour 25 ans, le négociateur affirme que le style de «gestion à la petite semaine» ne fera qu’accentuer la décroissance déjà en marche depuis trop longtemps.
En septembre dernier, le chalet principal du club de golf Le Grand Vallon a aussi été rasé par les flammes. Près d’une centaine de membres ont perdu leur sac de golf et la Station Mont-Sainte-Anne est l’entreprise propriétaire des lieux.
Au sommet de la montagne, dans le secteur expert, le Chalet de la Crête, qui offre une vue magnifique sur le Saint-Laurent, est également fermé et condamné depuis environ 10 ans.