L’alpiniste François-Guy Thivierge au sommet du Mexique
Une exploration grandiose du Pico de Orizaba
L’alpiniste de Québec François-Guy Thivierge a entamé en août 2019 le défi de sa vie : gravir 55 montagnes en 55 mois pour souligner ses 55 ans. Sur une base régulière, Le Journal vous présente une montagne qu’il a gravie dans le cadre de ce projet.
Plusieurs chérissent le confort des plages mexicaines, mais pour François-Guy Thivierge, ce sont plutôt les paysages volcaniques de ce pays qui l’ont charmé, en particulier le Pico d’Orizaba. Du haut de ses 5675 m, le sommet du Mexique s’imposait comme un incontournable dans la liste de 55 montagnes que l’alpiniste souhaite gravir en 55 mois.
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« Méchant beau trip ! » lance avec un enthousiasme débordant l’infatigable voyageur de Québec, avant de plonger dans les détails de sa plus récente expédition, qui lui a permis d’explorer trois volcans mexicains convoités.
« Le Pico est non seulement le sommet du Mexique, mais c’est aussi la troisième plus haute montagne en Amérique du Nord. Quand j’ai commencé ma sélection pour mon grand projet, je ne pouvais pas éviter cette montagne », témoigne-t-il avec reconnaissance.
Acclimatation à l’altitude
Si le Pico d’Orizaba s’est avéré un délectable plat de résistance, c’est un autre volcan, l’Iztaccihuatl, que Thivierge a d’abord savouré en entrée afin de s’acclimater aux rigueurs de l’altitude.
« Je suis allé là pour m’habituer. Tu ne peux pas monter un volcan de plus de 5600 m sans passer par des paliers d’acclimatation, question de ne pas vivre le mal des montagnes », explique celui qui a atteint le sommet Sud à un peu plus de 5000 m, une préparation qu’il a jugée parfaite.
À environ 5 h de route de la mégapole de Mexico, se dressait ensuite l’objet principal de sa convoitise, qu’il a encore une fois apprivoisé par petites bouchées.
Les guides de l’Orizaba Mountain Guide ont conduit Thivierge en tout terrain le plus près possible du camp de base du Pico, à 4200 m.
Question de respecter les hauteurs qu’il s’apprêtait à attaquer, le Québécois a dormi deux nuits à cette altitude avant le grand départ. Toujours en verve, il en a profité pour fraterniser et partager ses innombrables expériences en montagne avec un groupe qui s’apprêtait à vivre la même aventure.
Au lever du soleil
En compagnie du guide Alfredo Martinez, Thivierge a entamé l’ascension en pleine nuit, à 1 h. « On a marché pendant cinq heures avec nos lampes frontales à une température de -10 à -14, pour arriver au sommet au lever du soleil. Ça a donné des images spectaculaires », raconte-t-il avec émotion.
« J’ai vu l’ombre du Pico d’Orizaba et c’est magnifique. On a redescendu tout de suite et j’ai recroisé mon groupe du camp de base. Trois personnes avaient abandonné. Ce n’est pas tout le monde qui est habitué au climat nordique comme nous, les Québécois ! On a la réputation d’être coriace dans les expéditions », dit-il avec amusement.
Paysage marquant
Le Pico d’Orizaba n’est plus un volcan actif, la dernière éruption remontant à 1846. Le grimpeur contemplatif a tout de même pu reluquer la vapeur qui émanait des lieux mythiques pour compléter un sublime tableau.
« Le sommet est enneigé et couvert de calottes de glace. C’est une montagne isolée, en plein milieu d’une plaine, plutôt que dans une chaîne de montagnes. Il y a beaucoup de cratères sur le territoire mexicain. C’est spécial de voir les cônes asymétriques qui forment le paysage », s’émerveille-t-il encore.
Thivierge a bouclé son périple avec l’ascension du Nevado de Toluca, un volcan à 4645 m qui fut « tout un dessert », au dire de l’alpiniste à la longue feuille de route.
Direction Équateur
François-Guy Thivierge n’a fait que poser ses valises à la maison à son retour, puisqu’il vient de repartir pour sa prochaine mission au cœur de l’Équateur.
Son fascinant projet de 55 montagnes en 55 mois pour souligner ses 55 ans roule à fond de train.
« J’étais incapable de m’imaginer que ça irait si bien malgré les restrictions avec la COVID. Je suis rempli d’optimisme pour le reste du projet. Ça va m’amener dans des pays que je n’ai jamais visités, comme la Nouvelle-Zélande, le Maroc et l’île de la Réunion, avec des montagnes exigeantes qui figurent parmi les plus belles au monde », salive-t-il déjà.
El Pico d’Orizaba
- Altitude : 5675 m
- Pays : Mexique
- Région : Veracruz, à 200 km de Mexico
- Première ascension : 1848
- Ascension : 1400 m
- Ascension : 9 h