L’essence a le dos bien large...
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Débusquer les fausses nouvelles, vérifier les déclarations des politiciens, trouver les vrais chiffres : notre Bureau d’enquête, basé à Montréal et Québec est spécialisé dans l’art de rétablir les faits. Chaque samedi, nos journalistes et recherchistes vous présentent leurs trouvailles pour vous permettre d’y voir plus clair dans l’actualité de la semaine.
L'ÉNONCÉ
Sur Twitter, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a affirmé que le montant octroyé aux députés pour leurs déplacements a augmenté de manière significative.
« Pendant que le gouvernement Legault refuse de baisser les taxes sur l’essence pour le peuple et qu’il tarde à venir en aide aux camionneurs, il donne une augmentation de 17 % aux députés pour leurs frais de déplacements, afin de compenser pour [sic] la hausse du prix de l’essence », a-t-il indiqué. Duhaime précise que le prix au kilomètre est passé de 0,465 $ à 0,545 $.
LES FAITS
Il y a bel et bien eu une augmentation des remboursements pour les déplacements des députés entre l’Assemblée nationale et leur circonscription.
Par contre, la hausse avait été annoncée en janvier, bien avant l’explosion récente du prix de l’essence, qui a commencé en février dernier. Elle tenait compte entre autres des taux d’intérêt et du prix de l’essence avant cette date.
L’indemnité est passée à 0,545 $/km si l’employé fait moins de 8000 km au cours de l’année financière, alors qu’elle était de 0,52 $/km avant, selon des données du Bureau de l’Assemblée nationale. Il s’agit d’une augmentation de 4,8 % à partir du 1er avril.
Lorsque contacté sur le sujet, la porte-parole du PCQ a envoyé une capture d’écran d’une page web du Secrétariat du Conseil du trésor datant d’il y a deux ans, qui montrait que les députés avaient alors droit à une allocation de 0,465 $/km.
– Charles Mathieu
Non, Charest n’a pas interdit le gaz de schiste
L'ÉNONCÉ
Lundi, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, l’aspirant-chef conservateur Pierre Poilievre a vanté le potentiel gazier et pétrolier du Canada, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine. Il n’a pas manqué d’écorcher au passage son adversaire Jean Charest, à qui il a reproché de s’être opposé au développement de la filiale gazière du Québec du temps où il était premier ministre : « Il a banni le gaz de schiste au Québec », a-t-il affirmé, dans cet extrait du débat conservateur de la semaine précédente.
LES FAITS
C’est faux. M. Poilievre faisait probablement référence à la Loi limitant les exploitations pétrolières et gazières, adoptée en juin 2011, alors que M. Charest était premier ministre.
Mais cette loi ne visait qu’à interdire l’exploitation pétrolière ou gazière dans une portion du Saint-Laurent et de ses îles, et non sur la terre ferme. Il faut attendre à juin 2018 pour voir Québec interdire l’extraction de gaz de schiste. Le gouvernement Couillard adopte alors un règlement qui interdit de procéder à la fracturation dans le schiste, plantant le dernier clou dans le cercueil de cette filiale.
Depuis, le gouvernement de François Legault a fermé la porte à l’exploitation du gaz de schiste au Québec, évoquant notamment un manque d’acceptabilité sociale. La campagne de Pierre Poilievre n’a pas donné suite à notre demande d’explication.
– Pascal Dugas Bourdon
Le chiffre de la semaine : 8
C’est le nombre de fusillades répertoriées dans la ville de Laval depuis le début de l’année, selon le Service de police de Laval.
Trois d’entre elles se sont passées au cours de la dernière semaine. Mardi était la dernière fois qu’un crime par arme à feu a été commis. Un homme dans la trentaine avait été atteint en plein jour dans le quartier Chomedey.
Le chef de police de la ville, Pierre Brochet, a indiqué au Journal hier que les fusillades seraient liées aux gangs de rues.
– Charles Mathieu