[VIDÉO] Une assemblée sur le tramway dérape
Le mégaprojet a déchaîné les passions jeudi soir, à Sainte-Foy
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Une assemblée de consultation sur le tramway a complètement dérapé jeudi soir, à l’hôtel de ville de Sainte-Foy. Un citoyen a été expulsé de la salle par la police, des militants antitramway ont crié fort leur mécontentement et la séance a dû être interrompue pendant 15 minutes pour calmer les esprits.
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Une soixantaine de citoyens – en très grande majorité opposés au tramway – se sont présentés à la séance consacrée au projet de règlement 1349.
Ce texte permet à la Ville de Québec d’alléger le processus réglementaire le long du tracé de 19,3 km pour « planifier de façon détaillée et unifiée les infrastructures nécessaires au tramway ».
Prenant la tête de la fronde, Anne Guérette, ancienne conseillère municipale et ex-cheffe de Démocratie Québec, s’est emparée du micro dès le début de la séance en faisant valoir que l’avis public publié pour la séance de jeudi ne prévoyait pas la longue présentation voulue par le bureau de projet.
« Cette présentation porte sur le design du tramway. Or, ce n’est pas du tout l’objet du règlement 1349. Les gens sont venus parler du règlement qui peut conduire à des expropriations, à des remplacements d’escaliers et de balcons. Mais on essaye de leur parler de la tapisserie du tramway et de leur donner le moins de temps possible pour intervenir », a-t-elle tonné.
Très applaudie par une salle survoltée, elle a regretté que la Ville « s’approprie tous les pouvoirs et fasse fi de toutes les règles établies pour faire le projet le plus rapidement possible ».
Doigt d’honneur
Les esprits se sont rapidement échauffés. Des cris se sont fait entendre. Dans la cacophonie la plus totale, certains réclamaient un référendum sur le mégaprojet.
D’autres criaient qu’il fallait protéger les arbres qu’on compte « massacrer » le long du parcours.
Plusieurs ont qualifié le projet de règlement de « bâillon » destiné à faire taire la population.
Maude Mercier Larouche, conseillère municipale responsable du tramway, a demandé à la police d’expulser un citoyen particulièrement agité en affirmant qu’il venait de lui faire un doigt d’honneur. L’homme a été sorti par trois agents de l’ordre.
Un compromis
Après une courte interruption, un compromis a été trouvé. La présentation du bureau de projet a été écourtée et les questions des citoyens devaient porter exclusivement sur le règlement.
Le premier intervenant fut Claude Racine, un résident du boulevard René-Lévesque qui a reçu « un avis d’expropriation limité ».
Habitant une maison centenaire, il a déploré qu’un escalier et un orme centenaire situés sur son terrain soient démolis pour permettre le passage du tramway.
« Les conséquences du tramway sur notre vie, c’est majeur. C’est une violence que vous faites à ma santé. Vous ne pouvez pas vous imaginer tout ce que vous faites comme ravages », a-t-il lancé, particulièrement ému.
Durant la soirée, aucune réponse sur des cas précis n’a été fournie. Sur le fond, Mme Mercier Larouche a répété que le but du règlement était d’éviter les délais et les coûts supplémentaires.
La consultation s’est terminée vers 22 h. La fin fut aussi houleuse que le début.