Bonnardel n’aime pas parler d’environnement
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Pour la quatrième fois en six mois, le ministre des Transports reste muet après nos révélations sur le piètre bilan environnemental de son équipe.
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Contacté hier, le cabinet du ministre des Transports François Bonnardel a indiqué qu’il n’était pas possible de lui parler.
Nous souhaitions qu’il réagisse à notre reportage, dans lequel nous révélions que le gouvernement n’exigerait pas de réduction de gaz à effet de serre pour ses chantiers considérés comme verts ou «carboneutres».
Dans une courte déclaration écrite, le cabinet du ministre a toutefois reconnu que des améliorations étaient encore à faire. La carboneutralité sera plutôt mise en œuvre progressivement et le ministère en est encore à développer son expertise, nous dit-on.
«Nous voulons améliorer nos façons de faire, mais les besoins à court terme relativement aux grands chantiers sont énormes, souligne le cabinet. Nous travaillons avec des chercheurs universitaires pour continuer d’améliorer nos pratiques.»
Ministre discret
Depuis que le ministre Bonnardel a promis que le troisième lien à Québec serait carboneutre, en novembre, il se fait plutôt discret lorsque vient le temps de défendre son bilan. Il n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue lorsque nous avons révélé:
- Que les quelque 50 000 minuscules arbres plantés mettront une centaine d’années pour compenser une partie des gaz à effet de serre (GES) émis pendant la reconstruction de l’échangeur Turcot (en décembre).
- Qu’une autre partie des GES de Turcot a été compensée en achetant des crédits carbone auprès d’une centrale hydroélectrique en Inde qui a causé plusieurs dommages environnementaux (en février). Au détour d’un couloir, le ministre avait alors affirmé qu’il commanderait un rapport afin d’améliorer le programme de rachat de crédits carbone.
- Que le MTQ avait revu à la baisse ses cibles du nombre de chantiers devant être carboneutres, et que seuls sept chantiers sur 14 seront carboneutres (en avril).
«J’ai été renversé, a réagi hier le député du PQ Sylvain Gaudreault. Ce qu’on constate c’est qu’encore une fois, l’environnement prend le bord. C’est encore une opposition stérile entre l’économie et l’environnement [...] C’est une vision complètement dépassée.»
Pour sa part, la députée de Québec solidaire Émilise Lessard-Therrien, a qualifié de «catastrophique» le bilan environnemental de la CAQ. Selon elle, «l’abandon des mesures pour rendre les chantiers carboneutres est un échec de plus».