Les libéraux veulent tourner la page sur l’ère Barrette
Coup d'oeil sur cet article
Les militants libéraux demandent au parti de tirer un trait sur l’ère Barrette et vont même jusqu’à réclamer la dépolitisation du système de la santé. Ils ont voté pour déléguer la gestion du réseau à un organisme étatique indépendant.
• À lire aussi: Marie-Victorin: le PLQ présente sa candidate
• À lire aussi: Intervention policière brutale à Québec: la cheffe du PLQ troublée et choquée
Les jeunes du Parti libéral du Québec ont fait trembler les colonnes du temple ce week-end au congrès du parti.
En plus des multiples résolutions progressistes et vertes qui ont été adoptées, l’aile jeunesse s’attaque à la santé et a réussi à convaincre 53 % des libéraux de voter pour dépolitiser le système de santé québécois.
Une politique qui réduirait le pouvoir du ministre de la Santé.
« Il y a eu plusieurs réformes en santé qui se sont enchaînées [...] ce qui a pénalisé beaucoup le citoyen dans l’allocation de service », a dit William Baril, 18 ans, un jeune libéral qui a travaillé sur cette résolution.
« Le but, c’est que ce ne soit pas simplement l’idée d’un homme, ou d’une femme. »
L’organisme serait ainsi géré par un conseil d’administration qui inclurait des citoyens, des gestionnaires et des élus.
Les décisions devraient être adoptées aux deux tiers. « Il y a une nécessité de retirer le pouvoir politique », dit-il.
- Écoutez Jean-François Lisée et Thomas Mulcair au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
Anglade y réfléchira
Le malaise était toutefois palpable à la suite de l’adoption de cette résolution.
Un caillou apparu par surprise dans la chaussure de la cheffe Dominique Anglade. Cette dernière misait surtout sur son grand virage progressiste et écologique.
À moins d’un an des élections, cette résolution en matière de santé pourrait se retrouver dans le programme.
« Je ne vais certainement pas fermer la porte, a même soufflé Mme Anglade, soutenant qu’elle sera étudiée. Je pense que le message est d’assurer une stabilité du réseau de la santé. »
Questionnée à savoir si son parti tournait la page sur l’ère Barrette, la cheffe a affirmé que le Québec est « à la croisée des chemins » en matière de santé, que la situation est critique.
« Il va devoir y avoir une réflexion sur notre système de santé et elle va devoir se faire en collaboration avec les gens sur le terrain », a-t-elle relaté.
Des doutes, dit Barrette
Le principal intéressé Gaétan Barrette ne s’est pas défilé.
Il comprend l’objectif, mais doute de la pertinence d’une telle résolution. « Ce n’est pas une nouvelle idée [...] C’est l’Hydro-Québec de la santé », a-t-il signalé.
Selon lui, l’idée se défend, mais la manière dont elle a été adoptée ne règle pas le financement de la santé qui reste politique. « Ça ne mène pas à une dépolitisation », croit-il.
L’ex-ministre de la Santé et responsable de la plus récente réforme soutient aussi que c’était l’un des objectifs, s’il avait réussi à compléter son projet.