Arsenic à Rouyn-Noranda: le premier ministre n’exclut plus l’option de la fermeture
Mais, il souhaite d’abord aider la riche multinationale Glencore à moins polluer
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La fermeture de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda est maintenant considérée par Québec au nom de la santé des citoyens, mais l’usine, propriété de la multinationale Glencore, se dit déterminée à améliorer la situation et à réduire ses émissions toxiques.
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Dans une déclaration remise au Journal, l’entreprise affirme avoir pris acte des propos du premier ministre.
« Nous ne souhaitons pas fermer la fonderie et ce n’est pas notre volonté, car nous poursuivons la collaboration avec les autorités gouvernementales », a affirmé la multinationale anglo-suisse.
- Écoutez Olivier Bourque, journaliste économique au micro de Yasmine Abdefadel sur QUB radio :
« Nous sommes engagés dans un processus de transformation majeure de nos installations », a poursuivi la compagnie.
Plus tôt dans la journée, le premier ministre, François Legault, avait évoqué pour la première fois la cessation des activités de l’usine responsable d’émissions toxiques à Rouyn-Noranda.
« S’il n’y a pas de plan déposé par l’entreprise pour réduire les émissions qui soient sécuritaires pour la population, on n’exclut pas effectivement de fermer l’entreprise », a affirmé M. Legault.
Ces propos font écho à ceux de l’auteur-compositeur-interprète et militant écologiste Richard Desjardins, qui évoquait la fermeture de l’usine il y a quelques jours lors d’une entrevue exclusive avec Le Journal.
« Moi, je suis partisan d’arrêter cette usine-là, tant qu’ils n’auront pas réglé le problème », avait estimé le poète originaire du quartier Notre-Dame, où se trouve la fonderie.
Appui de l’État
Il ne s’agit toutefois pas du premier choix de M. Legault, qui affirme que des discussions ont lieu avec l’entreprise afin d’avoir un plan de réduction des émissions.
Le gouvernement caquiste pourrait aussi aider l’entreprise multimilliardaire qui a enregistré des profits de plus de 5 milliards $ l’an passé.
« Il y a 650 emplois, c’est beaucoup d’emplois, des emplois payants qui amènent des retombées au ministère des Finances. Est-ce qu’on peut donner une aide qui serait inférieure aux retombées, il y a une ouverture de ce côté-là », a-t-il estimé.
Québec solidaire pas convaincu
La députée de Québec solidaire de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, croit toutefois que l’entreprise doit absolument atteindre la norme québécoise de 3 nanogrammes d’arsenic par mètre cube.
Actuellement, les émissions atteignent 100 nanogrammes, 33 fois la norme québécoise.
« S’ils ne sont pas capables de respecter la norme et qu’ils mettent la clé dans la porte, ce sera leur décision et on sera là pour accompagner les travailleurs dans un plan de diversification », a-t-elle soutenu en entrevue.
Toutefois, pour Québec solidaire, une aide publique à Glencore serait une très mauvaise décision.
« Non, pas de fonds publics doivent être alloués pour aider la fonderie à moins polluer, on paye déjà suffisamment cher de notre santé et avec nos soins de santé », a-t-elle conclu.