Un outil pour prévenir l’intoxication au GHB
La «drogue du viol» continue de faire des victimes dans les bars
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Une compagnie canadienne lance un nouvel outil pour éviter l’ajout de substances illicites dans une boisson lors de soirées arrosées, alors qu’on observe une recrudescence des victimes du GHB à Québec depuis quelques années.
« La drogue du viol, c’est vraiment rendu un fléau partout au Québec et au Canada. Des bars et des organismes nous ont appelés pour qu’on trouve une solution. C’est ce qu’on a fait ! », lance Stéphane Maurais, directeur général d’Alco Prevention Canada.
Son nouveau produit conçu en partenariat avec la firme française Phicogis, le couvercle antidrogue « Stop drogue FDG », permet de sceller un verre pour éviter l’ajout de substances illicites.
Il s’agit plus précisément d’un autocollant 100 % recyclable et personnalisable qui ne laisse aucun résidu de colle et qui s’adapte à la plupart des formes. On n’a qu’à enfoncer une paille au travers pour y boire, explique M. Maurais, qui compare son produit à un « genre de capote pour drink » puisque rien ne peut sortir ou rentrer.
« Vital »
Déjà 5000 unités ont été vendues au coût de plus ou moins 1 $ dans des commerces québécois. En France, environ 400 000 de ces autocollants ont déjà été distribués, grâce à un partenariat avec le gouvernement.
Alco Prevention Canada espère faire de même au pays. Des discussions sont déjà en cours, notamment avec des pharmacies, pour que ce couvercle antidrogue puisse être distribué à plus grande échelle.
Pour Agathe et Catherine, qui ont été intoxiquées au GHB à leur insu lors de fêtes étudiantes de l’université Laval en 2019 et qui avaient raconté leur histoire au Journal, il s’agit d’un pas dans la bonne direction.
« Ce produit devrait être gratuit parce qu’il est vital pour apporter de la sécurité aux femmes et hommes [qui] en sont victimes. Il devrait être en distribution en dehors des bars, comme au sein des universités et des pharmacies », ont-elles fait savoir.
Nouvelles plaintes
Les admissions au CHU de Québec pour intoxications au GHB, volontaires ou non, ont été en constante croissance entre 2018 et 2020 à Québec, passant de 177 à 310 cas. Elles ont connu une légère baisse en 2021, notamment en raison de la fermeture des bars pendant une bonne partie de l’année.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) avait d’ailleurs ouvert des enquêtes liées à ces intoxications, au mois d’octobre. La situation s’est toutefois calmée par la suite.
Mais dès les deux premiers week-ends de réouverture des bars, au début mars, de nouvelles plaintes ont été déposées pour les mêmes raisons auprès du SPVQ.
Alco Prevention Canada dispose aussi de sous-verre muni de tests de dépistage de substances permettant de détecter le GHB ou la Kétamine.