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Le projet de tramway de Québec doit être «bonifié», dit Legault

Le gouvernement caquiste refuse de s’excuser auprès du maire Marchand

Bruno Marchand
Photo d'archives, Didier Debusschère La bonne entente qui régnait lors de la première rencontre officielle entre le maire de Québec Bruno Marchand et le premier ministre François Legault, le 19 novembre dernier, a fait place à la confrontation entre les deux élus.

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Refusant de s’excuser pour la charge frontale menée la veille contre le maire Bruno Marchand, François Legault maintient que le projet de tramway devra être «bonifié» afin de répondre aux inquiétudes exprimées par des citoyens.

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Interpellé par la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, le premier ministre a rappelé l’importance «d’écouter les citoyens». 

«Il y a des citoyens à Québec qui sont inquiets, qui voudraient qu'on bonifie le projet», a souligné M. Legault, en faisant référence à la rue partagée sur le boulevard René-Lévesque prévue par la Ville de Québec dans son projet de tramway. 

«Est-ce qu'il est normal comme principal bailleur de fonds qu'on se questionne sur le concept de rue partagée?», a soulevé à son tour le ministre des Transports, François Bonnardel. 

Bruno Marchand
Photo courtoisie, JOSIE DESMARAIS

«Avec l'ancienne administration [celle de Régis Labeaume] on a amélioré ce projet», a-t-il rappelé, en répétant que le projet de tramway «va se réaliser». 

«Si on avait voulu faire mourir ce projet, il serait déjà mort», a-t-il laissé tomber.   

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Guilbault doute de l’appui de la CMQ

Pressée de questions par la presse parlementaire, la ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, s’est appuyée sur les courriels qu’elle dit recevoir concernant le tramway. 

«Nous, on est députés, on a neuf circonscriptions sur 11 et on reçoit, nous, de nombreux courriels sur le tramway, depuis des mois à nos bureaux de circonscription de toute la région de Québec», a-t-elle raconté. 

Bruno Marchand
Photo d'archives, Stevens Leblanc

Martelant qu’il «n'y a pas juste le centre-ville de Québec» et qu’il «faut tenir compte non seulement des banlieues de Québec, mais des villes en périphérie», Mme Guilbault a toutefois confirmé qu’aucun élu de ces mêmes municipalités ne lui a exprimé de crainte par rapport au tramway. 

«Bien non, mais si la CMQ au complet est d'accord avec le projet, on verra. Nous, tout ce qu'on dit en ce moment, c'est qu'il y a des préoccupations qui ont été évoquées», a-t-elle résumé. 

Front commun des partis d’opposition

Les partis d’opposition ont rebondi sur le sujet en s’en donnant à cœur joie pendant presque toute la période des questions, comme si on leur avait accroché une piñata en plein Salon bleu. 

De retour en chambre après trois mois d’absence pour des raisons personnelles, la porte-parole libérale pour la Capitale-Nationale, Marwah Rizqy, a notamment soulevé plusieurs contradictions dans ce dossier. 

Bruno Marchand
Photo d'archives

Alors que la CAQ rend son appui conditionnel à l'engagement par écrit d’Ottawa à assumer 40 % des dépassements de coûts, à ce jour, encore aucune demande officielle n’a été transmise par Québec, a-t-elle rappelé. 

Incisive, Mme Rizqy a donc brandi un projet de lettre, accompagné d’une enveloppe affranchie, que le gouvernement pourrait transmettre à Ottawa. 

«La députée peut déchirer sa lettre», a rétorqué le ministre Bonnardel, en annonçant qu’une rencontre à ce sujet est prévue la semaine prochaine, avec le ministre fédéral de l’Infrastructure, Dominic LeBlanc. 

Caire, le seul à s’excuser

«Moi, je suis convaincu qu’on va s’entendre avec le maire de Québec», a somme toute assuré le premier ministre, après que les trois partis d’opposition aient réclamé des excuses pour ce que le maire Marchand a qualifié hier «d’attaque directe contre la Ville de Québec». 

Rappelons que mercredi, les ministres François Bonnardel, Geneviève Guilbault et Éric Caire, en plus du premier ministre, ont critiqué publiquement le projet de tramway en officialisant une série de conditions auxquelles le projet devra répondre pour que le gouvernement continue de l’appuyer. 

Le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a notamment accusé le maire de chercher à «polluer l’existence des conducteurs» avec le concept de rue partagée projeté sur le boulevard René-Lévesque, avant de se rétracter. 

«Éric Caire s’est excusé, il est allé trop loin», a reconnu M. Legault. 

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