Vernon Subutex 1: Sexe, drogue et rock’n’roll
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Portrait social décapant, la pièce Vernon Subutex 1 est un succulent cocktail d’âmes paumées accompagné d’un zeste d’humour trash sur fond de musique rock, à l’Usine C.
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Restant fidèle au roman éponyme de la Française Virginie Despentes, cette production raconte la déchéance d’un homme qui tombe dans le dénuement à la suite de la perte de son magasin de disques. Sans logement, Vernon, joué par David Boutin, cogne à la porte d’anciens amis afin de ne pas se retrouver à la rue. Le public fait alors connaissance avec ces gens qui vivent tous des problèmes et qui n’hésitent pas à les partager.
Cette succession de récriminations est cependant teintée d’un humour irrévérencieux. Les propos sont crus et abordent avec pertinence des phénomènes de la société française, et par extension, la nôtre. Le racisme, les inégalités sociales, la religion, la pornographie, l’individualisme, la violence conjugale... Il y en a pour tous les goûts. Et les désirs sexuels et la cocaïne ne sont jamais bien loin.
Une suite attendue
La mise en scène d’Angela Konrad est imaginative. Par exemple, la scénographie impressionne. Grâce à des projections, le fond du décor change au fur et à mesure que Vernon Subutex se déplace d’un lieu à l’autre pour survivre. La musique (complètement en anglais) est omniprésente. Surtout du rock des années 1980, elle enrichit merveilleusement le récit. Elle permet de faire le pont entre ce que sont devenus les personnages et leur passé qui les relie.
Plusieurs éléments du spectacle restent en suspens à la fin de la soirée, mais Angela Konrad travaille sur l’adaptation théâtrale des deux autres tomes de l’auteure française qui ont suivi la sortie du premier roman en 2015. Les spectateurs devront être patients, car la suite ne devrait être montée qu’en 2024.
▶Vernon Subutex 1 ★★★★★
est présentée jusqu’au 22 juin à l’Usine C.