Ado tué dans un accident: un policier s’est débarrassé de façon inadéquate d’un bout de crâne
Le sergent pourrait maintenant faire face à des accusations criminelles
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Un policier de la Sûreté du Québec pourrait faire face à des accusations criminelles, car on le soupçonne de s’être débarrassé de façon inadéquate d’un morceau de crâne d’un adolescent de 14 ans tué dans un accident de moto.
«Je suis hors de moi de vivre le décès de mon fils [...], mais je suis encore plus de hors de moi de savoir qu’un policier de la Sûreté du Québec, qui a une certaine autorité, agisse comme ça», tonne Nathaly Rivard.
Le 8 octobre 2021, son fils Thommy Whissell a chuté en moto sur la route 323, à Saint-Émile-de-Suffolk, en Outaouais, avant d’être frappé par un véhicule de remorquage.
Lors d’une visite sur les lieux du drame, quatre jours plus tard, la femme de 39 ans et son conjoint ont constaté que de nombreuses traces de l’accident étaient encore sur place. Ils ont trouvé entre autres une partie de la boîte crânienne du jeune Thommy.
Furieuse que la scène n’ait pas été nettoyée, la résidente du petit village de Namur a contacté la police et a enguirlandé le premier patrouilleur de la Sûreté du Québec (SQ) arrivé sur place, un sergent.
Il aurait froidement répliqué qu’il ne s’agissait pas d’une scène de crime et que le morceau de crâne ne servirait pas pour des analyses médico-légales, soutient Mme Rivard.
Un autre agent a dû apaiser les tensions, puis le sergent a semblé quitter les lieux en possession des restes humains, relate-t-elle.
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Pour l’incinération
Quelques jours plus tard, Nathaly Rivard a appris que les autorités ignoraient où se trouvait la pièce osseuse, qu’elle réclamait pour l’incinération de son fils.
Elle a finalement pu récupérer le morceau de crâne après les fouilles menées par la SQ pour le retrouver.
C’est en apprenant qu’un policier avait peut-être «disposé inadéquatement» de la partie d’os que des recherches avaient aussitôt été lancées l’automne dernier, indique Benoit Richard, lieutenant coordonnateur à la SQ.
Contactée par la division des normes professionnelles du corps policier, la mère a ensuite appris que le patrouilleur se serait débarrassé de la partie de boîte crânienne à proximité des lieux de la collision.
Dans les mains de la Couronne
La SQ a récemment transmis le dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) afin qu’il soit analysé et qu’on détermine si des accusations seront déposées.
L’affaire est toujours à l’étude, a confirmé mardi le DPCP. Entre-temps, le policier qui fait l’objet d’une enquête a été maintenu dans ses fonctions.
Traumatisée, Nathaly Rivard entend suivre l’affaire de près afin d’obtenir justice. «Je me bats pour son honneur [à Thommy], insiste-t-elle. Je ne veux jamais qu’une mère revive ça, une mère, un père, personne.»
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