Wendake expulsera les délinquants sexuels infantiles
Un règlement administratif a été adopté lundi afin de permettre à la Nation huronne-wendate d’expulser les personnes coupables de crimes sexuels sur des personnes d’âge mineur ainsi que de les empêcher de circuler ou de résider sur la réserve.
«C’est automatique, dès [qu’un membre de la communauté] est reconnu coupable, il dispose de quinze jours pour quitter», a expliqué Rémy Vincent, Grand Chef de la Nation huronne-wendate, ajoutant toutefois que la personne évincée pouvait demander une révision devant le Conseil de la Nation huronne-wendate et le Cercle des Sages de Wendake.
M. Vincent a justifié cette décision en invoquant un désir de protéger les victimes d’agressions au sein de la communauté et de leur éviter d’avoir à rencontrer leur agresseur au coin de la rue.
«On a une communauté de deux kilomètres carrés. C’est impensable que ces gens ne se croisent pas», a-t-il précisé.
L’exode des victimes représente un autre de ces fléaux.
«Souvent quand les communautés sont exiguës, les victimes ont tendance à s’éloigner ou se distancer. Nous, ce n’est pas notre volonté. On veut que nos gens restent chez nous, se développent chez nous», souhaite Rémy Vincent.
Exploitation sexuelle, production, possession ou distribution de pornographie juvénile, exhibitionnisme, plus d’une dizaine d’infractions au Code criminel peuvent mener à une expulsion, selon le règlement qui est entré en vigueur officiellement mercredi dernier.
L’interdiction n’est cependant pas rétroactive, c’est-à-dire qu’elle ne s’appliquera pas aux verdicts de culpabilité émis avant cette date.
La Nation huronne-wendate n’a pas précisé combien de personnes devaient quitter Wendake, mais «il y en a», selon Rémy Vincent, qui a indiqué que le règlement avait été adopté à l’unanimité.