Le pape François à Québec en juillet

La venue du pape au Québec, en juillet prochain, représente un premier pas vers la longue réconciliation avec les peuples autochtones, estime le grand chef de la Nation huronne-wendat, Rémy Vincent. 

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« C’est un pas de plus dans la réconciliation et le rapprochement. Par contre, il reste encore énormément de travail. C’est une visite plutôt exceptionnelle, mais qui est de mise, et c’est le minimum que l’Église peut faire, de venir sur nos terres présenter leurs excuses », fait valoir le grand chef. 

Les dates exactes de la visite à Québec ne sont pas encore connues, mais le Vatican a annoncé aujourd'hui que le pape François, 85 ans, viendra au Canada du 24 au 30 juillet. 

Il devrait à ce moment renouveler ses excuses historiques pour les violences perpétrées pendant des décennies dans des pensionnats pour Autochtones administrés par l’Église.  

Début avril, le souverain pontife avait rencontré, lors d’une audience au Vatican, des délégations des Métis, des Inuits et des Premières Nations, et des évêques canadiens. 

Le chef Vincent croit cependant qu’il faudra plus que des excuses cette fois-ci.  

« Je suis convaincu que ça va aider, affirme M. Vincent. Mais ça prend plus que ça, il faut des gestes concrets. » 

Il aimerait, par exemple, que le pape appuie la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. 

« On peut s’y attendre et qu’il nous appuie fermement dans nos démarches et ainsi panser les horreurs », observe le grand chef. 

Une venue saluée

Après la découverte de centaines de sépultures d’enfants anonymes ces derniers mois, qui a choqué le pays, « des excuses officielles présentées en personne au Canada de la part de l’Église catholique romaine aux survivants et à leurs familles » constitueraient « une étape importante et nécessaire » vers « une véritable réconciliation », a réagi aujourd'hui le premier ministre Justin Trudeau. 

Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec, a exprimé sa grande joie en lien avec la venue du Saint-Père. C’est un honneur, pour lui, que Québec soit l’un des trois sites visités durant son séjour. 

« Je suis certain qu’il aura un message d’espoir pour nous aider à aller de l’avant », souligne-t-il, en référence au processus de réconciliation. 

Le cardinal croit qu’il est possible que la visite tombe à point avec la fête de Sainte-Anne, le 26 juillet, mais reste prudent. Cette fête occupe d’ailleurs une place importante dans les cultures autochtones. 

« Ça pourrait être ici, pour la fête de Sainte-Anne, mais peut-être aussi au lac Sainte-Anne, à Edmonton », fait-il valoir, précisant qu’il y a également un sanctuaire là-bas, qui est également un lieu de pèlerinage franco-amérindien. 

Le maire déplace ses vacances 

Pour sa part, le maire de Québec, Bruno Marchand, a souligné l’ampleur de l’événement de la venue du souverain pontife. 

Il a même modifié ses vacances en conséquence, parce qu’il considère que le premier magistrat se doit d’être présent.  

« C’est une excellente nouvelle pour la ville. C’est un positionnement extraordinaire. » 

Mesures de sécurité importantes

Cela dit, les mesures de sécurité seront exceptionnelles pour cette visite, qui nécessitera un déploiement de ressources important. 

« Ça impose des contraintes au niveau de la sécurité. Beaucoup de contraintes. On va les mettre en place avec les corps policiers de la GRC, la SQ et évidemment notre service de police pour faire en sorte que ce soit une arrivée digne de ce nom et qu’on puisse faire rayonner Québec », a ajouté M. Marchand.

La Ville va aussi adapter ses chantiers routiers pour favoriser la circulation, notamment par du pavoisement de chantier, une redirection du flux de véhicules et l’adaptation du tracé du pape. 

– Avec la collaboration de Stéphanie Martin, l’Agence QMI et l’AFP

La visite du pape au Canada  

• Dates : 24 au 30 juillet 2022  
• Lieux visités : Québec Edmonton Iqaluit  
• Dernière visite papale au Québec : 1984 (Jean Paul II)   

Des réactions  

« Peut-être que nous aurons de la visite, on attend toujours des confirmations en ce sens. On se prépare et on vit d’espérance » 

– Assunta Bouchard, vice-rectrice du Sanctuaire de Sainte-Anne

« Il livre la marchandise. Il a annoncé aujourd’hui qu’il venait, alors ce sera comme une confirmation, un appui de taille pour qu’ensuite, on puisse continuer la route ensemble »

– Cardinal Gérald Cyprien Lacroix

« Venir faire des excuses et faire acte de présence, c’est un minimum. On s’attend à plus que ça dans le futur »

– Grand Chef Rémy Vincent

« Personnellement, ça ne me dit rien les excuses du pape. Mais, pour mon travail, je respecte le choix des gens qui veulent y aller. Ma guérison n’est pas encore terminée, c’est long. Peut-être qu’après la rencontre ça aura changé quelque chose, on verra »

– Johnny Wylde, coordonnateur des anciens du pensionnat près d’Amos et survivant

Les lignes d’écoute nationales sont accessibles 24 heures par jour et sept jours par semaine pour les peuples autochtones partout au Canada.     

► La Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être permet d’obtenir immédiatement de l’aide et des services d’intervention en cas de crise, par téléphone sans frais ou par clavardage. Ce service s’adresse à tous les peuples autochtones au Canada et est offert en anglais, en français et, sur demande, en cri, en ojibwé et en inuktitut. Vous pouvez communiquer avec les conseillers par téléphone au 1-855-242-3310 ou par clavardage à l’adresse espoirpourlemieuxetre.ca.

► La ligne d’écoute téléphonique nationale des pensionnats indiens offre des services d’aiguillage vers un soutien psychologique et d’intervention en cas de crise. Vous pouvez accéder aux services par téléphone, au 1-866-925-4419.