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Ouest du Québec: une bataille féroce pour Gatineau

Une femme dirigera la quatrième ville la plus populeuse du Québec pour la première fois

Deux des candidates qui luttent pour la mairie de Gatineau France Bélisle et Maude Marquis-Bissonnette.
Capture d'écran TVA Nouvelles et Photo Anne Caroline Desplanques Deux des candidates qui luttent pour la mairie de Gatineau France Bélisle et Maude Marquis-Bissonnette.

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OTTAWA | Gatineau se prépare à choisir la première mairesse de son histoire entre deux femmes fortes qui se sont livré une bataille féroce tout au long de la campagne.

Anne Caroline Desplanques, Le Journal de Montréal

« Moi, je préfère la rigueur à la magie », gronde Maude Marquis-Bissonnette. La cheffe d’Action Gatineau, le parti du maire sortant, est derrière le micro du 104,7 FM, la radio locale.

Devant elle, son adversaire, la gestionnaire France Bélisle, l’attaque sur son budget alors qu’elle n’a pas elle-même présenté de cadre financier.

« Moi, je préfère des gens créatifs qui sont capables de sortir du moule », lance-t-elle. La réplique fuse : « C’est pas avec ça qu’on fait balancer un budget. »

Les auditeurs n’entendent que les voix, mais les habitués peuvent sentir le regard perçant de Mme Marquis-Bissonnette sur le menton relevé de son adversaire.

Les deux femmes sont loin en tête dans les sondages. Au coude-à-coude depuis le début, elles se disputent âprement le cœur des nombreux indécis qui représentent un électeur sur trois.

Derrière elles, le conseiller municipal Jean-François Leblanc, troisième en course, peine à faire sa place, et les trois autres candidats sont quasi absents.

Taxes de la discorde

Pour tenter de se démarquer, M. Leblanc promet un gel de taxes foncières pour 2022, comme l’a fait Montréal en 2021, mais l’idée semble avoir peu marqué les esprits, indique le stratège politique Karl Bélanger.

Mme Marquis-Bissonnette prévoit, elle, une hausse d’impôt foncier de 2,9 %, tandis que Mme Bélisle promet de plafonner la hausse de taxes à 1,9 % (sous l’inflation), ce qu’elle estime pouvoir se permettre grâce à un emprunt pour financer les infrastructures, des subventions et de la « créativité budgétaire ».

Cette course serrée n’a pas manqué de pousser les squelettes à sortir du placard : un ex-site d’enfouissement polluant pour entacher le bilan de Mme Marquis-Bissonnette, des allégations d’avoir nourri un climat de travail toxique pour Mme Bélisle, ex-PDG de Tourisme Outaouais.

Mais les quelques scandales et le nombre record de débats publics (15) n’ont pas réussi à déjouer la fatigue électorale après six semaines de campagne fédérale, estime M. Bélanger. 

Faire sortir le vote

Ce contexte laisse prévoir un fort taux d’abstention. Mais il pourrait bien favoriser Mme Marquis-Bissonnette, car c’est la seule qui dispose d’un parti organisé pour faire sortir le vote, souligne M. Bélanger.

Le politologue Guy Chiasson de l’Université du Québec en Outaouais explique qu’Action Gatineau a une forte base militante. Fondé il y a 12 ans comme un mouvement d’idées, il a adopté les stratégies propres aux machines politiques. Ce scrutin permettra de voir si la machine est capable de faire élire des candidats.

Les cinq autres candidats font campagne à l’ancienne : en indépendant. 

« Moi, là, je l’ai pas le même argent qu’un parti. On fait ça au pic puis à la pelle, une campagne à la mairie, quand on est indépendant », a dit Mme Bélisle. 

ENVIRONNEMENT

Frappés par de multiples catastrophes naturelles, les Gatinois ont fait de l’environnement une priorité. La Ville a ainsi été la première à imposer les toits verts et est aussi devenue celle qui produit le moins de déchets au Québec. Action Gatineau veut maintenant éliminer le chauffage au mazout.

Quoi qu’il advienne, le parti a forcé les autres candidats à se positionner sur cet enjeu et laisse en héritage un plan climat adopté par le conseil municipal juste avant la campagne.

En transport collectif, on se déchire sur la concrétisation d’un projet de tramway et la construction d’un sixième lien avec Ottawa. Le parti sortant s’est engagé à boucler le financement fédéral « au plus vite » pour le tram de l’ouest et à étudier la conversion du Rapibus sur rails dans l’est. 

CENTRE-VILLE

Action Gatineau propose 25 M$ d’investissement pour relancer le centre-ville, soit autant que Montréal, et plus que ses deux principaux adversaires.

France Bélisle veut, elle, investir en culture et créer un second palais des congrès pour faire de Gatineau un pôle du tourisme d’affaires, une proposition qui colle avec les visées d’un promoteur bien connu de la région Gilles Desjardins, de Brigil. 

Elle plaide d’ailleurs pour plus d’ouverture envers les promoteurs et souhaite accélérer l’émission de permis pour les projets domiciliaires menés par le privé afin de lutter contre la crise du logement.

Action Gatineau veut plutôt forcer les promoteurs à inclure du logement abordable, social et familial dans leurs projets, comme l’a fait Montréal.  

GOUVERNANCE

Action Gatineau fait face à un référendum sur sa gestion et sa vision.

Plus populaire que son parti, le maire sortant, Maxime Pedneaud-Jobin, n’a jamais eu la majorité au conseil. Ceci l’a empêché de mettre en œuvre son programme en particulier son plan de lutte à l’étalement urbain.

Il a toutefois réussi à « mettre Gatineau sur la map ». Très présent sur la scène publique, il a établi des liens avec Québec, Montréal et surtout Ottawa, en plus de porter ses idées en matière de fiscalité, notamment, à l’Union des municipalités du Québec.

Par contre, il laisse un bilan questionnable au chapitre de la transparence, entre la multiplication des huis clos au conseil et les demandes d’accès à l’information sans réponse. 

Relance et accessibilité au cœur du débat à Trois-Rivières  

Deux des candidates qui luttent pour la mairie de Gatineau France Bélisle et Maude Marquis-Bissonnette.
Photos courtoisie, Joan Hamel, Gilles Brodeur et Équipe Jean Lamarche

La relance économique postpandémique et l’accessibilité aux activités récréatives et sportives ont alimenté les tribunes durant la campagne électorale à Trois-Rivières.

Simon Dessureault, Agence QMI

Le maire sortant de l’endroit, Jean Lamarche, mise beaucoup sur l’après-pandémie. 

« C’est beaucoup plus qu’une relance économique, c’est une relance économique verte. Il faudra concilier l’avenir en pensant à l’achat local et à l’environnement », a expliqué celui qui est en poste depuis mai 2019, après la démission d’Yves Lévesque, maire de 2002 à 2018.

Conseillère municipale depuis quatre ans, Valérie Renaud-Martin espère devenir la première mairesse de l’histoire de la ville de 140 000 habitants.

Attirer la main-d’œuvre

« La relance économique ne peut pas faire abstraction de la pénurie de main-d’œuvre qu’on sent beaucoup et de l’appauvrissement dans le sud de Cap-de-la-Madeleine, a confié la femme de 39 ans. Il faut regrouper les commerçants du sud en créant une société de développement pour qu’ils aient accès à des subventions. »

L’enjeu est d’attirer de la main-d’œuvre, croit M. Lamarche.

« C’est en devenant une ville attrayante qu’on va y arriver, a-t-il dit. On a fait accroître l’attractivité de Trois-Rivières dans les dernières années et ça peut juste continuer. »

Pour convaincre, l’homme de 49 ans compte sur son bilan : réfections de la salle J.-Antonio-Thompson, de l’aérogare et du port de Trois-Rivières ainsi que l’arrivée d’une équipe de hockey et la fin de la construction du Colisée Vidéotron.

« Les gens sur le terrain me disent toujours qu’ils n’en reviennent pas de ce qu’on a réalisé en aussi peu de temps, a-t-il ajouté. Et mon bilan est garant de l’avenir. »

Piscine municipale

Pour l’aspirante mairesse, il est prioritaire de construire un centre aquatique et sportif moderne pour tous les citoyens, puisqu’il n’y a pas de piscine municipale intérieure à Trois-Rivières.

« Beaucoup d’enfants et de gens décrochent de la pratique d’activités aquatiques parce que les installations sont inaccessibles ou ne répondent pas à leurs besoins », a dit Valérie Renaud-Martin à propos de son projet dont les coûts sont estimés à 30 M$.

Jean Lamarche promet de bonifier le projet de piscine au centre communautaire Jean-Noël et de soutenir le cégep financièrement pour construire un bassin récréatif supplémentaire. 

« Ce sont des projets possibles parce qu’ils sont inscrits à nos budgets et ils correspondent à nos besoins », a-t-il ajouté.

Mme Renaud-Martin promet d’instaurer une carte citoyenne qui permettrait notamment un accès illimité aux activités de loisirs comme le patinage libre et la gratuité à l’île Saint-Quentin.

Congédier les non-vaccinés

Un administrateur en informatique pour Hydro-Québec de 47 ans, Gilles Brodeur, est aussi candidat à la mairie de Trois-Rivières. Il a récemment fait les manchettes parce qu’il s’est présenté pour le Parti libre du Canada aux élections fédérales.

« J’ai infiltré ce parti antivaccin pour le dénoncer », a mentionné celui qui s’engage à congédier tout employé municipal qui sera non vacciné contre la COVID-19, au 1er mars 2022. 

Ils en ont assez d’être une poubelle  

Drummondville compte contester les décrets permettant à un site d’enfouissement de poursuivre ses activités

Le groupe des opposants au dépotoir de Drummondville, qui rassemble une dizaine de membres, pose devant la rivière Saint-François.
Photo Andréanne Lemire
Le groupe des opposants au dépotoir de Drummondville, qui rassemble une dizaine de membres, pose devant la rivière Saint-François.

Deux des trois candidats à la mairie de Drummondville promettent de mener jusqu’au bout la bataille contre Québec et Waste Management pour mettre fin au calvaire de citoyens qui réclament depuis des années la fin d’un site d’enfouissement.

Erika Aubin, Le Journal de Montréal

« On va aller jusqu’au bout », disent le maire sortant, Alain Carrier, et Stéphanie Lacoste, actuelle conseillère du district 10. 

Tous deux veulent en finir avec la bataille juridique perdurant entre Waste Management (WM) et Drummondville, qui s’oppose à un projet d’agrandissement. Le dossier est présentement devant la Cour d’appel. 

Or, le gouvernement du Québec a autorisé par décret la poursuite de l’enfouissement sur le site, qui accueille des matières résiduelles provenant d’ailleurs, notamment de la Rive-Sud de Montréal.

Nouvelles procédures judiciaires

Voilà qu’en octobre, le conseil municipal a adopté une résolution visant à autoriser de nouvelles procédures judiciaires afin de contester ces décrets.

« C’est particulier de voir le gouvernement provincial jouer dans nos compétences. [Le premier ministre] François Legault n’aime pourtant pas ça quand le fédéral se mêle de ses affaires. Nous, on se le fait imposer », lance Mme Lacoste.  

Après avoir visité le site d’enfouissement, le troisième candidat, Othman Bouattour, se dit en faveur de la poursuite des activités de WM, à certaines conditions. 

La vision de deux des trois candidats sur l’enjeu réjouit le Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville.

« Ça fait 10 ans qu’on se bat contre ce dépotoir -là. Peu importe le résultat de l’élection, on est presque sûrs d’être représentés et que la Ville va continuer à se défendre contre WM », dit le porte-parole, Jean-Guy Forcier. 

Bombe à retardement

Le site d’enfouissement inquiète en raison de sa proximité avec la rivière Saint-François. « On protège notre rivière, c’est notre source d’eau potable à Drummondville », explique M. Forcier.

« Les déchets empilés sont là pour des années. On ne sait pas, dans 50 ans, si la membrane au sol va tenir le coup. Le site est à 1000 pieds de la rivière et près de 300 maisons avec des puits artésiens. C’est une bombe à retardement », estime Alain Carrier, maire depuis septembre 2020. 

Or, ceux qui s’inquiètent de la contamination de la rivière Saint-François par le site d’enfouissement ne misent pas sur la bonne problématique, selon Pablo Desfossés, enseignant en sciences à l’école secondaire Jean-Raimbault. « Ils devraient plutôt se préoccuper de la pollution causée par les rejets agricoles en amont de Drummondville. Ce sont des problèmes bien plus dommageables – qui se passent en ce moment – pour l’environnement qu’une hypothétique fuite du site dans la nappe phréatique », explique le biochimiste spécialisé en environnement. 

Une chaude lutte à trois à Sherbrooke  

Deux des candidates qui luttent pour la mairie de Gatineau France Bélisle et Maude Marquis-Bissonnette.
Photos courtoisie et courtoisie Sherbrooke citoyen

Une chaude course à la mairie entre trois candidats se dessine à Sherbrooke et il se peut fort bien que la personne gagnante ne soit connue qu’à la fin du dépouillement des toutes dernières boîtes.

Alex Proteau, Agence QMI

Dans les résultats d’un sondage Navigator La Tribune/107,7 FM, l’ex-ministre libéral Luc Fortin, qui se présente comme candidat indépendant, arrivait premier dans les intentions de vote, avec 28 %.

Il devançait de peu Évelyne Beaudin (25 %), cheffe de Sherbrooke Citoyen (l’unique parti à Sherbrooke), et Steve Lussier (21 %), maire sortant.

Ce sondage, le seul dont les résultats ont été publiés durant la campagne, a été effectué entre le 29 septembre et le 5 octobre ; il se peut donc que, depuis, le vent ait tourné en faveur d’un autre candidat.

Manque de Logements

La personne élue aura du pain sur la planche, notamment avec l’enjeu du manque de logements abordables, un problème qui s’est accentué dans les derniers mois. 

Les prix des logements affichés sur Kijiji ont augmenté de 12 % à Sherbrooke depuis l’an dernier et le taux d’inoccupation se chiffre à 1,3 %, du jamais-vu dans cette ville de l’Estrie.

Le maire sortant, Steve Lussier, qui sollicite un second mandat, veut faire passer de 100 à 125 au minimum le nombre de logements abordables construits annuellement.

De son côté, la candidate à la mairie Évelyne Beaudin en promet 200 par année sur une période de cinq ans.

Pour Luc Fortin, la solution passe par la création d’un Fonds d’intervention prioritaire pour répondre aux urgences, qui serait financé par les revenus générés par la consommation d’électricité de Bitfarms, une firme qui « mine » le Bitcoin à Sherbrooke. 

Près de 50 % de ce fonds servirait à la création de logements abordables.

Transport actif et en commun

Alors que 56 % des émissions des gaz à effet de serre à Sherbrooke proviennent du transport, tous les candidats ont l’intention d’augmenter l’utilisation des transports en commun qui stagne depuis les dernières années. 

Même chose pour le transport actif : malgré une hausse des déplacements à vélo en 2020, une diminution du taux de cyclistes chez les adultes a été observée au cours des cinq dernières années.

Pour y arriver, Évelyne Beaudin, avec son parti Sherbrooke Citoyen, compte réviser la grille tarifaire de la Société de transport de Sherbrooke (STS) et souhaite doubler l’inventaire de voitures pour l’autopartage en effectuant un partenariat avec Communauto.

De son côté, Steve Lussier veut ajouter des voies express pour les services de transport en commun en plus d’instaurer un réseau de covoiturage entre employés de la Ville.

Luc Fortin propose d’augmenter la fréquence de passage des autobus de la STS et l’enveloppe dédiée au transport actif de 25 %. 

La mairie de Granby convoitée  

L’accès au logement et la protection des milieux naturels se profilent parmi les grands enjeux de la campagne électorale à Granby, où quatre candidats se font la lutte pour succéder au maire sortant, Pascal Bonin, qui a choisi de se retirer après deux mandats.

Claude Fortin, Agence QMI

Tous les deux issus du conseil municipal sortant, Julie Bourdon et Jocelyn Dupuis misent sur la densification résidentielle pour accroître l’accès au logement pour les familles, sans sacrifier l’accès à des espaces verts.

Mme Bourdon s’est engagée « à ce que la ville adopte un plan de conservation des milieux naturels au cours de la prochaine année et à protéger 30 % [du] territoire afin de préserver [les] milieux naturels », écrit-elle sur Facebook.

M. Dupuis propose une gestion responsable fondée sur les principes du développement durable. 

« Nous devons offrir à la population un milieu de vie de qualité où nous garantissons un accès au logement, mais aussi à des espaces verts », dit-il.

À Granby, ville d’un peu plus de 69 000 habitants, le taux d’inoccupation des logements locatifs demeure très faible. 

Malgré les chantiers qui s’y multiplient, il est d’à peine 0,2 %, selon les données de la Société canadienne d’hypothèque et de logement, ce qui est largement inférieur au seuil de 3 % observable sur un marché [immobilier] équilibré.

Problème de trafic

La fluidité de la circulation automobile s’impose aussi comme un enjeu.

Le « développement domiciliaire du sud de la ville n’est même pas complété et l’attente aux heures de pointe est déjà bien présente », note Mme Bourdon. Elle propose « de mettre en place un projet pilote de sens uniques aux heures de pointe sur le pont de la Gare afin d’optimiser la fluidité ».

Les candidats Michel Duchesneau et Jaouad El Kaabi n’ont pas répondu à nos demandes d’informations. 

Campagne verte à Rouyn-Noranda  

Diane Dallaire a promis d’offrir le transport en commun gratuit à Rouyn-Noranda si elle est réélue pour un deuxième mandat.
Photo Agence QMI, Émélie Rivard-Boudreau
Diane Dallaire a promis d’offrir le transport en commun gratuit à Rouyn-Noranda si elle est réélue pour un deuxième mandat.

L’environnement est au cœur des préoccupations à Rouyn-Noranda, une ville où la concentration annuelle moyenne d’arsenic a déjà dépassé 66 fois la norme québécoise, au point où les candidats à la mairie se sont affrontés dans un débat portant que sur ce thème.

Émélie Rivard-Boudreau, Agence QMI

« Je ne veux pas seulement qu’on participe, mais qu’on devienne un leader dans la lutte aux changements climatiques », a lancé à cette occasion la mairesse sortante, Diane Dallaire. 

Elle s’est engagée à offrir le transport en commun gratuit et à revoir les circuits d’autobus. Elle promet aussi de convertir progressivement la flotte des véhicules municipaux vers l’électrique.

Un de ses adversaires, l’ex-journaliste Jean-Marc Belzile, y est allé d’une ambitieuse promesse de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % par rapport au dernier bilan de la Ville, réalisé en 2010. 

Sans pancartes

Philippe Marquis, un autre des quatre candidats qui a déjà à son actif deux mandats de conseiller municipal, fait de la crise environnementale sa principale motivation. Il a d’ailleurs choisi de faire campagne sans pancartes pour limiter sa production de déchets. 

« On a une seule planète, et elle a ses limites », a souligné celui qui espère améliorer le transport en commun, favoriser les jardins de façade et les ruelles vertes. Il compte également faire de fortes pressions sur la Fonderie Horne, un des plus gros pollueurs d’arsenic et de plomb au Canada, afin qu’elle atteigne la norme québécoise d’arsenic dans l’air d’ici cinq ans.

Le quatrième candidat, Vuyani Gxoyiya, tente pour la troisième fois de se faire élire au poste de maire. Il souhaite rallier plus de citoyens à son mode de transport, la course. 

« Je rêve d’un Rouyn-Noranda piétonnier, en santé et qui court ! » 

La patate chaude du centre-ville de Val-d’Or  

Travaux majeurs, manque de main-d’œuvre, itinérance, vandalisme, dévitalisation due à la pandémie : les maux qui accablent le centre-ville de Val-d’Or sont nombreux, reconnaissent les deux candidats à la mairie qui promettent de s’y attaquer, chacun à sa façon.

Émélie Rivard-Boudreau, Agence QMI

« Je veux diminuer la peur en appuyant la création d’un centre de jour à l’extérieur du centre-ville, en encourageant les gens à dénoncer les méfaits par des plaintes officielles à la police », a proposé le candidat à la mairie, Léandre Gervais, lors d’un débat organisé par la Chambre de commerce le 28 octobre.

Léandre Gervais, candidat à la mairie
Photo Agence QMI, Émélie Rivard-Boudreau
Léandre Gervais, candidat à la mairie

Son opposante, Céline Brindamour, a affirmé que jamais elle ne s’est sentie craintive sur la 3e Avenue. 

Elle admet néanmoins que la crainte existe et la prend très au sérieux. 

Un répit

Pour encourager le public à fréquenter à nouveau le centre-ville, elle propose de reporter la troisième phase de l’important projet de revitalisation qui devait être réalisé en 2022. 

Céline Brindamour, candidate à la mairie
Photo Agence QMI, Émélie Rivard-Boudreau
Céline Brindamour, candidate à la mairie

Selon elle, les commerçants ont besoin d’un répit au lendemain de la pandémie.

« On va évaluer ça ensemble au conseil municipal. On a besoin de monde qui marche sur la 3e Avenue, qui rentre dans les magasins et qui achète. On a aussi besoin d’activités piétonnières », a insisté celle qui siège au conseil municipal depuis 1997.

Léandre Gervais s’oppose totalement à cette option. 

« Quand tu retardes un projet, ça monte le prix. Il nous reste 10 millions $ à faire et si on retarde, ça va monter le projet de deux millions par année. Il faut le faire au plus vite et penser à autre chose », a répondu l’ingénieur de formation, homme d’affaires et conseiller municipal depuis 2017.

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