/news/transports

Le pont Pierre-Laporte et le 3e lien: deux dossiers «indépendants», affirme Marchand

Coup d'oeil sur cet article

Aussi préoccupant soit-il, l’état du pont Pierre-Laporte ne justifie pas pour autant le troisième lien selon le maire de Québec, aux antipodes avec celui de Lévis qui réclame un tunnel « au plus sacrant ».

• À lire aussi: Pont Pierre-Laporte: le remplacement des suspentes sera accéléré

• À lire aussi: Mauvais état du pont Pierre-Laporte: l’industrie du commerce se sent «prise en otage»

• À lire aussi: État du pont Pierre-Laporte: il faut «accélérer» la réalisation du 3e lien, insiste Lehouillier

Les deux maires ont partagé des visions diamétralement opposées, jeudi, en réaction aux révélations de Radio-Canada sur la dégradation des suspentes du pont qui menacent de « céder à tout moment ».

« Il faut accélérer le tempo [pour le troisième lien]. On souhaite qu’on passe le plus rapidement possible aux études concrètes de réalisation. C’est fini le “tataouinage” », a tonné le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, en matinée, lors d’un impromptu de presse convoqué d’urgence.

« Ça n’a pas d’allure d’avoir un seul passage entre deux rives au niveau de la sécurité et du développement économique. Ça n’a aucun bon sens », a-t-il ajouté.

M. Lehouillier a également lancé un appel à la « solidarité régionale », sachant très bien que son homologue de Québec ne partage pas sa vision.

« Il n’y a pas de problème. Bruno [Marchand] veut avoir plus d’informations sur le tunnel. En passant, il n’a pas dit qu’il était contre [...] Il n’a pas dit qu’il était pour. Dans la vie, il y a toujours de l’espoir. »

Le maire de Québec, Bruno Marchand, estime qu’il faut prioriser l’entretien du pont Pierre-Laporte ou, dans le pire des cas, la construction d’un autre pont dans l’ouest avant de parler de troisième lien. Québec « ne peut vivre sans deux ponts », a-t-il dit jeudi.
Photo Stevens LeBlanc
Le maire de Québec, Bruno Marchand, estime qu’il faut prioriser l’entretien du pont Pierre-Laporte ou, dans le pire des cas, la construction d’un autre pont dans l’ouest avant de parler de troisième lien. Québec « ne peut vivre sans deux ponts », a-t-il dit jeudi.

Deux dossiers « indépendants »

Interrogé en après-midi, le maire de Québec a d’abord affirmé qu’il fallait « prendre au sérieux » la situation avec le pont Pierre-Laporte et a demandé au ministère des Transports de « rassurer les gens ».

Cela dit, un troisième lien ne peut être « la solution » aux problèmes du pont inauguré en 1970, a-t-il insisté.

Il s’agit de deux dossiers totalement « indépendants » et le débat sur le tunnel demeure entier à ses yeux.

Dans le pire des scénarios, s’il fallait un jour remplacer le pont Pierre-Laporte, il faudrait en reconstruire un au même endroit afin de répondre aux besoins de circulation dans l’ouest et à ceux de l’industrie du camionnage, a-t-il fait valoir.

Entretenir avant de construire

Le chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville de Québec, Claude Villeneuve, a invité le gouvernement Legault à entretenir « ce qu’on a déjà » avant de penser au développement d’une nouvelle infrastructure.

Des groupes environnementaux et des experts en aménagement du territoire, comme Jean Dubé et Marie-Hélène Vandersmissen de l’Université Laval, ont tenu le même discours jeudi.

« Si les ponts sont dans un état lamentable à un point tel qu’ils deviennent dangereux, la meilleure option, et celle la plus rapide, c’est de faire un autre pont au même endroit, pour une fraction du coût [du troisième lien] », suggère par ailleurs M. Dubé.

– Avec la collaboration de Taïeb Moalla

Ce qu’ils ont dit

« Il y a une négociation qui n’est pas facile avec le syndicat des ingénieurs [...] Il faut mettre ça en contexte. [...] Le pont Pierre-Laporte, je veux rassurer tout le monde, il est sécuritaire actuellement. »

– François Legault, premier ministre du Québec 

« Le pont Pierre-Laporte souffre d’un déficit d’entretien, comme tout notre réseau routier. Mais la CAQ s’entête dans la construction d’un troisième lien. »

– Joël Arseneau, porte-parole péquiste en matière de Transports

« Avant de parler de construire un troisième lien autoroutier qui passe sous le fleuve, la CAQ devrait commencer par s’occuper des ponts actuels. [...] Il est temps que la CAQ lâche son obsession du troisième lien. »

– Vincent Marissal, député de Québec solidaire

« On en parle depuis trop longtemps, on le voyait venir. On a besoin d’un lien dans l’est, peu importe le projet, qui assure une fluidité de la circulation et qui jouerait le rôle de filet de sécurité. »

– Marie-Josée Morency, directrice générale de la Chambre de commerce de Lévis

« On sous-investit depuis 50 ans dans l’entretien de nos infrastructures. Est-ce en augmentant le nombre d’équipements à entretenir [avec le 3e lien] qu’on va être capable d’investir correctement ? » 

– Alexandre Turgeon, Conseil régional de l’environnement 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous partager à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.