Déconfinement du Québec: vers un plan pour le retrait du masque «par étape»
La Santé publique réfléchit sur un scénario par étapes pour mettre fin au port du couvre-visage dans toute la population
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La Santé publique planche sur «un plan de retrait du masque par étape» pour l’ensemble de la population, a révélé le ministre de la Santé, Christian Dubé.
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Alors que le Québec poursuit son déconfinement, le gouvernement Legault a demandé au directeur national de santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, de lui présenter la marche à suivre vers la fin du port du couvre-visage, de façon générale.
«Ce qu’on lui a demandé, c’est de dire comment il voit les différentes étapes», a résumé le ministre Dubé, lors d’une mêlée de presse dans les corridors de l’Assemblée nationale, mardi.
Le ministre s’est d’ailleurs permis de suggérer aux journalistes de questionner le Dr Boileau à ce sujet, lors d’un point de presse de la Santé publique prévu à 14h, aujourd’hui. «Il travaille là-dessus», a dit M. Dubé.
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Les enfants d’abord
La première étape de ce plan s’est toutefois confirmée mardi.
Comme nous l’avons rapporté en primeur dans nos pages, l’obligation de porter le masque dans les classes du primaire et du secondaire sera levée en date du 7 mars.
L’annonce officielle en a été faite par voie de communiqué.
«C’est une très, très bonne nouvelle», a commenté le ministre de la Santé, en rappelant que la Santé publique avait prévenu que les enfants seraient les premiers à bénéficier d’un allègement en ce qui a trait au port du couvre-visage.
Chose dite, chose faite. La Santé publique ayant recommandé d’y aller «graduellement», les élèves devront continuer de porter le masque dans les aires communes et dans le transport scolaire, mais d’autres assouplissements sont à venir.
«Dans la classe, c’est différent: ils sont assis, ils sont à leur place. Dans les aires communes, bien ils se croisent avec différents groupes», a observé le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.
«Enfin un peu plus de normalité pour nos jeunes et nos ados, qui l’ont eue dure pendant la pandémie», s’est-il réjoui.
Aux étudiants du cégep et de l’université qui aimeraient pouvoir bénéficier du même assouplissement: leur tour viendra, a laissé entendre la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann.
«On commence par les écoles secondaires et primaires. [...] Je pense qu’on peut vraiment espérer éventuellement un allègement, mais on ne sait pas quand», a-t-elle indiqué.
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Contexte différent
À l’instar de son collègue à l’Éducation, M. Dubé a tenu à se faire rassurant quant aux conséquences que cet allègement pourrait avoir.
«Le contexte est complètement différent de l’an dernier», a souligné le ministre de la Santé, en s’appuyant sur le nombre élevé de personnes vaccinées et l’essoufflement de la cinquième vague.
M. Dubé s’attend malgré tout «à une petite remontée» du nombre de cas.
«Est-ce qu’il pourrait y avoir des hospitalisations supplémentaires? Peut-être», a-t-il reconnu.
Mais le réseau de la santé dispose maintenant d’assez de «marge de manœuvre» pour «faire face à des intempéries», selon lui.
Ce qu’ils ont dit sur la fin du masque en classe
«L'évolution de la situation épidémiologique au Québec nous permet de faire cet assouplissement. Beaucoup d’efforts ont été faits par nos jeunes dans les derniers mois.»
– François Legault, premier ministre du Québec
«Si c’est une annonce qui est guidée par la science, si elle est approuvée par la Santé publique, je pense qu’elle va être accueillie quand même avec soulagement par beaucoup de familles, par beaucoup de jeunes. Mais moi, je m’attends à ce que ce soit justifié par des arguments de santé publique. J’ai hâte de les entendre.»
– Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire
«J’ose espérer que la Santé publique est parfaitement à l’aise avec les décisions qui soutiennent le fait qu’on arrête de porter le masque [en classe]. [...] Ce qui me choque profondément dans toute cette histoire, c’est qu’on soit encore en urgence sanitaire au Québec.»
– Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec
« [Le gouvernement] a le devoir moral de mettre fin à la gouvernance par décret parce qu’elle est parfaitement injustifiée dans le contexte où on enlève les mesures sanitaires, où on permet toutes les activités normales.»
– Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois