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Les CPE n’ont rien à envier aux maternelles 4 ans, dit Lacombe

Mathieu Lacombe
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Le ministre Mathieu Lacombe estime que les CPE n’ont «rien à envier aux classes de maternelle 4 ans», pourtant un engagement phare du gouvernement Legault.  

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Une toute première étude comparant les deux formules conclut que la qualité des services éducatifs en maternelle 4 ans n’est pas plus élevée que dans les CPE. Chargée de cours et étudiante au doctorat à l’UQAM, Maude Roy-Vallières présentera sa recherche au congrès de l’Acfas cette semaine. 

Des résultats qui ne surprennent pas le ministre de la Famille. «Je suis très très fier de ça, mais on le savait très bien que le niveau de qualité dans les CPE était très élevé et qu’on n'avait rien à envier aux classes de maternelle 4 ans, qui sont complémentaires à ce que nous on offre», a-t-il affirmé lundi. 

Un discours qui tranche avec celui de son chef, qui a même mis son siège en jeu, en campagne électorale, pour cette promesse.

En début de mandat, lorsqu'il défendait l'augmentation du coût des classes de maternelle 4 ans, François Legault prédisait que le préscolaire offrirait un meilleur service que les CPE et les garderies. «Vous avez le choix entre une garderie avec deux tiers d’employés qui sont des techniciens de garde, ou une maternelle 4 ans, des enseignants avec toute l’équipe de spécialistes de l’école primaire», disait-il en 2019. 

Mathieu Lacombe souligne que les classes de préscolaire ont tout de même permis de rejoindre des enfants qui ne fréquentaient auparavant aucun service de garde. Si les trois quarts des bambins admis en maternelle 4 ans cette année viennent du réseau de la petite enfance, 26% étaient «hors réseaux», a révélé récemment son collègue de l’Éducation, Jean-François Roberge. 

«Les services sont de bonne qualité dans les deux cas», a insisté le ministre de la Famille lundi, en marge d’une annonce pour offrir davantage de places en garderies avec des horaires atypiques.

Places en CPE le soir et la fin de semaine

Dans le cadre d’un projet pilote, Québec autorisera les services de garde qui ouvriront le soir, la nuit et les fins de semaine à être plus flexibles qu'avant sur les ratios éducatrices-enfants lors du chevauchement des départs et des arrivées des petits.

Plus encore, des primes de 4% seront offertes aux employés qui accepteront de travailler durant ces heures atypiques, a souligné le ministre Lacombe, qui s'était déplacé au CPE La Nichée de Sainte-Foy pour l'occasion. Ouverte en soirée et le week-end, cette installation accueille surtout les enfants des travailleurs de la santé de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.

Un autre projet pilote incitera les cégeps et universités à offrir des haltes-garderies sur leur campus, de manière à favoriser la conciliation travail-famille-études. Québec allongera 45 millions $ pour ces deux programmes d’une durée de deux ans. 

Pas si vite!

La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec affiliées à la CSQ (FIPEQ-CSQ) a aussitôt réclamé une négociation en bonne et due forme pour fixer le montant des primes pour les horaires atypiques. 

«Au cours des dernières années, le gouvernement a offert une panoplie de primes qui ont créé une confusion monstre sur le terrain. À plusieurs reprises, le ministre de la Famille est revenu lui-même sur ses promesses en modifiant ou en abolissant certains incitatifs. Cette fois-ci, nous n’accepterons pas le versement de primes et encore moins l’imposition d’horaires non négociés», a fait valoir la présidente Valérie Grenon par communiqué. 

Si les nouvelles mesures mises de l’avant par le gouvernement viendront aider les quelques CPE déjà ouverts le soir, la nuit et la fin de semaine, peu de nouvelles installations seront tentées d’offrir ces horaires atypiques, croit la présidente de l’Association québécoise des CPE. 

Geneviève Bélisle précise que, pour payer le salaire d’une éducatrice, les services de garde doivent avoir huit enfants dans un groupe. Avoir suffisamment de bambins pour ouvrir un service de soir, de nuit ou de fin de semaine risque d’être difficile. 

«Est-ce qu’il y a plusieurs corporations qui vont décider d’aller vers un service qui risque d’être déficitaire et pour lequel ils vont devoir payer pour maintenir le service? Je ne suis pas sûre qu’il y a une majorité de CPE qui vont aller de l’avant», dit-elle. 

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