Qualité du sommeil chez les contaminés: la COVID-19 infecte même vos rêves
Les gens contaminés feraient plus de cauchemars
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L’impact de la COVID-19 se mesure jusque dans le sommeil de la population alors que les personnes infectées seraient plus portées à faire des cauchemars, selon une enquête internationale réalisée durant la première vague de la pandémie.
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L’étude, parue récemment dans la revue Nature and Science of Sleep, s’est penchée lors des premiers mois de la pandémie sur la qualité du sommeil de 1088 participants adultes, dont la moitié ont été infectés par la COVID-19.
Les données ont été recueillies dans 14 pays, dont le Canada, par l’entremise d’un questionnaire en ligne administré de mai à juillet 2020.
Bien que les deux groupes eurent connu une augmentation de la fréquence des cauchemars, celle-ci était « significativement » plus forte chez les répondants ayant eu la COVID-19.
Ces derniers ont rapporté une croissance d’environ 50 % de la fréquence à laquelle ils font cauchemars, comparativement à un peu plus de 40 % dans le groupe témoin.
Sévérité de l’infection
Les répondants disant avoir une forme modérée ou sévère de la maladie avaient tendance à faire plus de cauchemars.
Plus généralement, la fréquence des rêves, bons ou mauvais, était également en augmentation dans les deux groupes, ce qui pourrait s’expliquer par l’horaire des gens, chamboulé par le télétravail, et le fait qu’ils avaient tendance à se réveiller plus tard le matin, période propice à l’activité onirique.
« On sait que les cauchemars sont aussi associés à du stress, de l’anxiété, de la dépression. Donc, on a aussi trouvé cette association-là dans le sous-groupe qui avait attrapé la COVID », explique Charles Morin, professeur à l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les troubles du sommeil, qui a collaboré à l’étude.
Traumatisme de la première vague
Selon lui, il est toutefois important de replacer l’étude dans le contexte de la première vague de la crise, alors que la méconnaissance d’un virus émergent et le premier confinement causaient de l’angoisse.
Il n’est d’ailleurs « pas certain » que les résultats seraient les mêmes en 2022. « Si on se rapporte à 2020, il y avait quand même pas mal plus d’incertitude par rapport au futur. Aujourd’hui, on sait un peu plus dans quoi on est », souligne-t-il.
L’étude témoigne du traumatisme collectif généré par le début de la pandémie.
M. Morin avance même que l’incidence des cauchemars qui a été mesurée serait possiblement plus élevée que celle qui a été documentée par des études similaires à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et du séisme de 1989 à San Francisco.
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