Trentaine aussi pop qu’assumée pour Adele
Cinq ans après 25, le succès incroyable de l’extrait Hello et, plus près de chez nous, la première collaboration entre l’artiste et le réalisateur Xavier Dolan, Adele nous présente aujourd’hui un nouvel extrait de son journal intime pop avec 30.
Adele
★★★ 1/2
30
À l’image de plusieurs trentenaires, la chanteuse britannique y aborde sa maternité, son succès et son divorce, notamment, à la différence près que les épanchements d’Adele paralysent actuellement la production de vinyles tant la demande est forte (oui, oui). Les attentes sont donc, évidemment, hautes et – au risque de me faire lancer des tomates par les fans de la dame – 30 n’est malheureusement pas l’opus escompté.
Pop phentex
Autre cliché de la trentaine : une envie prononcée pour le confort et la sécurité et, malheureusement, 30 abonde cruellement en ce sens. Prenons Easy On Me, par exemple. Le texte est incroyable. Plus que la sempiternelle ballade de rupture pianotée, le succès – mis en images par Dolan encore une fois – aborde un « échec » amoureux, mais aussi parental alors que la principale intéressée doit autant faire face à son ex que son fils en âge de comprendre.
Le hic, c’est que la proposition repose sur une musique – pourtant produite par un bataillon de vétérans de la pop – aussi sirupeuse que quelconque. D’où l’image des pantoufles. Oui, l’autrice et interprète – elle – est toujours aussi en voix, mais l’effet de surprise n’est plus, bien évidemment.
En transition ?
Fort heureusement, l’album n’est pas que morceaux pop R&B bien peu subtils, voire lourds.
Cry Your Heart Out balance un peu plus et flirte avec le jazz. Sur Oh My God, on fait davantage dans la pop et ce pourrait bien être son prochain Rolling In The Deep. Idem pour Can I Get It qui plaira, au passage, aux admirateurs d’Ed Sheeran. Est-ce que 30 pointerait vers une nouvelle direction, en fait ? À suivre.
Une œuvre en dents de scie et qui innove bien peu pour l’artiste, donc, mais qui plaira assurément à ses admirateurs et admiratrices.
Travis Cormier
★★★
Where’s Time Gone
Le Monctonien au chapeau connu du grand public depuis son passage remarqué à La Voix refait surface trois ans après son premier album Dollars & Hearts avec un maxi convaincant. Délaissant définitivement le pop-rock convenu de sa première offrande, Cormier opte pour un son et une direction plus rock americana, voire purement country (d’ondes FM, mais quand même). Bien qu’il ne révolutionne pas son genre de prédilection – ça demeure très prévisible, disons –, le cowboy est plus à l’aise et ça s’entend. Un nouveau départ quand même intéressant, bref.
Juliette Armanet
★★★ 1/2
Brûler le feu
Le renouveau pop français se poursuit ! Après l’incontournable Adèle et Christine and the Queens, voici Juliette Armanet qui confirme avec ce second LP que son titre de Révélation de l’année remis en 2018 aux Victoires de la musique pour sa carte de visite Petite amie était plus que justifié. Sept mois après Cœur de Clara Luciani, la sensation abonde également dans une pop délicieusement seventies. En prime, sa voix fait écho à celle de Diane Tell. Comment ne pas craquer ?
Bruce Springsteen & The E Street Band
★★★
The Legendary 1979 No Nukes Concerts
Bien que le Boss a toujours été une icône, Springsteen brillait tout particulièrement à l’orée des années 80. Quelques années après le mythique Born To Run (1975) et à quelques mois de The River (1980), la légende en devenir participait à une série de concerts contre l’armement nucléaire. On y compile ici les hits de ses deux prestations (dont ma reprise préférée Quarter To Three). Bien que c’est du réchauffé, ça demeure énergique à souhait. L’ambiance y est électrique et la captation, elle, est nickel. Pour les plus chevronnés des fans, toutefois.
COUP DE ❤
Michaëlle Richer
★★★★
Arriver à l’heure
Je sais. Je le souligne souvent, mais quand même : outre le rire de ma fille et les tacos, il n’y a rien qui me captive plus que de (re)découvrir une nouvelle « artiste préférée » par surprise et, cette semaine, Michaëlle Richer remporte le titre avec ce second maxi qui annonce de grandes choses. Poursuivant dans la direction dream pop de chambre de son EP Fâcheuse tendance (2019), Richer revient à la charge avec un son plus étoffé et une direction artistique plus imposée. Si vous appréciez, par exemple, Safia Nolin et Lydia Képinski, vous allez adorer, tout simplement. Vivement la suite !