350e anniversaire du décès de Marie de l’Incarnation: une année de célébrations à Québec
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Le 30 avril 2022 marquera le 350e anniversaire du décès à Québec de Marie de l’Incarnation, celle que l’on surnomme «la mère de la Nouvelle-France». Tout au long de l’année plusieurs activités viendront souligner la contribution de cette ursuline qui reste encore trop méconnue de la population.
Marie Guyart reste une grande source d’inspiration. Veuve, mère, femme d’affaires et religieuse, elle est à l’origine de la première école pour filles en Amérique du Nord. Elle est inhumée à la chapelle des Ursulines, dans le Vieux-Québec.
«Il existe plusieurs raisons pour souligner cet anniversaire, mais l’une, que je trouve importante, réside dans le fait que Marie de l’Incarnation est une figure féminine et les figures féminines qui ont fait l’histoire sont souvent ignorées», affirme Sœur Cécile Dionne, supérieure générale des Ursulines de l’Union canadienne.
«Cette femme-là a tenu la Nouvelle-France ensemble. Elle a exercé une influence très grande sur les gouverneurs. Elle a travaillé autant avec les grands chefs qu’avec les simples personnes. Elle a travaillé beaucoup pour tisser des liens entre les communautés huronnes. Elle a même travaillé avec des familles iroquoises. Tout ça, comme femme, comme religieuse cloîtrée, qui a traversé l’océan. C’est une audace exceptionnelle», ajoute Sœur Cécile.
«Lorsqu’elle est arrivée ici, l’Église n’était pas organisée. Il y avait les missionnaires jésuites, mais ils étaient dans la Huronnerie un peu partout. Elle, elle est restée dans la bourgade de Québec.»
Les visiteurs pourront découvrir plusieurs facettes de sa personnalité grâce à la programmation qui est proposée du 30 avril 2022 au 20 avril 2023.
Canonisation par le pape François
C’est la première fois qu’une commémoration de cette envergure est présentée pour Marie de l’Incarnation. En 2014, le pape François a procédé à sa canonisation par décret sans qu’un miracle ne soit nécessaire.
Si jamais le pape décide faire un arrêt à Québec l’été prochain lors de sa visite au Canada, comme on l’anticipe, les Ursulines seraient honorées de l’accueillir.
«Il l’a canonisée d’une façon exceptionnelle. D’habitude, ils attendent des miracles, mais lui, il a décidé que sa vie entière était un miracle», a ajouté la religieuse.
Reconversion du monastère des Ursulines
En plus des activités soulignant le 350e, deux projets se mettront en marche dans le dossier de la reconversion du monastère, sur la rue Donnacona, soit la rénovation du chœur des religieuses, à l’intérieur de la chapelle, et le renouvèlement de l’exposition permanente dédiée à Marie de l’Incarnation.
Dans le cadre de la rénovation de la chapelle, il est prévu de restaurer les plâtres, les dorures, refaire la peinture et redéployer les œuvres d’art, dont certaines sont majeures dans l’histoire de l’art au Québec, selon Sophie Limoges, directrice générale du Pôle culturel du Monastère des Ursulines.
Certains grands tableaux seront également restaurés. L’objectif est de présenter ces oeuvres au grand public. Le chantier devrait être terminé au début de 2023. Cette partie de la chapelle sera donc fermée au public, malgré le 350e.
Rappelons que les Ursulines ont quitté leur monastère à l’automne 2018 pour emménager dans une résidence adaptée à leurs besoins à Beauport. L’école des Ursulines, qui accueille près de 600 élèves, est toutefois bien vivante.
C’est le Pôle culturel du Monastère des Ursulines qui est le chien de garde des archives historiques de la communauté. L’organisme veille à partager l’héritage des Ursulines. D’ailleurs, tout au cours de la programmation, des objets liés à Marie de l’Incarnation seront présentés pour la première fois. On sait qu’elle a écrit des milliers de lettre à son fils qu’elle n’a jamais revu après son arrivée à Québec. Elle est décédée de sa belle mort à l’âge de 73 ans.
