Un peu d’oxygène pour Tampa
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Après la victoire de 7 à 0 de l’Avalanche de samedi, on s’inquiétait pour l’allure de la finale de la Coupe Stanley, mais, tels de vrais champions, les joueurs du Lightning ont rebondi et ils ont maintenant de l’oxygène dans les poumons.
Je ne vous apprendrai rien en disant que le quatrième match, ce soir, est capital pour Tampa Bay. Les doubles champions en titre de la Coupe Stanley ont perdu le premier duel de la série initiale contre les Maple Leafs de Toronto, les deux premiers contre les Rangers de New York et les deux premiers aussi contre le Colorado.
S’il y a une équipe qui peut traverser n’importe quelle épreuve et gagner quatre parties d’affilée, c’est bien le Lightning, mais on ne peut constamment jouer avec le feu, et surtout pas contre l’Avalanche.
- Écoutez la chronique sports de Mathieu Boulay au micro d’Alexandre Moranville sur QUB radio :
L’altitude
Non seulement Colorado est une formation de premier plan, mais encore elle a un allié de taille : l’altitude. Si jamais Tampa perdait ce soir, il lui faudrait gagner deux matchs à Denver pour capturer sa troisième coupe de suite, et je ne crois pas que ça va arriver.
Jouer à 1600 mètres d’altitude est éreintant, mais les hommes de Jared Bednar y sont habitués, contrairement à leurs rivaux. Je crois que ce fut l’un des facteurs qui a permis à l’Avalanche de déclasser le Lightning au Colorado.
Ayant joué pour l’Avalanche, je peux vous garantir que l’aspect de l’altitude n’est pas un mythe. Les jambes se fatiguent ; on cherche son air et on boit beaucoup d’eau. J’ai vu des équipes utiliser des bonbonnes d’oxygène pour parer à ce problème.
St-Louis et Lecavalier brûlés
J’ai vu des joueurs, comme Martin St-Louis et Vincent Lecavalier, peiner à terminer des matchs à Denver. J’ai d’ailleurs une anecdote sur Vincent. Lorsqu’il s’entraîne dur dans un gymnase, il a une particularité. Son visage devient rouge comme une tomate.
Or, un soir à Denver, en fin de rencontre, il avait cette couleur écarlate, mais il était tout de même menaçant. J’ai réussi un bel arrêt contre lui et il est venu me voir.
« José, je suis complètement brûlé. »
Et j’entendais ça souvent des autres joueurs lorsqu’on se parlait dans les couloirs de l’amphithéâtre. Battre l’Avalanche à Denver est difficile, à plus forte raison la formation actuelle, qui a une fiche de 32-5-4 à la maison en saison régulière et de 7-2 à la maison en séries.
Et l’on ne se contera pas d’histoire : la meilleure équipe a été celle de Bednar jusqu’ici. On peut dire qu’elle mise sur le meilleur joueur en Nathan MacKinnon et le meilleur défenseur en Cale Makar.
Là où le Lightning possède un avantage, c’est devant le filet. Mais Andrei Vasilevskiy n’a pas été au sommet de son art jusqu’ici. Et si Darcy Kuemper avait connu une bonne sortie lundi, peut-être son club aurait-il une avance de 3 à 0.
Kuemper, le facteur X
Connaissant Vasilevskiy, on peut s’attendre à une solide performance de sa part ce soir. Toutefois, c’est difficile de prévoir comment Kuemper--- réagira. Je crois qu’il obtiendra le départ, même s’il a été retiré en deuxième période, lundi. Il a fait du bon travail en Arizona et au Colorado ces dernières saisons, mais il a peu d’expérience en séries.
Qu’il gagne ou qu’il perde ce soir, Kuemper doit s’affirmer et donner confiance aux siens. Imaginez que l’on retourne au Colorado à 2 à 2. Je ne parierais pas contre Tampa pour la suite des choses. Kuemper a la chance de passer pour un véritable numéro un et il doit en profiter, sinon il risque de recevoir l’étiquette d’un Antti Niemi ou d’un Michael Leighton. Il n’est pas impossible que Pavel Francouz termine la série.
Ce qui me frappe pour l’instant, c’est la vitesse de l’Avalanche et la profondeur des deux équipes. Nous sommes choyés de voir autant de talent en grande finale. Ça me fait penser aux duels Colorado c. Detroit et Colorado c. New Jersey.
– Propos recueillis par Gilles Moffet
Entrefilets
Les suites d’un massacre
Les gens ont tendance à s’emballer après un massacre de 7 à 0, mais, en séries éliminatoires, le pointage importe peu. Une défaite est une défaite, point. Je dirais même que c’est plus facile de se remettre d’une raclée que de perdre en prolongation. Je crois qu’une deuxième défaite en prolongation à Denver aurait davantage fait mal au Lightning que cette débandade. De plus, lorsque deux équipes talentueuses s’affrontent, il est normal de voir beaucoup de buts. Des gars tels que Steven Stamkos, Nikita Kucherov et Nathan MacKinnon sont dangereux dans toutes les circonstances. Ça explique un peu les taux d’efficacité de ,869 d’Andrei Vasilevskiy et de ,879 de Darcy Kuemper dans la finale.
La valse des entraîneurs
Je ne m’attendais pas à ce que Bruce Cassidy soit au chômage bien longtemps après avoir été congédié par les Bruins. Les Golden Knights de Vegas ont fait une bonne affaire en l’embauchant rapidement. Cassidy--- a fait du bon boulot à Boston, avec une équipe vieillissante et sans gardien bien établi à la suite de la retraite de Tuukka Rask. De plus, c’est un entraîneur qui est à jour. Je suis plus sceptique dans le cas de John Tortorella chez les Flyers de Philadelphie.--- C’est un vieux de la vieille, mais il n’en est pas à une surprise près. J’ai hâte de voir comment va performer le jeune gardien Carter Hart sous ses ordres. Il va le pousser, mais, attention, s’il en fait trop, il risque de le perdre. Pour une fois que les Flyers ont un gardien prometteur, il ne faut pas le laisser échapper. Il aura 24 ans en août et il arrive dans la fleur de l’âge.
Jay Woodcroft
Les Oilers d’Edmonton n’avaient pas le choix de renouveler le contrat de l’entraîneur Jay Woodcroft. Il a fait de l’excellent travail depuis qu’il a pris la relève de Dave Tippett, le 10 février. Le directeur général, Ken Holland,--- devra lui dénicher un gardien numéro un digne de ce titre.