Sociétés d’État : Legault souhaite « éventuellement » éliminer les primes
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Le premier ministre François Legault souhaite éliminer « éventuellement » les bonis consentis aux dirigeants et employés de sociétés d’État comme la SAQ et Loto-Québec, que le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, juge « indécents ».
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« Dans certains cas de sociétés d’État, je préférerais qu’on élimine éventuellement les bonis », a déclaré mercredi le chef du gouvernement, en répondant au Salon bleu à une question de son vis-à-vis solidaire.
Toutefois, ces bonis faisant l’objet de clauses contractuelles, « on ne peut pas, du jour au lendemain, mettre ça aux poubelles », a rappelé M. Legault.
À la Société des alcools du Québec (SAQ), 600 employés se partageront encore une fois cette année « autour de 9 millions $ » en bonis, a confirmé mardi la PDG de la société d’État, Catherine Dagenais, lors de l’étude des crédits budgétaires.
Des cadres et des employés de Loto-Québec toucheront pour leur part des montants additionnels totalisant entre 4 et 5 millions $.
« Sur la question des bonis, cette année, [...] je me serais vraiment gardé une petite gêne », a répété pour sa part la cheffe libérale Dominique Anglade.
Une exception pour la CDPQ ?
En chambre, M. Nadeau-Dubois a souligné qu’à la Caisse de dépôt et placement du Québec, le PDG, Charles Emond, gagne à lui seul « plus d’argent » (une rémunération record de 6,3 millions $ l’an dernier) que l’ensemble des membres du conseil des ministres.
Pour ce qui est de la Caisse de dépôt, M. Legault trouve normal qu’une rémunération « comparable » à celle accordée par le passé soit offerte à son plus haut dirigeant. C’est le prix à payer « pour avoir un dirigeant de qualité », a-t-il laissé entendre, en rappelant que les rendements pour le bas de laine des Québécois ont été au rendez-vous.
Le leader parlementaire péquiste, Martin Ouellet, trouve lui aussi anormal qu’on offre des bonis aux employés de la SAQ pendant qu’on augmente le prix des bouteilles pour les consommateurs.
« C’est bonis as usual. C’est bar open », a-t-il déploré.