Don au musée de la civilisation de Québec: un corbillard centenaire
La famille Lépine fait une donation de 218 objets au Musée de la civilisation
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Un immense corbillard protocolaire construit il y a 122 ans, un vélo fantôme en hommage à une victime d’un accident et des statues de cire de René Lévesque, Marie-Mai et Mado Lamothe font partie des centaines de nouveaux objets acquis par le Musée de la civilisation.
L’institution muséale a présenté quelques objets de ces arrivages lors d’une visite au Centre national de conservation et d’études des collections.
Une partie importante de ces nouvelles acquisitions a été offerte par la famille Lépine, avec 218 objets associés au patrimoine funéraire du Québec.
On retrouve du matériel d’embaumement, des éléments pour l’exposition des corps à domicile, trois corbillards, des vêtements d’équipage, des harnais, des attelages et des accessoires pour chevaux. Des objets qui ont été utilisés entre les années 1845 et 1975.
« Les objets du patrimoine funéraire de la Maison Lépine ont été transmis d’une génération à une autre depuis 1845. Ils ne sont pas seulement témoins de l’évolution des pratiques rituelles de la plus ancienne maison funéraire de la Capitale-Nationale, mais ils reflètent aussi les avancées industrielles qu’a connues tout le Québec sur plus d’un siècle. Chaque objet est documenté et ancré dans notre histoire », a fait savoir Estelle Lépine.
Ces objets, qui sont en restauration, feront partie d’une exposition permanente sur le Québec prévue en 2023.
Fabriqué à Québec
Un corbillard d’apparat vitré construit en 1900 est l’élément majeur de cette donation.
Cette imposante pièce, dessinée par Adrien Lépine, le petit-fils du fondateur Germain Lépine, a été fabriquée par des artisans de Québec. Elle était entreposée depuis 1989 dans un bâtiment de ferme sur une terre appartenant à la famille, à Tewkesbury.
« Il a fallu creuser quatre pieds dans le sol et enlever les murs de la grange pour permettre aux gens du Musée de récupérer le corbillard, le 11 septembre 2020 », a raconté Estelle Lépine.
Ce corbillard, qui était utilisé lors d’occasions spéciales, a longtemps été exposé dans la vitrine de la maison funéraire sur la rue Saint-Vallier.
« C’est un objet qui n’a pas beaucoup été utilisé et qui est, pour cette raison, dans un très bel état. Il a aussi été entretenu au fil des années. Certains ornements que l’on retrouvait à l’intérieur et à l’extérieur du corbillard sont en restauration. Il y a aussi beaucoup de nettoyage à faire sur des pièces métalliques, de bois et sur des textiles », a expliqué la restauratrice Mireille Brulotte, spécialisée dans le travail sur les pièces de bois.
Le Musée a aussi fait l’acquisition de dix statues de cire du Musée Grévin de Montréal.
On retrouve celles de Robert Charlebois, Mado Lamothe, Marie-Mai, Dominique Michel, Ginette Reno, Guylaine Tremblay, Gilles Vigneault, René Lévesque, Chantal Petitclerc et le Petit Prince.
Le vélo fantôme
La statue de René Lévesque ainsi qu’une Rosette de Grand Officier de l’Ordre de la Légion d’honneur française, qui lui avait été remise en 1977, feront partie de la future exposition qui lui sera dédiée, en novembre prochain.
Parmi les autres objets acquis, on retrouve un vélo commémoratif, en lien avec le décès de la cycliste Mathilde Blais, survenu sous un viaduc à Montréal, en 2014. Ce vélo fantôme qui avait été installé sous le viaduc de la rue des Carrières, sur la rue Saint-Denis, a été retiré en mai 2021 après la réalisation de travaux permettant de garantir la sécurité des cyclistes.
Pandémie
On retrouve aussi cinq tableaux regroupant 3759 boutons qui représentent les 3759 personnes aînées décédées durant la pandémie, entre le 13 mars et le 13 juin 2020.
Une robe de patineuse pour enfant de marque Nugggetogs de 1958 ou 1959 et des objets en lien avec les anciens locaux de la Maison Lauberivière, situés dans l’ancien Hôtel Champlain, font maintenant partie des 225 000 objets que l’on retrouve au Centre national de conservation et d’études des collections.
« Chaque objet porte une histoire et c’est notre devoir de le protéger et de nourrir notre mémoire collective. Ce sont des objets qui sont des témoignages nous permettant de remonter le fil de l’histoire. Ce sont des références pour comprendre notre monde et notre société », a indiqué Stéphan Laroche, président et directeur général du Musée de la civilisation.