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Oui, il y a une crise du logement, admet finalement Québec

Québec admet la problématique alors que de grandes villes ont un taux d’inoccupation sous 1 %



Devant de nouvelles données catastrophiques sur le taux d’inoccupation dans plusieurs régions, le gouvernement Legault admet pour la première fois qu’il y a bel et bien une crise du logement. Préoccupé, Québec assure qu’il met tout en œuvre pour rétablir la situation.

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Pour certaines villes du Québec, «on peut dire que c’est une situation de crise du logement», a affirmé la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, lors d’une entrevue avec notre Bureau parlementaire.  

«On n’a rien à cacher», a affirmé Mme Laforest, soulignant que le contexte de la pandémie a exacerbé la situation.

Photo d'archives Agence QMI, Joël Lemay

«Il y a plusieurs familles qui ont quitté la grande ville pour s’établir en région [...] C’est sûr qu’il y a eu beaucoup de sollicitation dans le domaine immobilier.»

Surchauffe

Le marché locatif «était déjà serré», a-t-elle mentionné, mais les nouvelles données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) confirment maintenant l’urgence.

À Saint-Jérôme, le taux d’inoccupation est passé en mode crise, sous 1 %. Photo Pierre-Paul Poulin

Selon l’État québécois, lorsque le taux d’inoccupation des logements avoisine les 3 %, c’est que le marché locatif est équilibré. Mais lorsqu’il approche ou descend sous les 1 %, le marché est en crise. 

Entre 2020 et 2021, de nombreux taux ont chuté drastiquement et la crise s’est emparée de grandes villes comme Sherbrooke.

Au moins 14 villes de 40 000 habitants et plus se retrouvent sous les 1 %.  

Confrontations

Depuis plus d’un an, l’opposition accuse le gouvernement de nier l’existence de la crise.

Encore mercredi dernier, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a demandé au premier ministre de l’admettre. 

«J’ai trois mots pour le premier ministre, trois mots qu’il refuse de prononcer depuis quatre ans, trois mots que les Québécois, eux, connaissent par cœur. Est-ce qu’il peut se lever aujourd’hui et reconnaître la crise du logement qui frappe partout au Québec?»

La ministre Laforest assure que le gouvernement Legault n’a pas fermé les yeux sur cette crise et que le premier ministre a admis qu’il manque de logements dans certaines régions. 

«On est arrivé en poste avec 15 000 logements qui ont été annoncés, mais qui n’ont jamais été construits», a-t-elle plaidé.  

Trop coûteux à Montréal

Du côté de la métropole, l’obstacle est différent. Avec la pandémie, il y a eu un exode. Le taux d’inoccupation a grimpé, mais les prix sont ridicules, admet la ministre.

«Les loyers sont plus chers. On a un problème sur le plan abordable», a-t-elle mentionné.

Dans les dernières années, Québec s’est trop concentré sur la construction de condos, dit-elle.

Dans l’avenir, il misera sur la multiplication «accélérée» de logements abordables. 

Mme Laforest soutient qu’elle est préoccupée par cette grande pénurie de logements, mais ne panique pas.

Elle estime que Québec traversera cette crise et améliorera rapidement les choses. «On travaille pour augmenter l’offre depuis trois ans», a-t-elle ajouté. 

Des solutions

Selon elle, le nouveau programme de 300 M$ pour des logements abordables permettra à moyen terme de régler la pénurie de logements. En plus de satisfaire les villes, Mme Laforest croit que le programme attirera les promoteurs. 

Elle admet cependant que la pénurie de main-d’œuvre et la crise inflationniste pourraient compliquer son chantier. «C’est une situation vraiment particulière», dit-elle. «On essaie d’aller rapidement.» 

Entre-temps, elle demande aux individus de se tourner vers l’allocation-logement qui a été bonifiée, ainsi que sur le supplément au loyer pour les personnes dans le besoin. 

«On a quand même pris les moyens», a-t-elle indiqué. L’allocation-logement a récemment grimpé à 100 $ par mois; une somme qui pourrait d’ailleurs bientôt augmenter à nouveau.

«Pour l’allocation-logement, on a l’intention de l’augmenter encore, avec un autre supplément pour monter à 150 $, pour s’ajuster à la hausse du prix des loyers», a avancé Mme Laforest. 

TAUX D’INOCCUPATION DANS LES GRANDES VILLES  

Terrebonne  

  • 2020: 0,4 %  
  • 2021: 0,2 %   

Saint-Jérôme  

  • 2020: 1,7 %  
  • 2021: 0,2 %   

Drummondville  

  • 2020: 1,1 %  
  • 2021: 0,3 %   

Sherbrooke  

  • 2020: 1,2 %  
  • 2021: 0,9 %   

Mirabel  

  • 2021: 0,1 %   

Granby  

  • 2021: 0,1 %   

Rimouski  

  • 2021: 0,2 %   

Rouyn-Noranda  

  • 2021: 0,3 %   

Blainville  

  • 2021: 0,5 %   

Vaudreuil-Dorion  

  • 2021: 0,7 %   

Boucherville  

  • 2021: 0,7 %   

Salaberry-de-Valleyfield  

  • 2021: 0,7 %   

Victoriaville  

  • 2021: 0,8 %   

Châteauguay  

  • 2021: 0,9 %   

Gatineau  

  • 2020: 1,6 %  
  • 2021: 1,1 %   

Lévis  

  • 2020: 2,1 %  
  • 2021: 1,1 %   

Longueuil  

  • 2020: 1,3 %  
  • 2021: 1,2 %   

Saguenay  

  • 2020: 2,8 %  
  • 2021: 1,8 %   

Laval  

  • 2020: 2 %  
  • 2021: 2,2 %   

Québec  

  • 2020: 2,8 %  
  • 2021: 2,8 %   

Montréal  

  • 2020: 3,2 %  
  • 2021: 3,6 %   

Source : Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL)

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