Prison à vie pour le meurtre de sa mère
Plus de 70 coups d’armes contondantes et tranchantes ont été portés à la victime en février 2019
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Un homme aux prises avec un problème de santé mentale, qui a tué sa mère en lui assénant plus de 70 coups de machette et d’haltère, a été condamné à purger une peine d’emprisonnement à vie sans possibilité de libération avant quatorze ans.
Patrick Fortin, 32 ans, ne possédait aucun antécédent judiciaire avant de commettre ce crime odieux.
Toutefois, comme l’a mentionné le poursuivant, Me Jean-Sébastien Lebel, les policiers du Service de police de la Ville de Québec connaissaient bien l’homme et sa mère, Nicole Cantin, ayant eu à se rendre au domicile de la dame, rue de l’Esprit, à de multiples reprises pour gérer des crises en lien avec les problèmes de l’accusé.
Le matin du 7 février 2019, les services d’urgence ont reçu un appel pour un véhicule enlisé sur le boulevard de l’Ormière, à Québec.
Sur place, ils ont constaté que de la fumée s’échappait du moteur, que les clés de la voiture se trouvaient toujours dans le contact et que l’embrayage était en marche arrière.
Comme les informations colligées au Centre de renseignements policiers du Québec étaient associées à l’adresse de la dame, dans le secteur de Val-Bélair, les policiers s’y sont rendus.
Plus de 70 coups
« À l’intérieur, les policiers ont noté un désordre marquant et lors de la visite d’inspection, un policier a marché sur un objet qualifié de mou. Lorsqu’il a soulevé la couverture sur laquelle il avait mis le pied, il a découvert le corps de la victime », a relaté le poursuivant au juge Richard Grenier, de la Cour supérieure.
Parallèlement à cette découverte, un autre appel au 911 concernait un homme sous l’effet de la drogue et sentant l’alcool, qui était en état de crise au Tim Hortons du boulevard de l’Ormière. Sur place, les ambulanciers ont pris en charge Fortin qui a été transporté à l’hôpital.
« Le lendemain, l’accusé a été interrogé et il a confirmé qu’une dispute avait éclaté avec sa mère qui se plaignait de sa musique. Elle se serait saisie d’une machette et, pour la désarmer, il lui a lancé des objets. Il a ensuite pris la machette pour donner plusieurs coups qui ont mené au décès », a ajouté le procureur.
Selon l’expertise effectuée, plus de 70 coups d’armes contondantes et tranchantes ont été portés à la victime, « ce qui correspond à un haltère et à la machette retrouvés sur place », a précisé Me Lebel.
Intoxication
Bien que Fortin ait reçu un diagnostic de « maladie mentale primaire », il n’aurait pas pu se prévaloir, pour sa défense, de la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux, en raison de son « état d’intoxication avancé ».
En défense, Me Julien Bolduc a rappelé au président du tribunal que son client avait « bien collaboré » à l’enquête policière et que son plaidoyer de culpabilité évitait la tenue d’un procès.
Un processus qui aurait pu être très difficile en raison du caractère intrafamilial du crime.
Chronologie d’un drame familial
6 février 2019
16 h 30 : L’accusé revient du travail. Une violente dispute éclate. Il tue sa mère.
7 février 2019
2 h 20 : Une voiture est retrouvée enlisée sur le boulevard de l’Ormière. Une adresse y est reliée. Les policiers s’y rendent et font la macabre découverte.
5 h 07 : Les policiers sont appelés pour un individu en crise au Tim Hortons du boulevard de l’Ormière. Il s’agit du fils de la victime.
5 h 38 : Patrick Fortin est transporté vers un centre hospitalier.
8 février 2019
17 h 50 : Fortin est libéré de l’hôpital, arrêté puis interrogé. L’homme passe aux aveux.
