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Ces cégeps qui font réussir les garçons mieux qu'aillleurs

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Alors que la diplomation des gars suscite l’inquiétude au niveau collégial, des cégeps réalisent un tour de force en les faisant réussir au-delà des attentes, révèle un tout nouveau classement inclus dans la troisième édition du Palmarès des cégeps du Journal, qui paraîtra demain.

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À deux semaines de la date limite pour déposer une demande d’admission au collégial, on constate que plusieurs établissements en région réussissent cet exploit. 

C’est le cas des cégeps de Sorel-Tracy et de Baie-Comeau en sciences de la nature, de même que ceux d’Alma et de Jonquière en sciences humaines.

Ces classements sont basés sur les taux de diplomation des garçons en fonction de leur force académique à leur arrivée au cégep, et ce dans les deux programmes préuniversitaires et les cinq programmes techniques où ils sont les plus nombreux.    

  • Écoutez l’entrevue de Stéphanie Desmarais, Directrice générale du cégep de Sorel-Tracy   

La pandémie n’a eu aucun impact sur cet exercice, qui est basé sur les données les plus récentes disponibles au ministère de l’Enseignement supérieur, qui remontent à 2019.

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Pistes de solution

Ces nouvelles données permettent de mettre en lumière la réussite des garçons dans certains programmes et certains cégeps, « ce qui pourrait permettre d’identifier des pistes de solutions », affirme Catherine Haeck, professeure spécialisée en économie de l’éducation à l’UQAM.

C’est en collaboration avec cette experte et la firme d’analyse Fluxion que le Palmarès des cégeps du Journal a été réalisé.

« On a besoin que les garçons réussissent », surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qui n’est pas près de se résorber, ajoute Mme Haeck.

Un «drame social»

Depuis des années, les garçons accusent un retard en matière de diplomation au cégep au Québec : à peine 56% d’entre eux parviennent à terminer leurs études deux ans après la durée prévue du programme, comparativement à 69% pour leurs camarades féminines.

Le parcours des GARÇONS
après le secondaire
Taux d'accès au collégial : 58%

Sur 100 garçons âgés entre 17 et 24 ans, 56 vont s’inscrire au cégep

Taux de diplomation au collégial : 56%

Sur ces 56 garçons, 32 vont obtenir leur diplôme collégial

Le parcours des FILLES
après le secondaire
Taux d'accès au collégial : 75%

Sur 100 filles âgées entre 17 et 24 ans, 75 vont s’inscrire au cégep

Taux de diplomation au collégial : 69%

Sur ces 75 filles, 52 vont obtenir leur diplôme collégial

À cet écart important, il faut ajouter qu’une proportion moins importante de garçons que de filles s’inscrivent au cégep. Résultat : le tiers des garçons obtiennent un diplôme collégial contre la moitié pour les filles.

Il s’agit d’un véritable «drame social», reconnaît Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps. «Tout au long du parcours scolaire, on perd des garçons. C’est vrai au secondaire, au cégep et à l’université», déplore-t-il. 

Même si le portrait global est plutôt sombre, des établissements tirent pourtant bien leur épingle du jeu, comme ceux de Rimouski, Jonquière et Vanier, où les garçons diplôment au-delà des attentes dans plusieurs programmes retenus pour ce palmarès.

Outil interactif

Sans surprise, ces établissements font aussi partie de ceux qui se démarquent de façon plus générale, peu importe le sexe, comme vous pourrez le constater demain en consultant les données détaillées qui seront présentées dans un outil interactif disponible sur notre site.

Des classements uniques y seront à nouveau présentés, en plus de ceux qui concernent spécifiquement les garçons, pour les trois programmes préuniversitaires et les dix programmes techniques qui comptent le plus grand nombre d’inscriptions.

Cet exercice représente «un clou important qui est cogné» sur les enjeux entourant la réussite au collégial, affirme Michel Perron, professeur retraité de l’Université du Québec à Chicoutimi. Ce dernier espère que ces données mèneront à «une prise de conscience» et à des actions concrètes dans plusieurs établissements.

De son côté, la Fédération des cégeps demeure toujours opposée à un tel exercice, puisque plusieurs réalités propres à chaque cégep ne sont pas prises en compte dans ces classements, explique Bernard Tremblay.

Ce dernier est toutefois «très préoccupé» par les enjeux entourant la réussite des étudiants, notamment celle des garçons en particulier, et espère que le plan d’action gouvernemental qui a été dévoilé l’automne dernier permettra de corriger le tir à ce chapitre.

Les cégeps en chiffres
  • 52 cégeps publics (incluant les campus régionaux)
  • 174 500 étudiants (dont 44% sont des garçons)
  • 143 programmes préuniversitaires et techniques
  • 9,7% des étudiants sont en situation de handicap*
  • 30% des cégépiens font un changement de programme pendant leurs études
  • 32,3% taux de diplomation
    (selon la durée prévue, soit en deux ou trois ans)
  • 63,2% taux de diplomation
    (deux ans après la durée prévue des études)
  • 2,2 milliards $ Financement public annuel du réseau collégial

*Il s’agit d’une déclaration volontaire faite par l’étudiant. La majorité ne déclarent pas leur handicap, troubles d’apprentissage ou problème de santé mentale une fois rendus au cégep.

FAITS SAILLANTS  

Diplomation : le grand écart en sciences humaines et gestion de commerces

L’écart entre les taux de diplomation des garçons et des filles varie considérablement selon les programmes d’études. En sciences de la nature, quelques points les séparent (82% contre 88%), alors qu’en sciences humaines, l’écart est trois fois plus grand (51% contre 69%). «C’est énorme», laisse tomber la professeure Catherine Haeck, de l’UQAM. Le fossé est aussi énorme en technique de gestion de commerces, où 39% des garçons obtiennent leur diplôme, contre 57% des filles.

Les garçons réussissent mieux en génie

Alors que le taux de diplomation des garçons se situe sous la barre des 55% dans certains programmes, il est beaucoup plus élevé dans les programmes de génie mécanique (66%), de génie civil (72%) et de techniques policières (84%). «C’est quand même frappant de constater que lorsque les garçons sont dans des domaines précis, ils réussissent beaucoup mieux que dans d’autres», affirme la professeure Catherine Haeck. Par ailleurs, la proportion de garçons varie selon les programmes d’études, mais on observe peu de différences entre les cégeps qui offrent le même programme.

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