Dommage pour Montoyo
Doucet

Dans le baseball majeur, on dit souvent qu’il est plus facile de congédier un seul homme que d’en remercier 25.
Et c’est ce qui est arrivé à l’ex-gérant des Blue Jays de Toronto Charlie Montoyo.
Il est évident que Montoyo a une part de responsabilité en ce qui concerne les déboires des Blue Jays cette saison, mais il est loin d’être le seul responsable !
Du côté de l’attaque, Cavan Biggio ne frappe que pour ,232 avec seulement 14 points produits, tandis que Matt Chapman affiche un rendement offensif de seulement ,241. Et que dire de George Springer avec sa moyenne de ,259, alors qu’en carrière, il a une moyenne de ,267.
Enfin, le réserviste Bradley Zimmer ne contribue pas assez, ne frappant que pour ,107 et n’ayant produit que trois points.
Il ne faudrait pas être surpris si Casey Candaele, sous peu, se voyait être nommé comme successeur à Montoyo.
Deschamps gravit les échelons
Le Québécois Nicolas Deschamps a appris une bonne nouvelle.
Âgé de seulement 19 ans, il a été promu avec l’équipe de Dunedin, lui qui portait auparavant les couleurs de la filiale des Jays dans la ligue des recrues.
Le jeune receveur avait été repêché par les Jays au mois d’août 2021. Convoqué dans le bureau du gérant Jose Mayorga, le jeune homme croyait d’ailleurs qu’il allait être réprimandé.
Deschamps suit donc les traces de son bon ami Jean-Christophe Masson. Il craignait de terminer la saison dans la ligue des recrues.
Autres Québécois repêchés
Jérémy Pilon, âgé de seulement 16 ans, a de son côté été repêché en 18e ronde par l’organisation des Blue Jays de Toronto, la semaine dernière.
Pilon, un lanceur gaucher originaire de Valleyfield, reçoit évidemment les félicitations d’un peu tout le monde autour de lui, mais celui qui est devenu le plus jeune joueur sélectionné durant les 20 rondes du plus récent repêchage se retrouve du même coup confronté à un choix déchirant pour la suite de sa carrière.
« J’attends et j’espère », a résumé le porte-couleurs de l’Académie du Baseball du Canada (ABC) et de l’équipe canadienne junior, lorsque joint au téléphone.
Évidemment, Pilon n’a pas boudé son plaisir quand les Jays ont appelé son nom. Avec une vingtaine de parents et amis rassemblés au domicile familial, il y a eu des cris de joie. Ses amis l’ont entouré et sa famille l’a embrassé.
Si le jeune Pilon est habitué de lancer sa spectaculaire balle courbe, la vie lui en a toutefois servi une. Bien vite, le jeune joueur a compris que les Blue Jays ne seraient probablement pas en mesure de lui offrir le boni de signature souhaité. Aussitôt, en début de soirée, il s’est dirigé vers un gymnase situé à Valleyfield pour décompresser un peu.
« Je ne pourrais pas dire dans quel état d’esprit j’étais, j’avais simplement besoin de tout faire sortir, a indiqué Pilon. Présentement, je vois ça comme une belle expérience et je reste humble là-dedans. Si je ne parviens pas à m’entendre avec les Blue Jays, je vais poursuivre mon développement et je pourrai toujours être repêché une autre année. »
Une situation commune
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’encan du baseball majeur, il faut préciser que c’est assez fréquent de voir un joueur être repêché plus d’une fois. Spécialement au Québec, où les athlètes peuvent être choisis dès la fin de l’école secondaire, parfois même à 16 ans, comme Pilon.
Un exemple concret demeure celui de l’ancien receveur Russell Martin, qui, à 17 ans, avait été sélectionné par les Expos lors de l’encan de 2000. Sans pouvoir s’entendre avec le club montréalais, il avait finalement fait le grand saut avec l’organisation des Dodgers de Los Angeles après avoir été repêché en 2002.
Dans le cas de Pilon, un pincement au cœur semblable à celui ressenti par Martin, à l’époque, demeure présent. Né en 2005, soit après le départ des Expos, le jeune homme a grandi en encourageant les Blue Jays.
« C’est une équipe qui est proche de notre cœur dans la famille », a-t-il convenu, se souvenant notamment d’une certaine visite au Rogers Centre à Toronto quand il était tout petit.
Reconnaissance
Peu importe s’il parvient à s’entendre ou non avec l’organisation de Toronto, Pilon insiste afin de remercier son entourage pour le soutien des derniers jours, mais aussi des dernières années. Il mentionne son père Eric, qui a longtemps été son entraîneur, mais aussi sa mère Colette Benjamin et sa sœur Laurie-Jade.
Le recruteur québécois Jasmin Roy, qui a incité les Blue Jays à repêcher Pilon en compagnie notamment du superviseur Kory Lafreniere, aimerait également que l’équipe puisse conclure un contrat avec le jeune Québécois.
« Si je peux faire vivre des opportunités à des jeunes d’ici en leur offrant de jouer dans un environnement où ils pourront se développer à leur plein potentiel, ma mission est réussie, c’est pour ça que je fais ce travail, a résumé Roy, conscient que Pilon a bon nombre d’options devant lui. Pour le repêchage de 2022, Jérémy était assurément au sommet de notre liste parmi les jeunes Québécois. »
Trois Québécois ont été choisis au repêchage annuel du baseball majeur, qui s’est tenu la semaine dernière :
- Cédric De Grandpré (13e ronde par les Braves d’Atlanta)
- Nathan Landry (15e ronde par les Red Sox de Boston)
- Jérémy Pilon (18e ronde par les Blue Jays de Toronto)