Réfugiés ukrainiens: de Dnipro à Rouyn-Noranda, en passant par la Pologne, en fauteuil roulant
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Un jeune ukrainien en fauteuil roulant a trouvé refuge chez une famille de Rouyn-Noranda possédant une maison adaptée à sa condition.
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« C’est quelqu’un de très positif, de très drôle. Ça met de la vie », raconte Marie Andrée Jégou.
Après un mois en Pologne, Igor Chernikov est atterri à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, il y a dix jours.
Le jeune homme de 21 ans, qui se déplace exclusivement en fauteuil roulant, était attendu dans la famille de Mme Jégou et Martin Inkel.
Le couple a vu passer l’histoire de M. Chernikov dans le groupe Facebook Entraide Ukraine Abitibi-Témiscamingue, qui coordonne l’aide disponible dans la région et qui lève des fonds pour les nouveaux arrivants.
« On a vu l’annonce chacun de notre côté et on s’est dit : “ça fit parfaitement”, mentionne Mme Jégou. On avait la chance de pouvoir le faire, puisque la maison est déjà conçue pour nos parents vieillissants. »
La famille a pu compter sur les services de l’organisme La Ressource, qui lui a également prêté gratuitement les équipements supplémentaires dont elle avait besoin, comme des rampes de seuil de porte et des bancs de douche.
« Nos enfants sont rendus plus vieux, on avait des chambres qui se libéraient. La guerre en Ukraine nous touche beaucoup et on trouvait ça facile d’accueillir quelqu’un pour l’aider un moment, le temps qu’il puisse se faire une vie au Canada », renchérit M. Inkel.
Igor Chernikov pourra également compter sur une communauté ukrainienne grandissante près de son nouveau chez-lui, puisque l’Abitibi-Témiscamingue accueillera environ 60 réfugiés.
Futur
Même s’il n’est au Canada que depuis quelques jours, Igor Chernikov sait déjà qu’il souhaite s’y établir de façon permanente. Il s’est inscrit à des cours de francisation et compte par la suite étudier au cégep.
« Je veux prendre le temps de voir comment le pays fonctionne et comment c’est d’être en région. Au fur et à mesure, je vais voir ce qui m’intéresse plus et ce que j’aimerais faire », précise celui qui étudiait en tourisme.
« On s’est complètement laissé aller là-dedans. Quand on a accueilli Igor, on s’est dit : “Ça peut être trois jours, trois semaines, trois mois ou trois ans” », poursuit M. Inkel.
Trajet pour y arriver
Le trajet vers Rouyn-Noranda a débuté à Dnipro, dans le sud de l’Ukraine, dès le 24 février au petit matin.
« Quand je suis parti [de Dnipro], je voyais les bombes tomber », dit M. Chernikov.
Après un long trajet de train vers Lviv, il a finalement été en mesure de traverser la frontière vers la Pologne.
Une fois en sécurité, Igor Chernikov souhaitait se rendre aux États-Unis. Il a même songé à traverser par la frontière mexicaine.
Alors que les démarches n’aboutissaient pas, il a pris connaissance du visa temporaire d’urgence canadien pour les réfugiés ukrainiens. Après plusieurs démarches, il a réussi à l’obtenir.
« La qualité de vie est plus intéressante au Canada. [...] Rouyn-Noranda me rappelle un peu les villes américaines », affirme-t-il.