Plan d’action de Québec: plus d’un milliard $ en santé mentale
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Le gouvernement du Québec investira plus d’un milliard $ afin d’améliorer l’accès aux soins et services en santé mentale.
Le plan d’action interministériel en santé mentale (PAISM) annoncé mardi par le gouvernement s’étendra sur une période de cinq ans, durant lesquelles 10 ministères et organismes gouvernementaux collaboreront avec plusieurs autres partenaires. Au total, c’est un budget de 1,15 milliard $ qui sera alloué au PAISM, dont 361 millions $ en nouveaux investissements.
«Il s’agit du premier plan d’action en santé mentale avec des investissements de cette envergure, qui contribuera entre autres à améliorer l’accès aux services, à offrir des soins axés sur le rétablissement et à favoriser l’implantation de meilleures pratiques», peut-on lire dans un communiqué.
L’objectif est de permettre à l’ensemble des Québécois d’avoir accès aux services dont ils ont besoin en temps opportun. Rappelons que dans le secteur public, le temps d’attente varie entre 6 et 24 mois.
- Écoutez l’entrevue de Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux
Au total, 43 actions classées dans sept grands axes sont ainsi présentées, de la prévention à l’amélioration de l’accès aux soins et services, en passant par les partenariats avec les organismes communautaires.
«La pandémie ne nous a certes pas facilité les choses, mais nos équipes ont redoublé d’efforts, en plus d’adapter nos actions aux nouvelles réalités engendrées par cette crise sans précédent», a mentionné le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant.
Réactions dans le réseau
Bien que la volonté du gouvernement d’investir de nouveaux montants en santé mentale soit saluée par la CSN, elle déplore que «ce qui limite l'efficacité du réseau demeure intouché, soit d'encarcaner les cliniciens et les usagers dans une approche rigide».
La CSN rappelle que sur le terrain, les professionnels remarquent une perte d’autonomie et une multiplication des étapes dans le parcours de soin des patients qui en décourage plusieurs.
«Nous avons besoin d'une refondation de nos services en santé mentale et il faut le faire avant qu'il ne soit trop tard», a affirmé la vice-présidente de la Fédération des professionnelles (FP-CSN) Jessica Goldschleger. «Les patients ne devraient pas être comme des balles de ping-pong que l'on se renvoie d'une équipe à l'autre», a-t-elle ajouté en expliquant que la FP-CSN propose plutôt «une approche globale axée sur les besoins de la personne tout au long de son parcours de soins dans le réseau public».
Ainsi, le syndicat recommande qu’une personne ou une équipe pivot soit attribuée aux patients pris en charge afin qu’ils soient suivis pour l’ensemble de leurs problèmes dans un court laps de temps.
Le Réseau Avant de Craquer, qui offre un soutien aux proches des personnes ayant un problème de santé mentale, s’est également «réjoui des mesures tangibles» annoncées mardi.
«Les familles ont enfin été entendues. Le gouvernement est passé de la parole aux actes et déploie des mesures concrètes pour mieux soutenir les familles touchées par la maladie mentale. (...) Malheureusement, nos jeunes étaient les grands oubliés en santé mentale. Grâce à un investissement de 7,5 millions $, ces jeunes pourront désormais être rejoints et mieux soutenus dans la communauté», a affirmé le directeur général, René Cloutier.
Des problèmes en amont
Selon la CSN, la détresse psychologique des Québécois pourrait être en partie liée à des facteurs de stress important tels que la pauvreté, le manque de logement abordable et la violence faite aux femmes. Régler ces problèmes en amont pourrait ainsi aider à favoriser une meilleure santé mentale de la population.
«C'est un défi de société que nous avons devant nous. Il faut reconstruire notre filet social, car il s'est étiolé. Augmenter le salaire minimum, renforcer les droits des travailleuses et des travailleurs, assurer l'accès au logement ou encore un accès rapide aux différents services de soutien et d'aide sont quelques exemples de leviers dont dispose le gouvernement pour prévenir une dégradation et améliorer les choses», a plaidé la présidente de la CSN, Caroline Senneville.