L’enseignement reste «le nerf de la guerre»
On devrait investir davantage pour avoir de bons enseignants selon un expert
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«Le nerf de la guerre, c’est l’enseignement. On devrait investir davantage pour avoir de bons enseignants», affirme Yves Nadon, enseignant à la retraite, auteur et consultant en éducation.
Plusieurs experts s’entendent sur ce point: lorsque vient le temps d’enseigner le français, il n’est pas vrai que toutes les pratiques se valent.
Mais prendre le temps de bien former des enseignants, afin qu’ils forment une équipe cohérente, exige du temps et de l’argent.
Depuis le 1er juillet 2021, les profs doivent effectuer un minimum de 30 heures de formation continue sur une période de deux ans. Un premier pas dans la bonne direction, mais encore trop timide, selon plusieurs.
Les enseignants choisiront eux-mêmes le contenu de leur formation. Puisque les besoins sont grands, rien ne les oblige à faire de l’enseignement du français une priorité.
Formation obligatoire réclamée
Après quatre années d’études, les nouveaux enseignants fraîchement diplômés «n’ont pas acquis toutes les connaissances requises à l’enseignement de la grammaire», ajoute de son côté Isabelle Gauvin, professeure en didactique du français à l’UQAM. «Ça peut être choquant à entendre, mais pour moi, ce n’est pas étonnant», laisse-t-elle tomber.
Le baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement au primaire couvre plusieurs matières, de la maternelle à la sixième année. En français, il faut apprendre comment enseigner l’écriture, la lecture et la communication orale. Pour le volet écriture, les élèves doivent apprendre comment développer leurs idées, structurer leurs phrases, enrichir leur vocabulaire et maîtriser les rudiments de la grammaire.
«Je pense que la population en général ne réalise pas l’ampleur des apprentissages qui sont à faire en formation initiale. C’est la raison pour laquelle il faut miser sur la formation continue. C’est la même chose que pour un médecin ou un avocat», affirme Mme Gauvin.