Une dernière médaille pour Charles Hamelin
Dans une journée émotive et remplie d’amour, Charles Hamelin a mis un terme à sa brillante carrière
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Charles Hamelin a conclu, dimanche, sa carrière en remportant sa 38e médaille au championnat mondial sous les applaudissements nourris de la foule massée à l’aréna Maurice-Richard.
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Premiers avec quatre tours à franchir au relais 5000 m, dernière épreuve des mondiaux, les Canadiens ont finalement mérité le bronze. Les Coréens et les Néerlandais ont remporté respectivement l’or et l’argent.
Hamelin tout comme ses coéquipiers auraient préféré répéter leur exploit des Jeux olympiques alors qu’ils étaient montés sur la plus haute marche du podium, mais le patineur natif de Sainte-Julie assure que la couleur de la médaille ne le dérange pas.
« La couleur de la médaille importait peu, a affirmé Hamelin. Le plus important était de vivre ces derniers moments en carrière avec les boys devant ma famille et les amateurs québécois. Les sentiments sont incroyables et les souvenirs vont demeurer pour toujours. »
« L’or qu’on voulait, on l’a gagné il y a quelques semaines à Pékin lors des Jeux olympiques, de poursuivre le sextuple médaillé olympique. Nous étions prêts et le plan de match était précis, mais j’ai été surpris quand le patineur néerlandais m’a dépassé et j’ai tenté de garder ma place. J’ai perdu de la vitesse et les Coréens sont aussi passés. Nous avons tenté de revenir, mais on a manqué de temps. »
Ces derniers moments en carrière resteront gravés dans la mémoire de Hamelin.
« Je ne pourrais jamais remercier assez la vie pour avoir eu la chance de vivre ces moments à Montréal, a-t-il exprimé. C’était magique. »
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Tour d’honneur
Après un tour d’honneur avec sa fille Violette dans les bras et les cérémonies du podium, Hamelin a eu droit à un hommage vidéo où famille, amis et les dirigeants des Fédérations canadienne et québécoise de patinage de vitesse ont salué sa contribution au sport et l’ont remercié.
Après les cérémonies, le patineur de 37 ans a chaussé ses patins de nouveau et s’est offert un autre tour avec sa fille avant de quitter la glace. « J’ai pleuré pas mal sur la glace en entendant la foule et les témoignages des gens, a-t-il raconté. Je voulais patiner avec Violette et j’attendais ces moments depuis longtemps. Je ne sais pas jusqu’à quel point elle en a eu conscience, mais elle pourra voir plein de photos quand elle grandira et elle aura des flashs de ces moments. Elle a pu entendre les partisans témoigner leur amour à son papa. »
Surprise
S’il savait que son départ à la retraite serait souligné, Hamelin a eu droit à une surprise quand les patineurs coréens et néerlandais ont insisté pour être présents sur la glace au moment des cérémonies.
« Je ne m’attendais pas à ça, a-t-il indiqué. Ça m’a touché de voir qu’ils ont insisté pour être présents. Je réalise que j’ai eu une influence sur les patineurs canadiens, mais je ne réalisais pas que j’avais eu un impact ailleurs dans le monde. »
Les patineurs canadiens ont tous fait sauter le champagne sur la glace. Les célébrations se sont poursuivies en soirée.
« Je ne sais pas si je vais me coucher, a souligné Hamelin avec son plus beau sourire. Ça n’arrive qu’une fois dans une carrière et je veux en profiter au maximum avec les gars. »
En vacances
Cette semaine, Hamelin s’envolera pour Punta Cuna en compagnie de sa fiancée et de sa fille, voyage qu’ils ont dû retarder en raison du report du championnat mondial.
Hamelin conclut sa carrière avec six médailles olympiques, dont quatre d’or, 38 médailles au championnat mondial dont le titre au classement cumulatif gagné à Montréal en 2018, et 142 podiums en Coupe du monde.
Des larmes pour une légende
Émus, les coéquipiers de Charles Hamelin ont assisté aux derniers coups de lame de leur héros
Les coéquipiers de Charles Hamelin ont pleinement goûté l’opportunité de tourner une page importante dans l’histoire du patinage de vitesse courte piste au Canada.
« Tout le monde avait un peu les larmes aux yeux et Charles peut être fier de tout ce qu’il a accompli », a souligné Pascal Dion, qui a conclu les mondiaux au deuxième rang du classement cumulatif.
« Charles est une légende et un modèle pour tellement de jeunes. Sa marque sur notre sport va rester longtemps. »
Dion dit s’être inspiré de la locomotive de Sainte-Julie. « Charles, c’est un travaillant et un bœuf à l’entraînement et j’ai beaucoup appris de lui, a indiqué le patineur de 27 ans. Je ne pense pas être encore là dans dix ans. »
Même s’il n’a pas connu un mondial à la hauteur de ses attentes, Steven Dubois a vraiment aimé vivre ces derniers moments en compagnie de la vedette de la journée. « On a vécu un moment spécial et eu beaucoup de plaisir. On ne perd pas Charles. Il va rester notre ami. »
« Il y a quatre ans, nous étions tellement loin de ça et nous avons vécu tellement une belle année, une année magique, de renchérir Jordan Pierre-Gilles. Je vais continuer en son honneur et j’ai vraiment hâte à la suite. »
Une inspiration
Présentes sur la glace, les patineuses de l’équipe canadienne ont également pu vivre ces moments spéciaux. « C’est un honneur d’être présente, a affirmé Alyson Charles. Il a tellement apporté à notre sport. Il a été un exemple et on doit tous s’inspirer de lui. »
Fort émue, mercredi, au point de presse pour lancer les activités du mondial quand elle a livré ses commentaires sur le départ imminent à la retraite de
Hamelin, Kim Boutin a de nouveau louangé son coéquipier.
« Charles a été un modèle et il a prouvé qu’on pouvait grandir dans notre sport. Le patinage courte piste évolue tellement rapidement et Charles a toujours été en mesure de s’adapter. C’est incroyable, ce qu’il a réussi. »
« Équipe solide »
Même s’il part, Hamelin est persuadé que l’équipe canadienne connaîtra de beaux succès dans le futur.
« L’équipe autant chez les hommes que chez les femmes est solide, a-t-il affirmé. Je sais ce qu’ils sont capables de faire. On a un vice-champion du monde au cumulatif et je suis convaincu que d’autres qui ont connu un moins bon mondial vont rebondir. Je vais continuer de les encourager et j’ai hâte de venir les voir gagner des médailles. »
Pas de coaching en vue
Hamelin pourrait-il demeurer associé à l’équipe canadienne dans un rôle différent ?
« Je fais mes cours d’entraîneur à temps perdu par internet, mais je n’ai aucune ambition à court terme de coacher, a affirmé celui qui fêtera son 38e anniversaire le 14 avril. J’ai tellement de choses à m’occuper. Il y a de bonnes personnes en place et je n’ai pas l’intention de prendre le job à quelqu’un. Si une opportunité se présente plus tard, j’écouterai. »