[EN IMAGES] Un pompier volontaire a péri dans un incendie au Lac-Saint-Jean
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Une intervention «de routine» a tourné au drame pour un pompier volontaire de 51 ans qui a perdu la vie dans l’exercice de ses fonctions au Lac-Saint-Jean, alors qu’il remplaçait un collègue malade.
«Mon père vivait à 100 milles à l’heure, il vivait pour ce métier-là. [...] On savait qu’il y avait un risque, mais on n’aurait jamais pensé que ça aurait pu lui coûter la vie un jour», confie au Journal Marie-Pier Jean.
Vers 17h15 la veille, tout comme une cinquantaine de ses collègues pompiers, son père Dominic Jean s’est rendu sur le 10e Rang, à Saint-Edmond-les-Plaines, pour éteindre un incendie de ferme laitière.
Mais dès les premières minutes du combat, la structure du toit du bâtiment s’est effondrée, alors que quelques sapeurs se trouvaient encore à l’intérieur.
«Quelques pompiers ont pu sortir, mais il y en a un qui est resté coincé. C’était mon père...» raconte de son côté son fils Marc-Antoine, soulignant qu’il s’agissait au départ d’une intervention de routine comme bien d’autres.
Triste coup du sort
Le corps de la victime a pu être extirpé des décombres après un combat acharné de ses confrères pour le retrouver, mais c’était trop peu, trop tard. L’homme originaire de Normandin a succombé à ses blessures le soir même, à l’hôpital de Dolbeau-Mistassini.
Anéantis par la nouvelle, ses proches n’ont pu faire autrement que de constater la malchance tragique dont a été victime le quinquagénaire. C’est que Dominic Jean ne devait pas être de garde ce soir-là.
Mais l’homme reconnu pour son grand cœur et son amour du métier n’a pu s’empêcher de se proposer pour remplacer un collègue malade, d’après ses enfants.
«C’était un homme comme ça, il avait le cœur gros comme un village, toujours prêt à aider tout le monde», lance son fils.
«Il est parti en redonnant aux autres. Je pense qu’il faut être fier de ça, ça reflète la personne qu’il était», poursuit-il.
Une deuxième famille
Les enfants de Dominic Jean ne gardent d’ailleurs aucune rancœur à l’endroit de ses collègues présents lors du drame. Ils les considèrent en fait comme une deuxième famille.
«Nous, on a peut-être perdu notre père. Mais eux, ils ont perdu un frère», souligne la fille de la victime.
Les casernes des cinq municipalités de la Régie intermunicipale du GÉANT, dont faisait partie M. Jean, mettront d’ailleurs leur drapeau en berne jusqu’à ses funérailles.
Du soutien psychologique a aussi été offert pour les pompiers de la régie qui ont perdu un collègue au combat pour la première fois en au moins 50 ans, d’après le maire Daniel Boisclair.
La CNESST et la Sûreté du Québec tenteront de faire la lumière sur les circonstances entourant le décès du quinquagénaire.
Ce qu'ils ont dit
«Nos pompiers mettent leur vie en jeu pour nous. Le tragique décès d’un pompier volontaire [jeudi] nous le rappelle. Nos pensées accompagnent sa famille, ses proches et ses collègues.»
– Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique.
«Notre organisation tient à offrir ses condoléances aux proches de ce pompier, mort en devoir, mais aussi à ses confrères du Service de sécurité incendie du GÉANT.»
– Isabelle Thibeault, présidente de la Régie intermunicipale du GÉANT.
«C’est une journée sombre pour l’ensemble de la population de Normandin et des municipalités avoisinantes. C’est la première fois qu’un pompier décède en service dans la région.»
– Daniel Boisclair, maire de Normandin