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Reconnaissance d’une crise du logement: «trop peu trop tard», dit l'opposition

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Le gouvernement de la CAQ reconnaît la crise du logement trop tard et n’a rien fait durant son mandat pour atténuer la situation, plaident les partis d'opposition.

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«La ministre Laforest atterrit [...] avec trois ans de retard. Il y a une crise du logement et toutes les régions du Québec qui sont affectées», a affirmé Andrés Fontecilla, responsable solidaire en matière de logement. 

Mardi matin, notre Bureau parlementaire publiait une entrevue de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation dans laquelle elle admettait pour la première fois l’existence d’une crise du logement au Québec. 

Pour certaines villes du Québec, «on peut dire que c’est une situation de crise du logement», a dit Andrée Laforest.  

Cette dernière réagissait à la publication des nouvelles données catastrophiques de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), qui confirment l’urgence dans plusieurs régions et villes du Québec.  

«Qu’on parle de l’Estrie, de Montréal ou de l’Abitibi-Témiscamingue, les prix explosent, il y a une pénurie d'habitations et les locataires font face à plus de rénovictions. Maintenant que le gouvernement s’est timidement sorti la tête du sable, on s’attend à des mesures structurantes», a pesté l’élu de Québec solidaire, Andréa Fontecilla, militant pour un contrôle des hausses de loyer, la protection des locataires contre les abus et la construction de logements sociaux.  

Les libéraux se défendent

Durant l’entrevue, la ministre a vivement critiqué le bilan libéral en matière de logement, soutenant que les 15 000 logements qui avaient été annoncés par le précédent gouvernement n’avaient pas été construits, ce qui aurait amplifié la crise.  

«Je suis vraiment surprise qu’elle ait réussi à prononcer le fameux mot en “C”: “crise”. Ça fait deux ans qu’on essaie de lui faire constater qu’il y a cette crise du logement là [...] On lui a pourtant apporté tous les éléments, à l’Assemblée nationale, pour lui démontrer qu’il y a bel et bien une crise», a premièrement affirmé la libérale Marie-Claude Nichols. 

La libérale Marie-Claude Nichols
Photo d'archives
La libérale Marie-Claude Nichols

L’élue a défendu le bilan de sa formation, estimant que la ministre avait gonflé les chiffres lorsqu’elle avait souligné qu’il y avait un arriéré de travail en arrivant en poste. «Même s’il y avait un backlog de 10 000 logements, le parti libéral en a quand même construit 1800 par année», a-t-elle plaidé.  

Programmes existants

Selon elle, le nouveau programme de 300 M$ pour des logements abordables ne permettra pas, à moyen terme, de régler la pénurie de logements. L’argent aurait dû être distribué dans les programmes existants de la Société d’habitation du Québec ou d'AccèsLogis. «Ce n’est pas une bonne façon de réagir à la crise [...] Il y en a, des projets qui attendent juste de lever de terre.»  

La péquiste Méganne Perry Mélançon croit elle aussi que l'on reconnaît «trop tard», «du bout des lèvres», qu’il y a une crise du logement. 

La députée péquiste de Gaspé, Méganne Perry Mélançon
Photo d'archives
La députée péquiste de Gaspé, Méganne Perry Mélançon

«Dans toutes les régions du Québec, la crise du logement est en train de mettre en péril les plus vulnérables, les jeunes familles et les aînés qui doivent déménager. Le développement économique de plusieurs régions en souffre et l’inaction de la CAQ a repoussé le problème sur le dos des municipalités!» a-t-elle lancé.  

Maintenant que la ministre a reconnu la crise, le Regroupement de lutte pour le droit au logement (FRAPRU) souhaite que Québec adopte des mesures structurantes pour y faire face. «Et contrairement à la ministre, nous ne pensons pas que le nouveau Programme d'habitation abordable du Québec soit adéquat ni suffisant», a indiqué le regroupement du Twitter.  

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