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Collision mortelle à Val-Alain: le conducteur pourrait avoir commis un geste volontaire

L’homme, dont la conjointe est aussi décédée dans l’accident, tenait des propos suicidaires

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VAL-ALAIN | L’accident mortel survenu à Val-Alain lundi soir, qui laisse deux enfants orphelins, pourrait avoir été provoqué par un geste volontaire. C’est du moins ce que croit la mère de celui qui était au volant du véhicule, Dereck Marcoux.

La Sûreté du Québec a confirmé, mardi, le décès des deux occupants de la Suzuki Vitara qui a fait un vol plané au-dessus de la rivière du Chêne, sans dévoiler leur identité, mais, selon nos sources, il s’agit de Dereck Marcoux, 32 ans, et de sa conjointe, Lydia Dufour. 

Sandra Tardif, la mère du conducteur, a confié mardi que son fils tenait des propos suicidaires et qu’elle était inquiète.
Photo Diane Tremblay
Sandra Tardif, la mère du conducteur, a confié mardi que son fils tenait des propos suicidaires et qu’elle était inquiète.

Au lendemain de la tragédie, la mère du conducteur a senti le besoin de se recueillir sur les lieux du drame. D’après Sandra Tardif, il pourrait s’agir d’un geste volontaire. 

« Il avait des propos suicidaires. Il voulait aller rejoindre sa sœur qui est décédée en octobre dernier. C’est pour ça que je voulais finir plus tôt à ma job pour venir lui dire de ne pas faire de niaiseries », a confié Mme Tardif. 

Au lendemain de l’accident à Val-Alain qui a coûté la vie à un couple, aucune trace de freinage n’était visible sur la chaussée.
Photo Diane Tremblay
Au lendemain de l’accident à Val-Alain qui a coûté la vie à un couple, aucune trace de freinage n’était visible sur la chaussée.

D’après les détails qu’elle a obtenus des policiers, son garçon a été éjecté par le pare-brise. « Il n’était pas attaché. C’est là que j’ai su que c’est ça qu’il voulait faire. Il voulait en finir. »

Photo Agence QMI, Guy Martel

Une chicane aurait éclaté

Le couple était ensemble depuis environ un an. Dans les instants qui ont précédé l’accident, diverses sources ont dit qu’il y avait eu une chicane au cours d’une soirée entre amis.  

Dereck Marcoux
Photo tirée de Facebook
Dereck Marcoux

Dereck n’était pas le père biologique des enfants de sa conjointe, mais « il les aimait comme si c’était les siens ».

Lydia Dufour
Photo tirée de Facebook
Lydia Dufour

« Il avait des problèmes financiers, des problèmes de couple », a poursuivi la mère qui vit son deuxième deuil.  

Son fils semblait avoir de la difficulté à prendre sa vie en main. Plus jeune, il avait été victime d’abus sexuels, selon la mère, et il en avait gardé des séquelles. Il était sans emploi, malgré ses talents manuels. 

Photo Agence QMI, Guy Martel

Enquête en cours

Pour l’instant, le dossier fait l’objet d’une enquête à la Sûreté du Québec.

« Toutes les hypothèses sont analysées », a indiqué Béatrice Dorsainville, porte-parole de la SQ.

Photo Diane Tremblay

Pour ce qui est de l’occupante de la voiture, une autopsie sera pratiquée, et des mesures d’identification seront nécessaires pour confirmer son identité. 

Photo Agence QMI, Guy Martel

À vive allure

Selon des témoins, le conducteur roulait à vive allure sur la rue Principale en direction sud, vers 22 h 30. Nicolas Brodeur était en train de faire de la mécanique dans son garage lorsqu’il a entendu du bruit.

« Ça fait comme un gros coup de vent et ensuite j’ai entendu un boum. [...] Je suis parti à la course, mais le feu était déjà commencé. Je n’ai rien pu faire », a-t-il raconté.  

La conjointe de M. Brodeur, Audréy Rivard, s’affairait à la cuisine quand elle a entendu une voiture arriver « la pédale au fond ».

Du coin de l’œil, elle a vu le véhicule défoncer le garde-fou et s’écraser sur l’autre rive de la rivière avant de prendre feu.

« J’ai voulu amener de l’eau pour essayer d’éteindre le début d’incendie. Je n’ai pas eu le temps de le faire, le feu avait déjà pris partout dans l’auto », raconte la femme, ébranlée, puisqu’elle connaissait la victime.

– Avec Simon Baillargeon


S’il s’agit bien d’un suicide, cela pourrait être le sixième féminicide au Québec en 2022.

Il roulait à 200 km/h, selon des témoins  

Le maire de Val-Alain, Daniel Turcotte
Photo Diane Tremblay
Le maire de Val-Alain, Daniel Turcotte

Le maire de Val-Alain, Daniel Turcotte, était consterné par la tragédie qui touche sa municipalité. Des témoins évaluent que la voiture filait à 200 km/h dans les instants précédant l’accident. 

« C’est navrant de voir que la vitesse fait encore des morts aujourd’hui. Ça me désole de voir ça. On met plein de choses pour ralentir le trafic [...] et ça roule encore à du 200 km/h », a réagi M. Turcotte. 

Selon lui, juste à voir la distance qui a été parcourue dans les airs par la voiture avant qu’elle heurte l’autre rive, le conducteur ne pouvait rouler qu’à très haute vitesse.

« L’auto a atterri de l’autre côté de la rivière. Il fallait que ça roule terriblement vite. »

Moyens dissuasifs

Des résidents de Val-Alain considèrent que les automobilistes roulent encore trop vite sur la rue Principale, malgré les moyens mis en place par la municipalité pour les ralentir. 

« On travaille fort en ce sens. On travaille en collaboration avec le ministère des Transports. On travaille fort pour ralentir le trafic. Ça porte fruit, mais pour certaines personnes, que l’on installe n’importe quel moyen dissuasif, elles vont quand même rouler vite », a ajouté M. Turcotte.

En 30 ou 40 ans, dit-il, « c’est peut-être le troisième ou le quatrième accident » qui survient à cet endroit.

La limite de vitesse dans la portion où le conducteur Dereck Marcoux a quitté la route est de 50 km/h.

Orphelins de mère

Le maire de Val-Alain pense aux deux enfants qui tombent orphelins de mère à cause de cet accident. « Ça, ça me désole énormément. »

L’intervention des secouristes a été rapide, a-t-il ajouté. Les équipes se sont affairées une partie de la nuit pour dégager les victimes de la carcasse.

Si vous avez besoin d’aide  

LIGNE QUÉBÉCOISE DE PRÉVENTION DU SUICIDE  

JEUNESSE, J’ÉCOUTE  

TEL-JEUNES  

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