La crise du logement persiste à Québec
Encore 29 ménages se cherchent un toit et doivent se tourner vers une solution de rechange en attendant
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Seulement la moitié des ménages qui n’avaient pas de toit le 1er juillet à Québec ont réussi à se trouver un nouveau logis, un mois plus tard.
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Selon les dernières données, le nombre de locataires toujours à la recherche d’un logement est passé de 56 à 29 depuis la grande valse du déménagement à Québec.
Ce chiffre représente les citoyens sans logement qui demandent d’être accompagnés, dans leurs démarches, par l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ).
En attendant de trouver un logis convenable, ils ont trouvé une issue, comme rester chez un proche. «Présentement, personne n’est à la rue», affirme le directeur du développement organisationnel à l’OMHQ, Sébastien Olivier.
Malgré des statistiques à la baisse, les intervenants sont loin de crier victoire dans l’actuelle crise du logement. «On va être satisfaits quand il y en aura zéro, mais la tendance est bonne», ajoute-t-il.
La porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, est sans nuance. «La crise du logement continue de faire des ravages à Québec.»
Elle rappelle qu’à pareille date l’an dernier dans la Vieille Capitale, il y avait trois fois moins de ménages, soit huit, qui étaient à la recherche d’un loyer. «Les chiffres doivent nous alerter [...] La cloche devrait sonner au gouvernement du Québec», dit-elle, très inquiète.
La face cachée
Ces statistiques ne seraient que la pointe de l’iceberg, selon les organismes. Plusieurs familles ont dû choisir des logements trop chers pour leur capacité de payer, des loyers trop petits pour leurs besoins ou même de nouveaux logis loin de leur quartier habituel.
Véronique Laflamme se questionne sur les conséquences, à moyen terme, d’accepter des paiements trop élevés pour le revenu familial.
«Il y a une question de non-paiement de loyer qui risque de se produire de plus en plus», se désole-t-elle.
Mme Laflamme cible également les conséquences qu’elle qualifie de «moins visibles». Sur le terrain, elle constate que la santé mentale et le développement des enfants peuvent être affectés à travers tous les soucis de la recherche d’un logis.
Campagne électorale
Le FRAPRU profitera de la prochaine campagne électorale provinciale pour passer son message. En ce sens, une lettre a déjà été envoyée aux différents partis politiques.
«On leur demande de prendre des engagements clairs, concrets et chiffrés, notamment en matière de développement de financement du logement social», confirme la porte-parole. Des mobilisations sont aussi prévues en septembre pour interpeller les candidats.
Selon les dernières données obtenues du FRAPRU, la liste d’attente pour un loyer à prix modique, à Québec seulement, est de 2000 ménages. Dans la province, ce chiffre atteint 38 000 noms.
D’autre part, plus de 15 000 ménages locataires de Québec consacrent plus de 50 % de leurs revenus à se loger alors que la norme est de 30 % pour qu’un logement soit considéré comme abordable.
«On est devant un cul-de-sac où le problème est connu, mais à Québec ça ne bouge pas.»