Nouvel album: du Arcade Fire comme on l’aime
Le groupe montréalais retrouve sa touche sur son nouvel album
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Arcade Fire est à son meilleur quand il vise le cœur plutôt que la tête. Après s’être égaré en jouant de façon maladroite la carte du cynisme sur Everything Now, le groupe montréalais retrouve sa touche magique, et ses grandioses refrains fédérateurs, sur son sixième bébé, WE.
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Il ne faut que trois minutes du premier volet du diptyque Age of Anxiety, qui ouvre l’album, pour se retrouver en terrains connus. La mélodie minimaliste, jusqu’alors portée par la voix d’un Win Butler partageant ses angoisses technologiques, passe en seconde vitesse et convoque l’auditeur en lui donnant le goût de danser et de scander « anxietyyyy » à l’infini avec Régine Chassagne.
C’est la même recette qui a fait la gloire d’Arcade Fire à l’époque de Funeral et Neon Bible, sauf que plutôt que de bêtement répéter sa formule éprouvée, le groupe se tourne, sur trois titres, vers des sonorités électroniques flirtant avec le disco et le new wave pour parvenir à ses fins.
La présence à la réalisation de Nigel Godrich, éminent producteur de Radiohead, un autre groupe qui alterne entre guitares et claviers, n’y est certainement pas étrangère.
Amour inconditionnel
Dans ce trio électro, Unconditional II (Race and Religion), chantée par Régine, s’avère d’ailleurs l’une des belles réussites de WE. Lancée par des congas, cette chanson au groove irrésistible est soutenue par de somptueux claviers importés des années 1980 et la participation surprise de Peter Gabriel.
Parmi les autres moments forts qui promettent de faire grimper le niveau d’émotion sur scène, il y a la touchante Unconditional I (Lookout Kid), dans laquelle Win Butler s’adresse à son fils essentiellement pour lui dire que la vie n’est pas facile, mais qu’elle vaut la peine d’être vécue.
« Personne n’est parfait », lui chante papa, en soulignant qu’une vie exempte de douleur serait bien ennuyeuse.
L’ennui est justement le piège qu’évite Arcade Fire, qui s’est exceptionnellement restreint à sept titres et 40 minutes de musique sur cet album qui ne souffre d’aucun temps mort, certainement son meilleur depuis The Suburbs.
À SNL
Devenu quintette à la suite du départ de Will Butler, Arcade Fire n’a pas perdu sa bonne habitude de marquer la parution d’un nouvel opus en multipliant les concerts-surprises et les apparitions sur des scènes prestigieuses.
En plus d’une série de prestations dans des salles de concert de New York et de Londres, entre autres, le groupe s’est produit, en avril, en tant que tête d’affiche à Coachella. C’était la cinquième fois qu’Arcade Fire participait au grand festival californien.
Le groupe fera aussi son retour, samedi soir, sur le plateau de l’émission Saturday Night Live, où il a déjà été invité quatre fois par le passé. Attendu à Osheaga le 29 juillet, Arcade Fire n’a pas encore dévoilé si et quand il partira en tournée à la suite de la parution de WE.
- WE ★★★★☆
Un album d’Arcade Fire