Une peine globale de 62 mois pour ce prédateur sexuel
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Un harceleur récidiviste, déclaré coupable au terme de son procès pour agression sexuelle et harcèlement de plusieurs victimes, a écopé mardi d’une peine globale de 62 mois d’incarcération.
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Moussa Ouattara, 28 ans, a commis ses crimes en suivant un mode opératoire qualifié de «prédation» par le juge Hubert Couture. Ce dernier a fait fi de la demande de la défense, qui espérait une peine beaucoup moins lourde pour éviter la déportation de l’homme d’origine ivoirienne.
Dans sa décision, le magistrat a rappelé que les agressions sexuelles n’étaient pas «des pertes de contrôle», mais bien «des prises de contrôle» par des individus qui utilisent leurs victimes «comme des objets».
Faux chauffeur de taxi
Ouattara, qui a agressé et harcelé quatre femmes, se disait chauffeur de taxi et recueillait les jeunes femmes éméchées à la sortie des bars avant de s’en prendre à elles.
Si trois des quatre victimes avaient fait l'objet de gestes «moindres» d’agression ou de harcèlement, la quatrième, qui se trouvait dans un état avancé d’ébriété, avait quant à elle été amenée chez l’accusé, rue de Norvège, puis agressée sexuellement sans protection. Un fait pris en compte à titre de facteur aggravant par le président du tribunal qui a également retenu, au même chapitre, la préméditation de l’accusé, son «aveuglement volontaire» concernant l’intoxication de ses victimes et «l’exploitation de leur vulnérabilité».
Lors des observations sur la peine, Ouattara avait dit au tribunal que, depuis sa sortie de détention préventive, il s’était «mobilisé» en faisant des démarches auprès d’un centre de ressources pour hommes.
Il avait également expliqué qu’il interpellait souvent les étrangers pour les aborder, pour avoir leur affection.
«Là d’où je viens, c’est dans notre habitude de vouloir socialiser avec les autres, et ce n’est pas comme ça ici», avait-il dit.
Risque de récidive
Cette «explication» semble avoir été répétée à l’agente de probation qui a rédigé le rapport présentenciel.
«Il a du mal à s’adapter à sa nouvelle culture, malgré une première intervention de la justice. Il n’a pas su modifier ses comportements et, pour cette raison, le risque de récidive ne peut être écarté», a d’ailleurs souligné le magistrat en citant les conclusions de l’agente.
En plus de la peine de détention, Ouattara, qui a déjà purger 3 ans de façon préventive, devra être inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.