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Une année 2021 aussi particulière que Weezer

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Photo courtoisie


Être fan de Weezer, c’est un peu jouer à la roulette russe, une parution du groupe culte à la fois.

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Vous préférez leur volet plus pop ? Vous trouvez que reprendre Africa de Toto était une idée fumante et pas du tout opportuniste ? Estimez-vous chanceux à force d’avoir autant été gâtés au fil des années ! 

Vous êtes un amateur de la première heure qui en pinçait pour leur mal-être adulescent – qui, on ne va pas se leurrer, faisait et fait peut-être encore reflet au vôtre – sur fond de rock accrocheur ? Mes sympathies ! C’est quand la dernière fois que vous vous êtes retrouvé dans une œuvre de Weezer ? Everything Will Be Alright in the End, genre? Ça fait sept ans déjà !

Et bien, en 2021, il s’est passé quelque chose d’incroyable : Weezer a lancé un « album-surprise » qui rassemble non seulement ces deux solitudes, mais qui est aussi d’actualité et où, mine de rien, le quatuor se met en danger. Un bel exploit.

Pop pandémique

Ok Human est, évidemment, un album en réaction à la crise actuelle d’un point de vue multiple, mais toujours personnel. Sur la ballade Playing My Piano, c’est Cuomo le mari et père qui évite les soucis – et les douches ! – en s’entêtant au piano en guise d’œillères. « Kim Jong-un pourrait faire sauter ma ville et je ne le saurais jamais. Je ne peux tout simplement le lâcher », y confie-t-il. 

Puis, évidemment, y’a le mal-être, voire cette dépression collective alors qu’un mal insaisissable court toujours, nous divise et qu’une visite chez des proches s’apparente à dégoupiller une grenade. Le premier simple All My Favorite Songs – qui ouvre l’œuvre d’ailleurs – en témoigne tout particulièrement : « Tout ce qui est si bon est si mal, mal, mal ».

Côté musique, Weezer fait comme nous et se met en danger. Plutôt que de se lancer dans la confection de son propre pain, toutefois, le quatuor, lui, délaisse ses réflexes (riffs accrocheurs découlant d’une passion bien documentée pour le hair metal ainsi qu’un désir de répondre aux attentes d’un certain public) pour se risquer vers une pop très beatlesque bardée de cordes et de subtilités. Un exercice de style original et qui laisse entrevoir un monde de possibilités. À quand Weezer country ?

Aussi, avec le variant Omicron qui éternise cette pandémie, tout porte à croire qu’Ok Human sera également mon album de l’année 2022. Espérons qu’il sera délogé en 2023.

Clara Luciani  

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Cœur

Déjà que son album précédent – Sainte-Victoire (2018) – déménageait pas mal, via son hit incontournable La Grenade, la sensation pop en a rajouté cette année avec ce nouvel album encore plus dynamique. À l’image du fameux Random Access Memories de Daft Punk, Cœur est aussi une lettre d’amour aux sons qui animaient les pistes de danse des années 70 et 80 : le disco sous plusieurs de ses déclinaisons (dont l’italo), l’électro et la pop. Les fans d’Abba, de Diana Ross, voire des Québécois de Trans-X, seront donc en terrain connu. 

Turnstile  

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GLOW ON

Et voilà. C’est avec son quatrième album que la formation chouchoute de Baltimore s’affran-chit finalement de son étiquette hardcore et de son public niché. Sans délaisser ses racines ni faire dans les compromis, Turnstile innove en optant pour une direction plus accrocheuse que criarde, certes, mais également riche en surprises et en jabs math et post rock (les nostalgiques de l’alternatif typique des nineties vont adorer itou, d’ailleurs), notamment. Fans de punk ou pas, vous vous devez de tenter l’expérience GLOW ON.

Leon Bridges  

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Gold-Diggers Sound

Comme un enfant qu’on conduirait à la maternelle pour la première fois, on constatait en 2021 que le prodigieux Leon Bridges « évoluait » – à défaut de grandir – et poursuivait sa conversion vers un son soul plus actuel avec Gold-Diggers Sound. Les admirateurs de la première heure – dont moi, évidemment – devaient donc faire leur deuil du passé de Bridges qui est de moins en moins le fils spirituel de Sam Cooke et de plus en plus un contemporain de The Weeknd. Très bon troisième album, ceci étant dit.  

Iron Maiden  

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Senjutsu

Eddie se faisait samouraï sur la pochette du 17e LP – et album double de surcroît – de la formation metal culte. De retour après six ans de silence – la « pause » la plus longue entre deux parutions du projet à ce jour –, Iron Maiden épate en optant pour une direction plus épique que prudente, autant dans le contenu – très ambitieux, quasi opératique – que la forme (l’œuvre se termine sur un triptyque de pièces de plus de 10 minutes chaque). Les mélomanes qui n’ont pas encore écouté Senjutsu seront ravis et les curieuses et curieux, eux, devraient également tendre l’oreille. 

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