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Les autos n’ont pas fini de zigzaguer

La saison des nids-de-poule, sera épouvantable en raison de la météo préviennent des experts

GEN-FANNY-HEDIN
Photo Agence QMI, Joêl Lemay


Des experts québécois prévoient une saison  épouvantable pour les nids-de-poule en raison d’une météo idéale à la formation des trous sur la route, qui devraient se multiplier davantage ce printemps.

« On a des up and down avec de la pluie, de la neige et du verglas depuis quatre semaines. Il y a plusieurs épisodes de gel et dégel. Ç’a magané pas mal les rues en 2022 et on devrait se retrouver avec une saison épouvantable pour les nids-de-poule », lance Nicolas Ryan, porte-parole de CAA-Québec. 

Selon M. Ryan, les Québécois n’ont donc pas fini de zigzaguer pour éviter les trous qui se creusent sur les rues, routes et autoroutes de la province.

« En 2020 et 2021, avec la pandémie, il y avait moins de véhicules sur le réseau pour endommager la chaussée. En ce moment, on voit que le trafic routier est revenu et qu’il y a plus de voitures. C’est sûr que ça va davantage endommager les routes, ça aussi », avertit le porte-parole de CAA-Québec. 

Gros impact à Montréal

De son côté, le porte-parole de la Ville de Montréal, Philippe Sabourin, admet lui aussi qu’il y aura une augmentation du nombre de nids-de-poule à colmater en 2022 par rapport aux deux dernières années. 

« On a déjà noté 10 cycles de gel et dégel depuis le début de l’année et bien plus de quantité de pluie. Tout ça explique qu’il y aura de nombreux trous dans la chaussée ce printemps parce que les conditions météorologiques sont plus virulentes cet hiver », confirme M. Sabourin. 

Selon Environnement Canada, depuis le début de l’année 2022, il y a eu deux fois plus de journées de pluie par rapport à la moyenne des 30 dernières années. 

« Un nid-de-poule, ça apparaît avec de l’infiltration d’eau dans les craques de l’asphalte, rappelle Philippe Sabourin. Avec le gel et le dégel, ça prend de l’expansion. C’est ça qui explique la présence de nombreux trous dans la chaussée cet hiver. »

Des millions en réparations

Chaque année, les réparations de nids-de-poule coûtent près de 2,8 millions $ à Montréal. 

En 2020, 120 000 trous ont été colmatés dans la métropole. En 2021, ce nombre a toutefois chuté à 60 000. 

« Ce n’est pas parce que la Ville de Montréal a moins travaillé pour les réparer que le nombre a diminué. On a eu moins de nids-de-poule l’année dernière parce que les conditions météorologiques étaient meilleures. Mais en ce moment, en 2022, on a vraiment un hiver atypique », remarque le porte-parole de la Ville de Montréal Philippe Sabourin. 

Le ministère des Transports (MTQ) indique pour sa part qu’il investit, en moyenne, 9,7 millions $ par année en réparation de nids-de-poule. 

« Plus de 300 000 nids-de-poule sont réparés, chaque année, sur le réseau du ministère », indique son porte-parole Gilles Payer. 

Un trou de 2700 $ dans son budget 

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C’est dans un de ces nids-de-poule à l’angle des rues Berlioz et Wilson à Montréal que Fanny Hedin a roulé causant pour 2700 $ de dégâts sur sa voiture ce mois-ci. Photo Agence QMI, Joêl Lemay

Une Québécoise se dit excédée par les nids-de-poule dans la métropole et presse la Ville de remédier au problème, elle qui en a maintenant pour 2700 $ de réparations sur sa voiture endommagée par un trou.

Fanny Hedin, une résidente de L’Île-des-Sœurs, à Montréal, déplore l’inaction de la Ville. Selon elle, des nids-de-poule à côté de chez elle ont commencé à se former à une intersection durant l’été 2020. Deux ans plus tard, ils n’étaient toujours pas réparés, affirme-t-elle. 

« J’ai roulé sur ces trous-là ce mois-ci. J’ai senti du brûlé et je me suis arrêtée. Une dépanneuse est venue chercher ma voiture. Il y avait de la fumée. Et là, je dois changer deux pneus, une poulie et la suspension pour 2700 $ », dénonce Mme Hedin. 

Recours possibles

Avec son assureur, Fanny Hadin a décidé d’envoyer une réclamation à la Ville de Montréal dans le but d’être indemnisée.  

Nicolas Ryan, porte-parole de CAA-Québec, rappelle que les citoyens ont 15 jours pour faire une réclamation auprès d’une municipalité à la suite d’un accident lié à un nid-de-poule. 

« Il faut toutefois respecter deux éléments. C’est difficile, mais pas impossible. Premièrement, il faut montrer que l’état de la chaussée a déjà été porté à l’attention des autorités. [...] Deuxièmement, il faut prouver que la municipalité en question a été négligente dans les moyens entrepris pour corriger la situation », soutient M. Ryan. 

CAA-Québec précise aussi que c’est à l’automobiliste qu’incombe le fardeau de la preuve.







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