Attaques du Vieux-Québec: le parcours sanglant de l'assaillant
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Un meurtrier vêtu d’une tenue médiévale et armé d’un sabre japonais a plongé le Vieux-Québec dans l’horreur le 31 octobre 2020, lorsqu’il a attaqué sauvagement et au hasard sept personnes, en tuant deux dans sa macabre cavale. Un an plus tard, Le Journal retrace moment par moment cette nuit sanglante et le parcours de l’assaillant dans les rues étroites du cœur historique de Québec. La ville est passée subitement d’une ambiance de fête au chaos et à la stupeur. Les résidents du quartier se sont cloîtrés chez eux et les voitures de police ont envahi le secteur. La date de procès de Carl Girouard, l’accusé dans cette affaire, n’a toujours pas été fixée car il est en attente d’une évaluation psychologique.
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Le quartier marqué à jamais
La tuerie du Vieux-Québec, le soir de l’Halloween, il y a maintenant un an, restera gravée à jamais dans la mémoire des résidents du coin, d’après des intervenantes sociales qui ont été déployées sur place à la suite de l’attaque.
«Les gens ont cheminé, mais ne l’oublieront pas [...] Ils ont été ébranlés», explique Nancy Boucher, responsable de l’équipe d’intervention psychosociale déployée à la suite de la nuit macabre d’octobre 2020.
Son équipe a mené près d’une centaine d’interventions à bord d’un autobus du RTC stationné non loin du lieu des meurtres pour accueillir les gens qui avaient besoin d’aide psychologique.
Durant deux semaines, environ 125 personnes, dont plusieurs ont été dirigées vers des services plus poussés, ont été rencontrées par 17 intervenants.
Jamais le CIUSSS n’avait été déployé de cette façon des ressources pour accompagner les citoyens affectés par un drame, avant cet événement.
Pas de craintes, mais...
D’après Marie-Bhavani Olivier, qui a coordonné le déploiement des intervenants psychosociaux du CIUSSS, la majorité des personnes rencontrées n’a pas développé de crainte par rapport à sa sécurité dans le quartier.
Mais elles ont eu l’impression d’avoir été agressées dans leur intimité, que quelque chose s’était brisé en elles pendant un certain temps. Le quartier qu’elles connaissaient d’ordinaire si paisible est devenu, l’espace d’une nuit, le théâtre d’une tuerie sans nom. «C’était important pour tout le monde de “reprendre possession” rapidement de leurs rues, après une petite pause», affirme Mme Olivier.
«C’est sûr qu’ils auront une pensée pour l’événement dans les prochains jours [...] Ils savent que c’est un cas isolé, mais c’est resté marqué dans leur esprit», affirme de son côté Mme Boucher.
Les deux femmes ont d’ailleurs raconté au Journal à quel point tout s’est déroulé rapidement pour elles. Mises au courant du drame à 6 h, le matin du 1er novembre, elles ont à peine eu le temps de prendre connaissance de l’ampleur de la situation avant de se mobiliser.
Une intervention nécessaire
«Comme tout le monde, ça nous a touchées directement. Mais on devait s’organiser rapidement pour répondre aux besoins de la population», lance Mme Olivier.
«Je suis convaincue que le fait qu’on ait pris le temps de venir sur place et de rencontrer les gens, c’était nécessaire pour leur permettre de traverser cette épreuve-là», ajoute sa collègue.
L’équipe d’intervention psychosociale du CIUSSS est à nouveau déployée ces jours-ci sur le parvis de l’hôtel de ville, à la place d’Armes et sur la rue des Remparts. Des intervenants vont offrir un soutien aux gens qui en ressentent le besoin.