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Une coalition d’organismes redoute une «flambée» des loyers à Québec en 2022

Une coalition d’organismes redoute une «flambée» des loyers à Québec en 2022
Photo Stevens LeBlanc

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Plusieurs organismes de défense des locataires, réunis au sein d’une coalition, craignent une nouvelle «flambée» des loyers à Québec en 2022 et invitent les locataires à refuser les hausses abusives. 

Une vingtaine de représentants d’organismes ont bravé le froid et les chutes de neige abondantes pour un point de presse extérieur dans le secteur Maizerets, mercredi matin, afin de dénoncer haut et fort la tendance à la hausse observée depuis quelques années. 

À l’aube de l’envoi massif des avis de renouvellement de bail pour 2022, ils redoutent une nouvelle hausse démesurée qui risque d’« appauvrir » encore davantage les locataires et les familles à faible revenu.  

«Cette année, ça m’inquiète. Depuis trois ans, on constate que les hausses sont de plus en plus salées et je pense qu’on va avoir encore des hausses salées cette année», a indiqué en entrevue Jonathan Carmichael du BAIL (Bureau d’animation et information logement) qui est également porte-parole de la nouvelle Coalition de Québec contre les hausses de loyer. 

«Les indicateurs sont au rouge pour les locataires de Québec. Les logements disponibles se font de plus en plus rares et le taux d’inoccupation (2,8 % en 2020) a diminué sous le seuil d’équilibre ces deux dernières années. Les propriétaires vont profiter de cette rareté pour augmenter les loyers», craint-il.  

Une coalition d’organismes redoute une «flambée» des loyers à Québec en 2022
Photo Stevens LeBlanc

Plus de 95 % des locataires qui l’ont contacté depuis 2019 ont subi des hausses «abusives», dit-il, nettement supérieures aux indices d’augmentation publiés par le Tribunal administratif du logement.  

«En 2019, les locataires avaient une hausse moyenne de 24 $ par mois, soit 2,8 %. En 2020, les locataires étaient rendus en moyenne à 30 $, soit 3,6 %. En 2021, ça a continué d’augmenter. Cette fois, c’est 42 $ en moyenne que les locataires ont eu comme hausse, soit 5 % d’augmentation», déplore-t-il.  

Québec vit une «crise du logement», selon QS 

La situation actuelle à Québec est «extrêmement alarmante», renchérit le député de Jean-Lesage Sol Zanetti, qui a participé au rassemblement mercredi.  

«C’est clair qu’il y a une crise du logement. Dans le quartier Limoilou, dans Maizerets, la plupart des choses qui se construisent, ce sont des condos locatifs ou des condos de luxe qui ne sont pas achetables, surtout pour une personne seule et même pour les familles. Il y a une augmentation fulgurante dans les dernières années puis le revenu des gens ne suit pas. Avec l’inflation qui s’emballe, moi, je suis très inquiet», a confié le député de Québec Solidaire.  

Une initiative de la Ville de Québec bien accueillie 

Jonathan Carmichael a salué, par ailleurs, la création par la Ville de Québec d’un comité qui se penchera sur les hausses de loyers

«Ça va être intéressant à suivre... Nous, on a interpellé M. Marchand hier et le chef de l’opposition. On souhaite savoir qui va être sur ce comité-là puis on veut y participer. Mais à la base, que la Ville s’interroge sur la question des hausses de loyers, c’est une bonne nouvelle», a-t-il réagi.  

Rappelons que les propriétaires de six logements et plus subiront une hausse de taxes municipales plus élevée qu’à l’habitude, cette année, autour de 8,3 % en moyenne. 

Ces derniers promettent déjà de la refiler aux locataires, ce qui est permis par la loi.  

«Ultimement, la CORPIQ a raison...Le tribunal administratif du logement va permettre à un propriétaire de refiler à 100 % la hausse de taxes sur le calcul de la hausse des loyers. Mais ce n’est pas 50 $ par mois non plus. L’impact que ça va avoir, c’est peut-être 5 $ à 8 $ par mois, dépendamment des secteurs. Donc, ça ne justifie pas nécessairement les hausses de 40 $ ou 50 $ de plus que certains propriétaires vont demander», a relativisé M. Carmichael, qui promet de les avoir à l’œil.  

La nouvelle Coalition de Québec contre les hausses de loyer est formée du BAIL, du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur, du comité logement d’aide de Québec Ouest, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, d’Action-logement Duberger-Les Saules, de la Ruche Vanier et de la Table citoyenne du Littoral Est.  

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