Un père voulait que sa fille remplace «la mère de famille»
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Un père qui a «attribué» le rôle de «mère de famille» à sa fille aînée à la suite de sa séparation, à la fin des années 70, a été trouvé coupable d’avoir eu une relation sexuelle complète avec cette dernière.
Au cours de son procès, le père de famille – qui ne peut être nommé pour que soit protégée l’identité de sa victime- a nié les abus rapportés par sa fille entre 1977 et 1981. Une négation générale qui a fait dire à la juge Johanne Roy que le témoignage de l’homme de 78 ans n’était «pas crédible».
«Les réponses aux questions posées se résument en plusieurs occasions par un simple non. Pourtant, l’homme est bon pour décrire avec plusieurs détails ses activités et les logements qu’il a habités», a-t-elle dit avant de raconter les faits.
Agression complète
«Quelques mois après le divorce de ses parents, la victime relate qu’un soir où son père a bu, il lui retire ses sous-vêtements et lui demande de le suivre dans la salle de bain», a rappelé la présidente du Tribunal dans le cadre de sa décision.
«À cet endroit, l’accusé a déposé une arme de poing sur le comptoir et il y a pénétration vaginale complète qui lui cause des saignements et une tentative de pénétration anale», a-t-elle ajouté.
Questionné sur cet épisode, le père de famille avait fait savoir au procès «qu’un événement dans la salle de bain» était bel et bien arrivé, mais «que ça ne s’était pas passé comme ça».
Selon ce que l’homme avait dit, la victime s’était présentée dans la pièce alors qu’il était assis sur les toilettes. Elle avait elle-même enlevé ses sous-vêtements, puis elle s’était assise sur son père.
«J’avais les fesses rentrées dans le trou. Quand ben même j’aurais voulu, j’aurais pas été capable», avait-il témoigné. Au surplus, il avait dit, lorsque questionné par le poursuivant, Me Michel Bérubé, avoir eu une érection parce que «quand une femme s’assied sur moi, ça peut réagir».
«En aucun moment, l’accusé ne fait de distinction entre les femmes et le lien familial qui l’unit à l’enfant», a souligné la juge Roy.
Victime «sincère et crédible»
Analysant le témoignage de la victime, la juge a rappelé que «bien que 40 ans se soient passés depuis les infractions», la victime offre des détails qui démontrent l’authenticité du récit.
Elle a également accordé foi aux émotions qui ont habité la femme lors de son témoignage.
Cette dernière avait notamment mentionné que son père lui répétait «qu’elle était sa fille, qu’il avait le droit de faire ça et de la toucher». L’homme lui a également déjà dit qu’il voulait être le premier «à lui faire l’amour».
«Sa réaction émotive ajoute à la crédibilité de ses propos», a conclu la juge.
Les observations sur la peine ont été reportées à l’an prochain.